L’actu du comic en France nous dirige vers Ody-C Omnibus chez les éditions Glénat Comics. Visuellement, Christian Ward a fait très fort.
Découverte – Ody-C Omnibus
Nombre de pages : 336 pages.
Date de sortie initiale : 24 avril 2019
Version du livre fournie par l’éditeur
Vous pouvez vous procurer le tome 1 de Ody-C Omnibus chez Glénat.
Nouvel ouvrage ouvert du côté des comics de Glénat avec Ody-C Omnibus. Au scénario, Matt Fraction s’est employé et a collaboré avec Christian Ward qui s’est chargé des couleurs et des dessins. Dans leurs versions originales, il existe de nombreux tomes édités chez Image Comics depuis novembre 2014. Glénat Comics a donc décidé d’exporter l’œuvre en France et au vu de qualité visuelle de celle-ci, vous en aurez pour vos rétines. Et pour compléter cette introduction, ajoutons que Matt Fraction est célèbre pour son travail sur Casanova et Satellite Sam tandis que Christian Ward a participé à Olympus et Infinite Vacation. Passons directement à notre découverte de Ody-C Omnibus publié le 24 avril dernier.
Visuellement marquant
Ce qui ressort le plus de la lecture d’Ody-C Omnibus, cela reste toute cette palette de couleurs vivifiantes. Nous sommes amenés à nous demander si on ne se trouve pas dans une galerie d’art dans laquelle chaque scène, chaque tableau sont affichés. Le comic a clairement de la gueule et une patte artistique indescriptible, simplement une merveille. Plus l’on avance dans l’histoire, plus on met du temps à lire car il nous impose de prendre le temps de tout regarder. L’effet ne s’estompe pas. Le style visuel, les couleurs, toute la symbolique, la mise en scène, le soin accordé à tous les personnages, ils forment un tout pour un résultat hypnotisant, exceptionnel visuellement.
Certaines fresques sont le symbole d’un art, certaines peintures aussi et c’est en me plongeant dans cette œuvre que je me dis que le comic peut s’y faire une place. Et pour cause, il s’est donné le temps de représenter chaque scène avec justesse, précision et une idée derrière la tête. Christian Ward ne s’est pas précipité, il ne devait pas inventer une histoire mais un univers. De par son statut de réécriture d’une œuvre classique, il part avec l’avantage de se reposer sur certaines fondations. Et pourtant, Matt Fraction et lui parviennent à tout réinventer, à tout illustrer sur une toile psychédélique. Cela explique cette volonté de tout mettre en couleurs et c’est clairement une réussite.
L’Odyssée comme fond de toile
Ward et Fraction représentent de grands talents contemporains et le constat est sans appel, plus qu’une histoire qu’ils ont souhaité nous conter, ils étalent leur génie au grand jour avec Ody-C Omnibus. Cette réécriture de l’Odyssée d’Homère leur sert de terrain de jeu, ils font leur gamme et de quelle manière.
Changement d’époque radical. Nous ne nous situons plus au VIIIe siècle avant J.C mais au XXVIe siècle. Il n’est plus question de se contenter d’affrontements sur les terrains de la Grèce antique mais bien d’en faire une guerre intergalactique dans un registre de pure science-fiction. Vous l’aurez compris, le style se veut psychédélique donc c’est archi-coloré et de nombreuses scènes de sexe et d’orgie sont représentées, à garder donc au sein d’un public averti.
Les choix portés par la narration sont également importants. Fraction contourne les habitudes du genre et ne fait pas avancer l’histoire en faisant parler régulièrement ses personnages. L’auteur commente à de nombreuses reprises les scènes, accompagne le lecteur dans des événements qui ne lui appartiennent pas mais qu’il s’approprie à l’aide de Ward et ses dessins. Il parvient à nous narrer l’intrigue à travers les différents protagonistes. Il nous laisse avec cette même impression de découvrir l’intérieur d’une galerie d’art, chaque tableau ayant sa légende et un petit panneau indiquant les événements et la symbolique. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut prendre son temps et la visiter sur plusieurs jours, la quitter et y revenir. L’intérêt sera toujours le même.
Christian Ward et Matt Fraction nous invitent à découvrir tout leur talent à travers leur exposition Ody-C Omnibus. Celle-ci reprend l’œuvre intemporelle d’Homère pour un moment de contemplation dans une galerie d’art dans laquelle le psychédélique et la mythologie s’entrechoquent pour un résultat visuel retentissant. Une œuvre à ne pas louper du côté de Glénat Comics.
