Drame de Parkland : Trump accuse internet, les films et les jeux vidéo.

Drame de Parkland : Trump accuse internet, les films et les jeux vidéo.

Commenter ou ne pas commenter un discours prévisible, hors de propos et faisant l’apologie de l’immobilisme ?

Depuis que le jeu vidéo est, les attaques à son égard sont habituelles, cycliques et identiques et on pouvait raisonnablement s’attendre, après le drame de Parkland, où un jeune homme souffrant de troubles mentaux armé d’un fusil semi-automatique acheté légalement a ôté la vie à 17 personnes dans un lycée de Floride, que les pro armes des USA accusent réseaux sociaux, internet et jeux vidéo, et bien évidemment ça n’a pas raté. Donald Trump a donc lancé, dans son style très imitable :

Regardez Internet, beaucoup de mauvaises choses arrivent aux jeunes enfants et aux jeunes esprits lorsque leurs esprits se forment. Nous devons faire quelque chose à propos de ce qu’ils voient et comment ils le voient. Les jeux vidéo, de plus en plus de gens disent que le niveau de violence dans les jeux vidéo façonnent les pensées des jeunes. Aller un pas plus loin et ce sont les films. Ces films sont si violents, et pourtant un enfant est autorisé à voir le film si le sexe n’est pas impliqué. Mais tuer est impliqué et peut-être avons-nous besoin d’un système de notation pour cela. Vous obtenez un gros problème, mais le fait est que vous avez des films qui sont si violents, avec le meurtre et tout le reste, que c’est peut-être une autre chose dont nous devons discuter

 

Alors, si vous veniez lire cet article, c’est qu’on peut légitimement penser que vous trouvez cette sortie, au mieux déplacée, au pire faisant honte à la logique et au respect des familles. Et quelque soit le cas, vous imaginez un peu notre avis sur la question. Soit ! Vous avez fait l’effort de venir, ne vous décevons pas et repartons pour un tour de piste.

Style imitable donc, car n’ayant pas exagéré au niveau de la traduction, son niveau d’éloquence est très loin d’être à la hauteur de l’évènement et de la fonction. Ensuite car comme à son habitude, le président ne donne aucune source, aucun chiffre et se réfère à un avis populaire : Les jeux vidéo, de plus en plus de gens disent que le niveau de violence dans les jeux vidéo façonnent les pensées des jeunes.

Puis, mais c’est une méthode politicienne, on parle de mesures déjà en place. Les systèmes de notation existent. Soyons honnêtes (ce qui fera des pro jeux vidéo les seuls interlocuteurs honnêtes dans cette histoire), ils ne semblent pas vraiment être respectés par les vendeurs ni même par les acheteurs. Il suffit de jouer en ligne à un jeu interdit aux mineurs pour nous en rendre compte.

En marge de ce discours, le président américain, pour encore combien de temps (lien en anglais), a aussi fait preuve de son savoir-faire habituel, traitant le seul policier de lâche, pour n’avoir pu intervenir, en proposant d’armer les professeurs (sic !) ou encore en se faisant des antisèches pour ne pas oublier de montrer de l’empathie auprès des victimes.

Dans cette accusation, on retrouve deux choses. En tant que conservateur, Trump est l’allié de la NRA et ne peut concevoir de réglementer la vente d’armes, il détourne donc le propos. Il commet, ensuite un post hoc ergo propter hoc, une inversion de cause et conséquence : jouer à des jeux vidéo violent rend violent et cause des drames. En fait, on peut très certainement penser qu’être violent nous fait jouer à des jeux vidéo violents. Ce qui ne veut pas non plus dire que tous les joueurs de jeux vidéo violents sont des gens violents.

Terminons par le poids des images qui vaut mieux que 300 mots. Ceci est le modèle d’arme acheté légalement par le meurtrier de 17 ans aux USA

Sur ce sujet, un des rescapés a interpellé Donald Trump sur la restriction à l’accès aux armes en prenant l’exemple australien ayant mis en place des mesures en 1996 suite à une tuerie dans une école :

Vous savez combien il y a eu de fusillades depuis en Australie ? Zéro. Nous devons faire quelque chose pour que ça ne se produise plus jamais.

L’intéressé à répondu qu’il comptait renforcer les contrôles des antécédents des acheteurs d’armes, s’attaquer « au problème de la santé mentale » et se pencher « sur l’âge » minimum. Faisons un pari : il ne se passera rien.

Terminons sur une image qui résume cette situation de l’association Moms Demand Action.

Un de ces enfants porte quelque chose qui a été banni des USA pour les protéger. Devinez lequel.

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Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)
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