[Critique] Tokyo Revengers Tome 4 : tout ne tient qu’à un fil

Tokyo Revengers

Tokyo Revengers dépeint toujours l’envers du décor chaotique de la vie de gang. La vie de chacun ne tient qu’à un fil, celui du destin.

Mort ? Pas mort ? On se posait la question au terme du troisième tome de Tokyo Revengers dont la chronique est à retrouver à cette adresse. Mais pas de spoil ici, on ne racontera pas le dénouement de la fête du quartier au cours de laquelle se sont déroulés les affrontements entre le clan Moebius et le Tokyo Manjikai. On rappelle que le héros Takemichi a intégré un gang  afin d’en éviter l’implosion qui entraînera la mort de son amourette du lycée. Pour cela, il est capable de remonter le temps, douze ans en arrière et souhaite donc changer le cours du destin.

Quelle mission difficile ! Quelle tâche ingrate ! Que de pression pour une personne menue et sans trop de caractère de prime abord. Le protagoniste principal n’avait pas les épaules pour assumer sa mission ni la carrure. Ce qui lui reste, c’est sa volonté et son grand cœur. Mais plus le temps passe, plus sa motivation est boostée, plus il fait preuve de courage. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il se construit au sein du gang. Sa détermination devient sa plus grande force, Tokyo Revengers et son tome 4  en est la preuve.

Tomber pour mieux se relever

Tokyo RevengersCe quatrième tome se divise en trois actes. Dans la première grosse séquence, on assiste au dénouement de la fête du quartier. Dans le grand chaos, un ponte du Tokyo Manjikai est entre la vie et la mort. Quand un protagoniste tombe au combat, c’est au tour d’un autre de se mettre en avant et de prouver sa valeur. C’est clairement le moment opportun pour notre héros Takemichi de se révéler. Et il saisit l’occasion les bras ouverts.

L’occasion de prendre une revanche sur la vie premièrement. Malgré les dangers et les risques que ça implique, son quotidien au sein du Tokyo Manjikai l’a fait grandir énormément, le force à se prendre en main et assumer ses responsabilités. C’est exactement ce qu’il se passe. Assister à une guerre des gangs, ce n’est pas rester spectateur et apporter des bouteilles d’eau fraîches aux combattants. Il n’aura pas le choix, il devra se mouiller et serrer les poings.

Cela tombe bien puisqu’il pourra compter sur le soutien de ses amis. Il réalise à quel point on peut s’appuyer sur lui et dans sa détresse, il reçoit du réconfort. C’est encore tout le paradoxe dans le récit de Ken Wakui. Dans quel monde un jeune cloporte devient une figure de proue d’un gang ? Comment éradiquer le mal en intégrant pleinement ceux qui le transportent ? On garde tout de même un ton de légèreté dans des situations critiques. On perd en recul et on ne décrit pas à quel point c’est stupide de se vanter de commettre de tels larcins. Certes nous sommes plongés dans la criminalité mais aucune opposition à cette violence ne se manifeste. Aucun parent, aucun enseignant, les figures d’autorité sont absentes, la petite-amie l’encourage à moitié à faire preuve de courage au lieu de s’éloigner du milieu du gangstérisme. Naoto le seul flic qui connait les enjeux, reste en retrait (car gosse au moment des faits). Certes, le héros doit empêcher le chaos de s’immiscer à Tokyo mais plus l’histoire avance, plus l’envie de faire partie d’un monde néfaste est présente chez Takemichi.

Le calme avant la tempête

Le deuxième acte est sous le signe de la délivrance. L’échéance de la fête du quartier étant dépassée, il est temps pour notre héros de souffler. On commence à connaître Ken Wakui, on sait que ses entractes s’accompagnent toujours d’une pincée d’humour et de drama. Le côté dramatique laisse plutôt place à une séquence émotion qui est vite interrompue. Accepté encore davantage par ses pairs, Takemichi se vante de son nouveau statut au sein du gang. Des scènes drôles sont alors introduites et ce n’est non pas sans plaisir que l’on lit les quelques pages qui le montrent.

Enfin, le dernier acte affiche un difficile retour à la réalité pour Takemichou. On sentait que le happy end était arrivé trop vite. Il pensait avoir évité les drames autour de Atsushi et Hina, les mauvaises actions de Kisaki et le sombre destin entourant le Tokyo Manjikai. Néanmoins, si son retour dans le passé a modifié le cours de certains événements, il n’a clairement pas arrangé les choses. Nous avons donc droit à une fin déchirante et prometteuse pour la suite. Le tome 4 de Tokyo Revengers se termine par une nouvelle promesse que l’on évitera de spoiler ici car elle fait son effet.

Ce qui est sûr, c’est que notre héros devra à nouveau remonter dans le temps et il semble plus déterminé que jamais. C’est une très bonne chose car si le fil rouge de l’histoire se dénoue une nouvelle fois avec qualité, les questions supplémentaires demandaient bien plus d’éclaircissements. Shuji Hanma a évoqué une grande alliance des gangs qui mettrait en péril le Tokyo Manjikai. C’est de ce côté que l’on veut que Ken Wakui creuse plus en profondeur. Il maintient la narration autour de Takemichi mais le manga gagnerait en intérêt à se détacher parfois du héros pour contextualiser davantage les enjeux autour des guerres de territoire. En suivant Takemichi, nous avons même loupé la baston entre Hanma et Mikey. L’auteur consacre à cette lutte que peu de pages et c’est bien dommage. On voudrait parfois des bagarres épiques en duel parmi les pontes. Or cela se règle qu’en 2 ou 3 coups en général avec Draken et Mikey. L’avènement d’Hanma était l’occasion idéale pour nous en servir. Mais nous n’avons eu qu’une baston générale avec comme enjeu la survie de Draken, l’objectif initial du héros.

Un quatrième tome qui révèle encore une intrigue plus profonde que l’on imaginait. On savait le scénario plus épais et plus étendu que la simple quête de Takemichi, on attend maintenant que Ken Wakui s’y attarde. Si le héros de Tokyo Revengers gagne en carrure, les plus grands obstacles se trouveront bientôt sur sa route. Le meilleur reste à venir !

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