[EDITO] Hitman : une licence incomprise ?

Hitman 3

Si la dernière trilogie Hitman, démarrée en 2016, a reçu un bel accueil critique et commercial, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle n’est toujours pas appréciée à sa juste valeur.

83% de moyenne sur Metacritique, 75 millions d’unités vendues et 1 million de joueurs encore actifs à ce jour d’après l’éditeur, dire qu’il s’agit d’une licence sous-estimée, ou Underrated comme disent les geeks bobo que nous pouvons aussi être parfois, serait exagéré. Néanmoins, dans l’esprit populaire, force est de constater qu’elle ne fait pas partie des licences auxquelles on pense en premier lieu ou qu’on cite dans une discussion. Et pourtant le revival d’IO Interactive a fait chaud au cœur des anciens et anciennes : pensez donc, un jeu où il faut trouver comment se débarrasser de cibles le plus discrètement possible : bref un jeu d’infiltration et d’assassinats pour tueurs froids et méthodiques.

Comme un parfum de « reviens-y ».

Une fois par an au moins, je relance les aventures de 47. Il faut dire que le jeu propose bien plus que de refaire une aventure où chaque paramètre est pourtant scripté. Les PNJ suivant toujours le même chemin et le répétant ad nauseam quitte à avoir 14 fois la même conversation avec le même intervenant, quoique pas toujours, et certaines interactions, scriptées elles aussi peuvent être uniques et planifiées par le niveau. Et donc, plutôt que de revivre 5 fois la même aventure, IO Interactive a eu la bonne idée de nous donner accès à un mode contrat où l’on peut proposer des défis aux autres joueurs et de mettre du contenu à jour continuellement depuis 2016 via des DLC payants ou via des cibles présentes un temps seulement, et où chaque échec sera puni par l’impossibilité de rejouer au contrat durant 12h.

Puis est arrivé le mode Freelance, un mode sandbox où des cibles sont générées aléatoirement dans les destinations disponibles, où le côté Die & Retry vous permettra d’agrémenter votre armurerie et votre demeure personnelle. Un mode où l’on prendra plaisir à tester des nouvelles façons plus ou moins tordues et spectaculaires d’arriver à nos fins tout en collectionnant armes et ressources comme un chasseur de Pokémon à travers les 22 destinations (en comptant les DLC) proposées. Un mode où les objectifs secondaires pourront être créatifs ou très bourrins (tuer des gardes au fusil à pompe).

hitman 3

Bref, un jeu d’infiltration et d’assassinats pour tueurs froids et méthodiques.

L’infiltration en question

Hitman découpe ses destinations (niveaux) selon un modèle qui lui est propre et ce depuis toujours : en zones où une certaine population a le droit d’accès sans déclencher suspicions et alarmes. Il faut donc trouver le costume/déguisement qui va bien pour avoir accès sous peine de transformer le niveau en Call of Duty : Black Ops.

Sauf qu’un jeu d’infiltration a pour but de nous faire prendre un chemin parmi un éventail plus ou moins large, pour nous amener en un endroit précis pour une raison précise : voler un objet, détruire un Metal Gear, rencontrer un boss etc. Hitman se moque un peu du principe d’infiltration. Pour tuer vos cibles vous n’avez pas forcément besoin d’accéder à une zone précise. Bien sûr il faudra connaitre le niveau sur le bout des doigts ou presque, une grande partie des interactions ou juste avoir du bol.

Et même pire, à mesure que votre niveau de maitrise de la destination augmente, vous débloquerez de nouveaux points de départ qui faciliteront votre chemin.

Bref un jeu d’infiltration et d’assassinats pour tueurs froids et méthodiques où vous n’avez pas besoin de vous infiltrer.

Hitman 3

Hitman, jeu d’évasion ?

A l’inverse ou en plus, suivant votre vision de la chose, des jeux d’infiltrations classiques, Hitman va vous demander de trouver une sortie pour quitter le niveau sans vous faire tuer sur le chemin. Chemin au long duquel toute une panoplie d’objets (pièces, jouets, clefs, cartes de visites, dépliants) d’outils (tournevis, marteaux, clefs à molette, pieds de biche, clous rouillés), d’armes et de cibles à assommer pour leur voler leurs habits vont être disposés pour trouver non pas la solution mais une solution parmi une multitude, et je ne fais pas dans l’exagération, vous n’avez qu’a regarder les chaines YouTube spécialisées sur le jeu. D’ailleurs faire de la pub ne fait pas de mal, allez donner de la force à Fredericma45 (je ne le connais pas du tout personnellement) dont les vidéos m’ont bien aidé dans mon périple.

Bref un ensemble de composantes permettant de faire des choses très élaborées (ou pas du tout) très créatives (ou pas du tout) et parfois totalement WTFesque comme Berlin où l’on peut s’échapper en soucoupe volante, une certaine île où l’on peu invoquer l’esprit d’un pirate, ces niveaux où 47 hallucine sur le thème des 7 péchés capitaux, ou Miami où l’on peut partir à dos de dauphins. De plus, l’ajout des contrats créés par les joueurs permet d’aller encore plus loin, quitte à se lancer des défis comme Tuer tout le monde. Idem avec certains défis saisonniers ou non, la chasse au muffin, le Père-Noël, Pâques…

Bref un jeu d’infiltration et d’assassinats pour tueurs froids et méthodiques.

JCVD qui fait du JCVD

Hitman : Un tour du monde en 22 étapes

Les destinations donc, au nombre de 22, comme écrit précédemment, elles ont plutôt intérêt à ne pas se répéter. Et il faut avouer que de ce côté là, c’est plutôt réussi, l’ambiance, les couleurs, les architectures les décors naturels sont assez uniques. Mais le point important c’est surtout leur dynamique, leur mécanique.

Berlin et Bombay sont très peuplées mais Berlin est avant tout un niveau qui commence comme un thriller ou un film d’horreur le long d’une route déserte où se tient une station service abandonnée, puis au détour d’un chemin, une boite de nuit immense sur plusieurs niveaux et un bâtiment à part abritant des bikers dealers de drogue.

A Paris et Miami, vous infiltrez un évènement, mais Paris est assez vertical dans sa conception. Et puis toutes les autres, que je ne détaillerai pas mais dont la plupart vous offre un moment « wahou » quand vous découvrez une zone secrète aussi grande qu’un niveau classique.

Et puis il y a Dartmoore, la demeure anglaise où votre cible s’est faite passer pour morte auprès de sa famille allant jusqu’à organiser de fausses funérailles. Oui mais son propre frère est bien mort lui, assassiné et en endossant une certaine identité, vous pourrez enquêter sur celui-ci, interrogeant tous les suspects pour rendre, ou non, votre verdict voire tuer votre cible par proxy. Dartmoore nous offre donc un niveau Agatha Christie dans Hitman.

Hitman 3

Bref un jeu d’infiltration et d’assassinats pour tueurs froids et méthodiques.

Le temps de la conclusion

Hitman n’est pas un jeu d’infiltration, du moins pas que. Il ne nous propose pas de simplement nous cacher, passer entre les patrouilles, trouver les toits mais pousse à la réflexion, comme dans un escape game. La grande différence étant que Hitman ne propose pas qu’une solution. Chaque déguisement est une clef, chaque objet est un outil mais ils n’offrent que des possibilités, pas LA solution. Des possibilités qui vont être utilisées selon le style de chacun, selon la dynamique : observer, déduire, réussir et s’échapper.

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