[Critique] The Witcher La Légende – La Maison de Verre

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Après avoir conquis le milieu littéraire puis vidéoludique, l’ami Geralt ne s’arrête pas là et explore d’autres contrées artistiques telle que la bande dessinée.

Éditée en France par Urban Comics sous le label Urban Games dédié aux adaptations de jeux vidéo, la série d’aventures regroupée sous le nom « The Witcher La Légende » nous narre des mini-histoires indépendantes du récit principal de Geralt et ses alliés. Dans cet article, nous avons décidé de nous pencher sur « La Maison de Verre », la première de ces courtes aventures.

• Type d’ouvrage : bande-dessinée à couverture cartonnée / 136 pages / ouvrage en couleur / univers mature de type dark-fantasy
• Maison d’édition : Urban Comics
• Auteurs : Paul Tobin (scénario), Joe Querio (dessins), Mike Mignola (première de couverture)
• Prix moyen constaté en date de cet article : 15,50€
• Mentions utiles : l’ouvrage nécessaire à la rédaction de cet article à été offert par Urban Comics (article non-sponsorisé)

Ambiance de la brouxe

La Maison de Verre nous présente un Geralt seul, sur la route entre deux contrats, et qui croise tout à fait par hasard le chemin d’un chasseur solitaire habitant dans les environs. Malgré le caractère habituellement distant du sorceleur, celui-ci va malgré tout profiter de ce rare contact humain amical pour se reposer quelques jours et reprendre des forces. De fil en aiguille, le chasseur lui apprend que sa femme, décédée il y a 9 ans, hante les environs sous la forme d’une brouxe, une sorte de vampire inférieur aux traits féminins.

Alors que ses congénères sont habituellement agressives, ladite brouxe semble se contenter d’observer son ancien mari de loin depuis 9 ans, sans pour autant chercher à nouer un quelconque contact autre que visuel. Et alors que Geralt s’apprête à reprendre la route en remerciant son hôte, le chasseur décide finalement qu’il est temps d’en finir avec cet attachement qu’il ressent pour ce qu’est devenu sa femme et choisit de partir aux côtés du sorceleur aux cheveux blancs. Mais alors que les deux cavaliers traversent une sombre forêt avoisinante, ceux-ci se retrouvent piégés dans ce qui prend rapidement la forme d’un labyrinthe végétal, les forçant à se replier au sein d’un manoir peu accueillant, et qui se révèle être la demeure de la fameuse brouxe…

Critique d’Aard

Cette brève introduction n’est que le début d’une histoire dont l’essentiel se déroule dans le huis clos du manoir. Geralt, en effet, va rapidement se retrouver à enquêter sur la situation dans laquelle – encore une fois – il s’est retrouvé bien malgré lui, celle-ci s’avérant bien plus complexe que de prime abord… Une histoire sordide et passionnante, initialement publiée en plusieurs chapitres que ce livre regroupe pour ne faire qu’un. C’est d’ailleurs un bien bel ouvrage que nous propose ici Urban Comics, avec une édition à couverture et dos cartonnés, dont les pages en papier glacé abritent un récit tout en couleur et doté d’une impression de qualité.

Les lecteurs de Hellboy auront d’emblée reconnu la très belle patte tout en clair-obscur de Mike Mignola sur la première de couverture, le relai artistique étant ensuite pris par Joe Querio pour le reste de l’aventure. Joe Querio que l’on a également pu remarquer pour son travail sur la franchise Hellboy, l’homme ayant illustré la série « B.R.P.D. : L’enfer sur Terre » ainsi que « Lobster Johnson » – pour ne citer que ces deux-là. Quant à Paul Tobin, que l’on retrouve au scénario de ce comics The Witcher, celui-ci possède à son palmarès des œuvres diverses et variées allant de « Batman: Legends of the Dark Knight » à « Plants vs. Zombies ».

Le style propre à Mike Mignola se reconnaît de loin.

Pris dans leur maison de verre

De cette collaboration résulte une histoire fidèle à l’univers d’Andrzej Sapkowski, autant au niveau scénaristique que visuel. Les aventures de Geralt dans ce mystérieux manoir planté en plein milieu de la Forêt Noire se veulent ainsi très sombres, et particulièrement centrées sur les facettes les plus sombres de l’humain, un thème cher à l’auteur polonais et que l’on retrouve souvent au cœur des histoires des romans et des nouvelles. Autre signe de respect manifeste envers l’œuvre originale, les monstres qui apparaissent tout au long du récit servent le propos de l’histoire en endossant ce classique rôle de miroir qui met en exergue le véritable visage des antagonistes – et de l’Homme en général.

Graphiquement, cette noirceur de l’intrigue se retrouve dans le trait de Joe Querio qui adapte à merveille l’ambiance inquiétante et sombre propre aux endroits les plus reculés de l’univers de The Witcher. Si on regrette parfois un manque de détails dans certains visages – notamment celui de Geralt – l’ensemble tient la route, et on se rend assez rapidement compte que Querio n’a pas forcément besoin d’entrer dans les détails pour rendre des visages expressifs, le dessinateur étant capable de représenter une vaste palette d’émotion avec finalement peu de traits.

Sur le plan scénaristique, « The Witcher La Légende – La Maison de Verre » est un récit qui réussit subtilement à placer certaines informations utiles sur l’univers du jeu et son protagoniste afin de ne pas cibler que les amateurs de la licence. Sur ce point, il s’agit là d’un ouvrage très intéressant, car celui-ci constitue ainsi une très bonne porte d’entrée sur l’univers de The Witcher. Si vous êtes un néophyte qui se tâte avant de se lancer, ou que vous souhaitez introduire un proche à la licence, ce comics est l’ouvrage idéal. Malgré tout, si vous êtes déjà un fan assidu des aventures du sorceleur, cette enquête qui se déroule totalement en marge des évènements principaux de la vie de Geralt vous permettra également de passer un bon moment en compagnie de personnages fidèles à l’esprit des romans d’Andrzej Sapkowski.

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« The Witcher La Légende – La Maison de Verre » est une très bonne surprise pour qui ne connaîtrait pas encore les aventures de Geralt en bande-dessinée. Cet ouvrage, en effet, ne se contente pas d’être de bonne qualité en terme de couverture et d’impression, il propose également un récit solide et ancré dans un univers fidèle à celui créé par Andrzej Sapkowski. Si vous aimez les histoires sombres, au rythme posé, et dans lesquelles les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit, n’hésitez pas un seul instant.

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Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon
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