[Bar à Jeux] Calico : un casse-tête bien prenant

calico

Après avoir sauvé des félins dans l’Île des Chats, il sera question de les dorloter dans Calico, toujours proposé chez Lucky Duck Games.

Prix : 30,00 €
Temps moyen : 30 à 60 min
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge conseillé : 12+
Auteur : Kevin Russ
Éditeur : Lucky Duck Games
Illustrateur : Beth Sobel
Mécanismes : placement de tuiles, collection
Version fournie par l’éditeur.

Un peu de blabla…

À croire que Lucky Duck Games est en train de créer tout un univers – mieux un lore – sur nos amis les chats. Après les avoir sauvé dans l’excellent jeu familial l’Île des Chats, on nous demande ici de leur créer un dessus de lit, un kilt. S’il constitue un véritable casse-tête avec une jolie place au hasard, il en demeure pas moins accessible à tous les publics. Jouer avec les couleurs et les motifs nous place dans une bulle et le jeu est si bien pensé qu’il sera difficile de nous en sortir.

D’ailleurs il ne se contente pas seulement de nous enfermer de ses mécaniques, il nous ouvre les portes de scénarios non pas dénués de challenge. Pour les plus braves, il existe même des accomplissements et des règles restrictives pour booster la rejouabilité. Au contraire, des règles familiales viennent rendre accessibles le jeu aux novices et aux plus jeunes.

Présentons ses mécaniques simples et abordons leurs résultats difficiles à obtenir.

Calico, c’est quoi le topo ?

Calico est plutôt facile à aborder. On part tous avec le même plateau de jeu et des objectifs à réaliser. Tous seront visibles par tous les joueurs, certains seront personnels, d’autres seront communs et chacun rapporte des points. Dans Calico, c’est simple, il faut placer intelligemment les tuiles de tissu, toutes représentées par un motif et une couleur, et réaliser les meilleures combinaisons.

Le déroulement d’une partie reste ainsi très simple autant dans sa compréhension que dans sa mise en place.

  • Nous plaçons nos 3 objectifs sur l’emplacement dédié sur notre plateau personnel (voir photos). La disposition des tuiles autour de chaque objectif permettra de le remplir (ou de le manquer) afin de glaner des points.
  • Une fois que l’on place une tuile, on la remplace par une de la réserve pour que l’on en ait toujours deux en main.
  • Enfin, lorsque l’on a pris la tuile de la réserve, on en pioche une dans le sac et on la place dans la réserve afin que le prochain joueur dispose toujours de 3 choix à son tour.
  • D’ailleurs, une fois ces 3 petites étapes réalisées, c’est à votre voisin de jouer. Et on répète le déroulement d’un tour.

En plus des objectifs personnels (ceux de votre plateau, vous suivez !) à réaliser, il existe d’autres façons de scorer.

  • Assembler trois tuiles de la même couleur rapporte 3 points. C’est symbolisé par la pose d’un marqueur de cette même couleur. Précision, on ne peut pas utiliser la même tuile pour plusieurs combinaisons. Aussi, les couleurs et motifs qui ornent votre plateau comptent aussi dans les combinaisons.
  • Les combinaisons de motifs apportent aussi des points et des chats sur votre plateau (symbolisant les points donc). Néanmoins, les pré-requis ne sont pas aussi simples que ceux des couleurs. Ils sont déterminés lors de la mise en place, selon leur emplacement. Parfois il faudra en regrouper 5, d’autres fois il sera demandé qu’ils soient disposés d’une façon bien précise.

Ajoutez à ces deux facteurs scores vos objectifs personnels et vous avez donc un véritable casse-tête pour optimiser au maximum votre score. En effet, entre les couleurs à assembler, les motifs à disposer correctement et les objectifs sur le plateau personnel à encadrer correctement, vous n’avez pas fini de vous creuser la tête et de tenter d’anticiper au maximum.

La tension grimpe

L’anticipation voire la planification de votre architecture du plateau personnel trouve ses limites dans le facteur chance. Vous pouvez prier pour avoir des tuiles bien précises (il existe 6 motifs et 6 couleurs, 3 fois la même tuile pour un total de 108 tuiles en tout, 22 emplacements libres sur votre plateau) et regretter que la tuile que vous convoitiez tant ne tombe que trop tard. Certes il existe une façon de réduire cette part de hasard en enlevant un ensemble de tuiles (portant le tout à 72 tuiles), mais cela ne la fait pas disparaître.

Néanmoins, cette part de hasard ne camoufle pas le côté stratégique important où ce sont tous vos choix de tuiles qui dessinent votre dessus de lit. On vous incite surtout à faire des choix entre les différents objectifs et moyens de scorer si jamais cela devient tendax. Car tendu, votre plan le deviendra forcément dans le dernier tiers de la partie. Et c’est aussi ce qui fait le sel du jeu. Ne disposer que de 3 tuiles dans votre réserve, seulement 2 dans votre main et devoir les poser 1 à 1 à chaque tour. Vous devez ainsi ne pas vous louper et prendre des décisions fortes, savoir lesquels jouer et à quel moment et pour quel objectif.

Cela vous place dans une bulle de concentration optimale. Chacun sera focalisé sur son plateau et espèrera que les autres joueurs ne prennent pas une tuile qu’il convoite. De l’interaction indirecte pour une partie prenante du début à la fin. Certes elle pourra faire naître des regrets ou de la frustration sur la fin mais cela fait partie du jeu. De mon côté, cela ne m’a pas empêcher de vouloir relancer une partie, au contraire.

Pour Calico, nous nous y sommes lancés à 2 et 3 joueurs et nous avons aussi expérimenté le solo. Les mécaniques sont les mêmes donc le ressenti n’est pas énormément différent. Le plaisir est le même au cours de la partie et la frustration peut être la même si nous n’avons pas les tuiles espérées.

Nous avons aussi joué avec une enfant de 10 ans et aucune différence, aucun besoin d’aide spécifique.

Dans Calico, on reste dans la planification mais surtout la réflexion sur le moment.

C’est un casse-tête, il faut s’adapter à ce que l’on a dans la main, à ce qui arrive dans la réserve et ce qu’on peut en faire vis à vis de nos objectifs.

On tente d’organiser au mieux notre kilt mais dans le dernier tiers, c’est davantage du « je prends celle-ci et advienne que pourra ». Pas sûr que les astres seront alignés mais la meilleure option reste de se donner plusieurs ouvertures, des possibilités pour placer sa tuile ici ou là sans tuer un objectif, sans détruire votre plan. Même si à la fin, ça peut se révéler inévitable.

Au final, j’apprécie pas mal ce mélange de casse-tête, de réflexion et d’anticipation, de planification d’une stratégie qui n’est pas certaine d’aboutir. C’est assez linéaire mais cela reste appréciable.

Calico est facile à comprendre. Il faut dire que le déroulement d’une manche consiste en 3 étapes basiques. Le reste s’inscrit dans de la planification personnelle.

Si jamais un joueur ne comprend pas sur le coup, il suffira de faire passer 1 ou 2 tours pour qu’il assimile les mécaniques sans accuser de retard.

Les schémas et objectifs sont bien expliqués, les motifs et les couleurs restent clairement différents. Tout a été fait pour faciliter la compréhension à tous les publics.

Pris à part, chaque tuile peut paraître un peu vieillot. Mais c’est l’image que l’on se fait généralement de la couture. Pourtant, lorsque l’on a bien joué, au terme de la partie, l’ensemble paraît cohérent.

Le design n’est pas moche. Au contraire, les chats sont absolument mignons. Les tuiles sur lesquelles ils trônent en séduiront beaucoup. D’ailleurs on apprécie l’explication en fin de livret de règles sur l’origine de tous les chats.

Niveau rangement, rien de compliqué, même si la précipitation et la volonté de tout faire rentrer dans la boîte rapidement peut poser problème lorsque l’on ferme. Il n’y a pas de thermoformage, mais l’astuce de laisser les tuiles dans le sac.

L’interaction, vous ne la trouverez pas dans Calico. Chacun se dépatouille comme il peut avec son kilt, ses assemblages, ses objectifs.

Aucune façon d’impacter le plateau adverse si ce n’est de prendre une tuile qu’il souhait peut-être. Cela reste donc assez faible comme dose d’interaction.

Mais on en attendait pas forcément vu que c’est un casse-tête et que cela rendrait le tout impossible sachant que la tâche est assez compliquée comme ça. Cela n’empêche pas les parties d’être dynamiques et les tours de s’enchaîner, sauf sur la fin puisque l’étau se resserre et cela demande encore plus de réflexion et des choix à réaliser.

Récapitulons : Calico m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Calico se présente comme un jeu inspiré mêlant réflexion et anticipation. Un casse-tête efficace avec sa part de hasard qui pourra provoquer certes de la frustration mais qui tiendra les parties en haleine jusqu’au bout. N’omettons pas non plus son design unique, entre chats et couture, qui permet à chacun de créer son kilt comme il l’entend. Un jeu de société réussi dans ses mécaniques et ses rouages.

Ambiance (calme/vivant)
Interaction
Mécaniques (appréciation perso)

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