Si vous appréciez les jeux de société qui fondent leur concept sur la déduction sur images, vous devriez être séduits par Muse qui parvient à se distinguer des jeux déjà existants.
Éditeur : Don’t Panic Games
Illustrateur : A.Etienne, K.Plescow, A.Garcia
Mécanismes : déduction, mime, cartes
Version fournie par l’éditeur.
Un parmi d’autres ?
Quand on évoque les jeux de déduction par images, on pense rapidement à Mysterium, Dixit voire Shadow Amsterdam. Ici le concept reprend quelques clés tout en ajoutant une touche d’originalité. Il se dirige davantage vers le jeu d’ambiance en ajoutant à sa recette un système d’indice (mot, mime…) pour trouver son image. Les parties sont rapides et agréables même originales. Revenons plus en détail sur Muse.
Muse, c’est quoi le topo ?
Muse nous invite donc à deviner des images via des indices, ce qui ne sera pas toujours évident. Effectivement, dans toutes ses configurations, le joueur pioche 2 cartes indices (dites Carte Inspiration) et 1 image (dite Carte Chef d’œuvre). Il devra alors choisir 1 carte indice parmi les deux puis donner son indice. Une fois cette étape passée, le jeu prend tout son intérêt. Le joueur pioche 5 nouvelles cartes image pour les mélanger avec sa carte image et pose les 6 cartes sur la table.
Son allié a alors 6 cartes devant lui et son indice. Il doit alors pointer du doigt la carte qu’il pense être la bonne.
La difficulté se retrouve donc dans le risque que l’indice corresponde à une ou plusieurs cartes piochées après avoir donné l’indice puisqu’on ne les voit pas avant. Il sera d’ailleurs conseiller de regarder les cartes entre le moment où l’on donne l’indice et le moment où on les pose. Pourquoi ? Pour éviter l’effet surprise lorsque l’on visionne les cartes car elles sont sacrément belles pour la plupart et on a envie de les regarder dans tous les sens. Un grand bravo aux illustrateurs.
Variantes et schémas de jeu
Différents schémas de jeu existent. Si l’on joue à 4 joueurs par exemple, ça tourne en duel à 2 contre 2. Les règles pimentent encore plus la partie. C’est effectivement l’équipe adverse qui consultera les indices et les six cartes en question, puis choisira l’indice. L’objectif est ainsi de rendre la tâche la plus difficile possible aux adversaires. Quelle est la carte indice qui semble la moins évidente ? Quelle carte se rapproche le plus des autres et pourrait provoquer le doute et l’erreur ?
On retrouve ainsi un double jeu de déduction. Celui d’imaginer ce que l’équipe adverse pourrait trouver comme indice pour faire deviner la carte et tenter de l’aiguiller sur un chemin parsemé de pièges. À force, on devine le piège et on se creuse la tête pour en sortir mais rien n’est évident ! Les mécaniques en deviennent vraiment excellentes.
Dans tous les cas, l’équipe qui arrive à 5 cartes trouvées gagne la partie. Lorsque c’est de la coopération, il faut atteindre le seuil de 5 cartes trouvées avant de se tromper 3 fois. Sinon c’est perdu.
On a joué à Muse à 3 joueurs dans un premier temps et à 4 joueurs dans un second temps. S’il s’avère plus intéressant en compétitif en 2 vs 2, il se joue très bien à 3 joueurs en coopératif avec les quelques changements de règles.
Muse reste assez simple à comprendre. 2 cartes Indice, 6 cartes images, de la devinette, ce sont des concepts familiers pour tous et qui favorisent donc leur compréhension.
Les mécaniques demandent une certaine réflexion dans le sens où l’on doit trouver quel est l’indice le plus pertinent d’un côté, et de l’autre côté, réfléchir au mode de pensée de son coéquipier. Si la connexion est évidente sur certaines cartes, elle devient plus difficile sur d’autres séries de cartes où les dessins peuvent afficher les mêmes éléments ou une direction artistique proche.
Le jeu s’assure une certaine rejouabilité car si on retombe sur certaines cartes, pas sûr que ce soit les mêmes autour et surtout, elles ne sont pas devinées par la même carte Inspiration (qui indique l’indice à donner). Néanmoins, 84 cartes Chef d’œuvre (celles à deviner), cela peut paraître peu car on aurait aimé avoir tomber moins rapidement sur des cartes déjà vues. Mais on chipote légèrement.
Facile à expliquer et surtout rapide et facile à mettre en place.
2 minutes pour lire les règles de Muse, 2 minutes pour les expliquer, 30 secondes pour tout mettre en place. En moins de 5 minutes vous êtes lancés dans votre partie et on trouve le concept vite amusant. Il demandera plus de réflexion qu’un jeu d’ambiance habituel mais c’est aussi ce qui fait son sel et son originalité. Autour de la table, tout le monde a été séduit et restait partant-e pour une nouvelle partie.
Au bout de 5 cartes chef d’œuvre trouvée ou trois erreurs, on a qu’une envie: ne pas s’arrêter là !
Au niveau du rangement, vous ne rencontrerez aucun problème. La boîte est simple et peut (presque) s’emmener partout.
Ce que l’on peut clairement assurer, c’est que les dessins sont plaisants à contempler. Les trois illustrateurs s’y sont donnés à cœur joie. Il n’y a pas une image similaire et elle raconte toutes une histoire différente qui peut être associée à différents indices. Elles font naître divers rapprochements avec des références culturelles (Le Monde de Nemo avec des méduses, Sonic avec un Dr.Robotnik, des images abstraites, des thèmes tantôt futuristes tantôt orientaux… et j’en passe !
On apprécie donc les illustrations et cela nous permet de bénéficier d’une plus grande immersion dans la partie.
Récapitulons : Muse m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)
Muse est doté d’illustrations splendides qui profitent pleinement à son jeu de déduction par image. Original dans son concept, rapide dans sa mise en place, agréable dans ses mécaniques de devinette et de réflexion, il a tout pour plaire à un grand public. Une belle inspiration pour son auteur, ses illustrateurs et Don’t Panic Games.
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