Quantic Dream actuellement dans la tourmente

Image de Quantic Dream

Le studio de développement Quantic Dream serait notamment accusé de méthodes de management douteuses de la part de plusieurs ex-employés.

David Cage aurait sûrement rêvé d’un meilleur début d’année pour Quantic Dream, puisque nos confrères de chez Canard PC, Médiapart et Le Monde ont récemment effectué et publié des enquêtes visant à creuser un peu plus les méthodes de management ainsi que les conditions de travail au sein du studio de développement français. Et le constat semble alarmant puisque de nombreux employés ont témoigné pour dénoncer les méthodes de management, la considération des employés et l’ambiance générale du studio.

La tempête a commencé après la découverte, par un employé, de photomontages plutôt douteux sur l’ordinateur d’un cadre de l’entreprise. Ce dernier aurait réalisé pas moins de 600 photomontages à base d’homophobie, de sexisme ou encore de scatologie, qu’il partageait allègrement sur le réseau interne de l’entreprise. Et c’est la direction de Quantic Dream elle-même qui vient poser la cerise sur le gâteau, puisqu’elle avoue avoir eu connaissance de ces agissements tout en les considérant au « huitième degré« .

Ensuite, le sujet du « crunch » (une période de travail intensif des développeurs avant la sortie d’un jeu) revient une fois de plus sur la table puisque Quantic Dream, à quelques mois de la sortie de Detroit Become Human, est dans la dernière ligne droite de travail. À ce sujet, un employé interrogé par CanarPC affirme que « En ce moment, c’est de l’ordre de 70 heures de travail par semaine« . Alors bien entendu, ces heures sont payées, mais il serait très mal vu, dans la culture du studio, de partir aux heures habituelles dans une période de travail intensif comme celle-là. Surtout quand on sait que David Cage lui-même, n’est pas le dernier quand il s’agit de redoubler d’efforts et de dormir au bureau si besoin est. « Je travaille très tard, je suis là souvent le weekend […] j’ai déjà dormi avec mon sac de couchage sous mon bureau, mais je n’ai jamais demandé à quelqu’un de faire pareil. Jamais » se défend le fondateur. Ce n’est d’ailleurs pas les seules accusations qui touchent David Cage, puisque plusieurs employés auraient témoigné pour dénoncer la vision qu’il a d’eux. « Pour lui, les gens ne sont que des outils, pas considérés comme des personnes, et leur talent n’est pas considéré comme un apport. C’est épuisant, ils sont déprimés là-bas« , témoigne une ancienne employée. Cependant, certains des ex-employés avouent avoir un certain respect envers le directeur créatif : « Il est là du matin au soir, il connaît toutes les scènes par cœur, il fait la musique, il écrit, il est à fond dans le projet. C’est une mentalité de marche ou crève. Mais comme patron, je préfère l’avoir lui qu’un gestionnaire. »

David Cage n’est cependant pas la seule victime de ces différentes accusations. Le directeur général (et accessoirement ancien président du Syndicat National du Jeu Vidéo), Guillaume de Fondaumière aurait d’ailleurs déchiré des contrats de CDD de certains employés pour en créer de nouveaux, évitant ainsi d’avoir à proposer un CDI et permettant de prolonger la période de contrat. Il admet au passage que ces pratiques ont pu avoir lieu par accident, mais ne sont en aucun cas habituelles. Au même titre, la direction aurait également usé de bon nombre d’artifices pour mettre un terme aux CDI devenus superflus, allant même jusqu’à mettre en scène des désaccords entre la direction et les employés.

Enfin, la meilleure pour la fin. D’après l’enquête (toujours réalisée par Canard PC, Médiapart et Le Monde), Guillaume de Fondaumière aurait été licencié en 2016 par David Cage pour mauvaise exécution des tâches et refus de suivre les directives, touchant ainsi une indemnité légale d’approximativement 100 000 €. Là où il y a un hic, c’est qu’il aurait réintégré le studio dès la fin de son préavis de licenciement, ajoutant au passage 2000 € à son salaire mensuel. Tout cet argent accumulé lui aurait permis d’augmenter ses parts au capital de Quantic Dream, à hauteur de 8 %. Guillaume de Fondaumière se défend en précisant que « C’est parfaitement légal et ça ne regarde personne ».

Suite à ces accusations, Quantic Dream a répondu en publiant un communiqué sur ses réseaux sociaux, que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Communiqué de Quantique Dream

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