Un Assassin’s Creed au Japon. « Enfin ! » s’exclamèrent les fans de la licence, avant que son audience semble se déchirer sur un détail qui n’en est pas à un, à moins que si.
Assassin’s Creed Shadow, un nouvel opus au Japon, à la meilleure période pour l’amoureux du pays : samouraïs et ninjas et tout le fantasme allant de soi, périphérique à ces icônes du cinéma et bien évidemment du jeu vidéo. Axé autour d’un gameplay qui nous fera alterner entre ces deux figures, une femme, un homme, rien pour faire polémique sur le papier sauf que l’homme en question est noir et que dans l’inconscient populaire, un samouraï noir au XVIe siècle au Japon, ça fait grincer des dents.
Un inconscient qui devient conscient lorsqu’une tentative de review bombing est réalisée notamment sur les trailers du jeu, dont les trailers japonais. Pas de bol, les commentaires sont clairement faits par des russes, iraniens, coréens et européens, une tentative de désinformation donc qui se percutera à la réalité des faits : le jeu est troisième sur la liste des précommandes sur le store JP derrière Final Fantasy 14: The Golden Legacy et Elden Ring : Shadow of the Erdtree. En résumé, les Japonais sont très intéressés par le jeu et ses personnages.
Assassin’s Creed : le point historique (et pas chiant)
Premier reveal, premier trailer et boum, trois excités jouent du clavier pour expliquer leur indignation. Indignation catalysée sur le réseau à la lettre unique par son génie de propriétaire : « DEI kills art » ce qui se traduit par : Diversité, égalité et inclusion tuent l’art. Au delà de la bêtise inhérente de cette simple phrase, il suffit de 10 secondes de recherche pour apprendre que le dit personnage Yasuke a bien existé et apparait aussi sous les noms de Kuro-san ou Kuro-suke, Kuro voulant dire Noir et Suke : Aide/Assistant.
Un personnage qui débarqua avec des missionnaires en tant qu’esclave en 1579 et qui se retrouva au service d’Oda Nobunaga, un noble important de l’époque durant près d’une année avant que Nobunaga ne se retrouve défait. Yasuke est alors renvoyé chez les jésuites où l’on perdra sa trace. Les récits de l’époque, assez peu nombreux, évoquent que Yasuke ne fut, de plus, pas le premier africain sur l’archipel et que leur arrivée a pu causer des émeutes et des spectacles obscènes dans lesquels les Européens les faisaient laver encore et encore pour démontrer que leur couleur de peau n’était pas factice. Récits qui feront aussi mention que Yasuke prit part à des combats, réels ou sportifs, possiblement de Sumo.
L’incroyable manga/anime Afro Samurai en sera d’ailleurs une adaptation très libre (avec des vrais morceaux de fantastique et de SF dedans). Adaptation où l’on retrouvera Samuel L. Jackson au doublage et RZA à la bande-son, excusez du peu. Adaptation qui se retrouvera aussi en jeu vidéo sur PS4 et Xbox 360, qui ne fit aucun remous du côté des fragiles néo-historiens mais bon, il parait que l’humanité évolue.
L’Histoire quand ça nous arrange
L’autre critique qui en découle vient du fait qu’avoir un Samouraï noir fait partie de l’agenda Wokiste des jeux vidéo (sérieusement ?). Celui-ci, s’il n’est pas sincère, serait alors un argument purement commercial permettant ainsi de vanter les qualités d’inclusion qui seraient si vendeuses. Ou l’art d’avoir toujours raison quelque soit l’argument.
Sauf que, quitte à se promouvoir en gardien du temple et de la véracité historique, il faudrait le faire constamment. Ayant testé et donc fini le très bon Ghost Of Tsushima, il ne me semble pas que celui-ci ait particulièrement fait parler de lui sur ses approximations. Car figurez-vous que, Ô surprise, l’invasion mongole dont il fait référence n’a pas été stoppée par un mec seul aidé de 3 clampins du coin, qu’elle n’a d’ailleurs pas été aussi loin que le jeu le présente et qu’en plus, cette invasion mongole était surtout constituée de mercenaires chinois et coréens, faisant plus œuvre de reconnaissance et de test des défenses nippones que d’invasion. Pour la seconde vague, ce fut une autre histoire.
On pourrait aussi s’intéresser au second fantasme qui sera comblé par Assassin’s Creed Shadows. Les ninjas, ou plutôt shinobis. Car oui, si la dénomination « ninja » est assez récente et utilisée à destination de l’Occident, celle de « shinobi » est surtout employé pour des missions de reconnaissance ayant pour contrainte de ne surtout pas se faire attraper et ce même s’il disposait d’un arsenal exotique adapté d’armes ou d’outils agricoles, assez éloigné du cliché d’assassin mystérieux aux capacités athlétiques hors normes et assassins silencieux. Or, nous allons encore avoir un personnage qui va sauter sur 5 gardes, se prendre 6 coups de sabre sans broncher, utiliser des talents que ne lui renierait pas un personnage de One Piece sans qu’aucune voix ne s’élève contre le respect des lois les plus élémentaires de la physique.
La conclusion déjà vue
Reprise d’un de mes articles de 2017 sur l’adaptation en général et de l’émotion suscitée :
Arrêtez de crier au scandale quand on vous propose un héros d’une origine ethnique différente. Sauf si elle n’est que gadget comme Idris Elba dans Thor. Arrêtez de crier au scandale quand le héros devient une femme comme l’ancien dans Docteur Strange ou plus récemment, Docteur Who. Sérieusement, qu’on puisse s’émouvoir ainsi de sa féminisation ou de son changement de couleur de peau alors qu’il s’agit d’un extraterrestre qui meurt pour se re générer, endosser des corps différents et voyager dans une cabine téléphonique de police anglaise bien plus vaste à l’intérieur qui lui permet de plus de voyager dans le temps. Alors oui docteur Who n’est pas une adaptation mais chaque changement de docteur tient du même processus.
Mais avant, respirez, prenez un peu de recul et si vous voulez jouer les historiens, alors éduquez-vous avant et arrêtez de crier car un personnage n’a pas, selon vous, le bon sexe ou la bonne couleur alors qu’il vit dans un univers avec des dragons, des elfes, des aliens ou à une époque lointaine dans un univers lointain. Ubisoft a, semble-t-il, adoré utiliser Yasuke notamment car ils pouvaient partir d’une base historique pour combler les grands vides de son histoire, et rappelez-vous que la prémisse d’Assassin’s Creed n’a aucune base scientifique défendable ou encore la réécriture de la révolution française dans un opus précédent.
Arrêtez d’utiliser le prétexte historique uniquement quand ça vous arrange et que cela sert votre vision, par définition, incomplète du monde. De notre côté, on saura vous dire si tout cela partait d’une saillie créatrice et si le jeu est bon ou non.
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Bon article, il est intéressant de voir qu’il est 3eme dans les préco au japon et révèle bien que les plus indigné sont ceux qui se mêle de ce qui ne les regardes pas.
Perso, je le prendrai car je les prend tous comme le bon fanboy que je suis ???? (fanboy d’assassins creed et du Japon féodal lop