[Critique] Watchmen, l’avis sans spoiler

[Critique] Watchmen, l’avis sans spoiler

La première saison de Watchmen est diffusée en France via OCS et à quelques épisodes de la fin il était grand temps de vous en faire un retour.

Nous vous avions proposé les trailers et présenté une édition commentée et limitée du comic-book de Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons. Dubitatifs nous étions devant les trailers, tant ceux-ci ne donnaient pas beaucoup d’indications sur le contenu de la série. Et dubitatifs nous le sommes encore alors que la saison touche déjà à sa fin (9 épisodes en tout), non sur sa qualité mais sur son contenu et son ouverture potentielle sur une seconde saison.

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Une « suite » fidèle.

On l’a déjà et beaucoup écrit, mais Watchmen est une série atypique, déjà par son nom qui ne fait référence à aucune équipe de super héros. En effet les personnages principaux de l’histoire originale n’ont jamais travaillé tous ensemble. Ensuite car, à part le Docteur Manhattan, aucun des justiciers n’a de super pouvoirs. Enfin par ses thématiques qui traitent des relations internationales, de la société américaine à travers une dystopie dans laquelle les USA ont gagné la guerre du Vietnam grâce à l’intervention du comédien et du Docteur, et où Richard Nixon a été réélu 3 fois.

Alan Moore n’est pas un personnage facile à vivre, du moins c’est ce que l’on peut en conclure à la lecture de certaines de ses interviews ou de la fameuse édition commentée de Watchmen. Il n’était pas un fervent supporter de l’adaptation de son œuvre, c’est la façon la plus polie de l’écrire en tous cas. Et bien Alan Moore a tort, tant il aurait presque pu écrire cette série qui colle à l’esprit du comic-book. Prenant place en 2019, la série imagine notre monde depuis celui dépeint par l’œuvre d’origine se déroulant en 1985, faisant fi de l’adaptation cinéma pourtant très fidèle. Dans ce 2019 de Tulsa (Oklahoma), la technologie issue du Dr Manhattan, a rendu les voitures électriques seules maitresses de la route, les aéronefs sont aussi monnaie courante. Mais les héros masqués sont toujours déclarés hors-la-loi et un groupe clairement issu du KKK se revendiquant de Rorschach est en guerre contre les forces de l’ordre. Elles masquées, en raison d’une nuit particulièrement sanglante où La 7e Kavalerie s’est attaqué aux policiers à leur domicile lors de ce qu’il est convenu d’appeler la nuit blanche.

Tulsa sera donc le lieu du récit qui aura des incidences sur le monde, Tulsa qui abritait la plus grande communauté noire en 1921, Tulsa qui fut pour ainsi dire rayée de la carte par le Klan et ses supporters. Cet évènement s’appuyant directement sur les émeutes raciales de Tulsa ayant fait entre 100 et 300 victimes au sein de cette communauté. Si le racisme sera le principal thème abordé, il sera accompagné d’autres, comme la famille (au sens large) ou les croyances et des incidences directes de la fin de l’œuvre d’origine, comme des pluies de morceaux d’extraterrestres. Et on ne sait pas du tout où va la série entre les affrontements Kalvarie / Police, une horloge de 300 m, Ozymandias et Manhattan.

Un casting parfait.

Presque écrivais-je quelques lignes plus haut ? Oui presque car Damon Laurence Lindelof (Star Trek, Prometheus, Lost) a su créer des personnages bien plus charismatiques que ceux d’Alan Moore. Ozymandias et Manhattan étaient bien trop détachés émotionnellement, Rorschach une brute crasseuse, le second Hibou un riche introverti, seule la seconde Spectre faisait preuve d’une palette d’émotion à laquelle le lecteur pouvait se rattacher et pour laquelle il pouvait éprouver de l’empathie. Dans cette série on s’attache presque immédiatement à Sister Night, le personnage principal incarné par Regina King, et à son chef incarné par un Don Johnson qu’on est heureux de retrouver ici. On se prend d’affection pour la famille Abar et même pour Glass dans un rôle rappelant celui de Rorschach . Les Watchmen ne sont pas oubliés, car en plus des diverses références, le Spectre et Adrian Veidt sont eux aussi de la partie. L’interprétation donnée par Jeremy Irons est d’ailleurs, au sens propre comme figuré, lunaire (positivement parlant). Et même les minutemen sont évoqués, d’abord tout au long des épisodes à travers une série TV interdite au moins de 18 ans, dans la série, donc une série-ception, puis au sein d’un épisode Flashback (comme toutes les séries le font à 2/3 de la saison) qui répond à un grand nombre de questions.

Je n’ai jamais lu Watchmen !

Si vous vous inquiétez de réussir à entrer dans cette série sans avoir lu le comic-book ou vu le film, nous allons tenter de vous rassurer. Certes les 2 premiers épisodes seront un peu complexes, certes vous allez rater nombre de références et easter-eggs, et ne pas toujours comprendre à qui s’adresse tel personnage, qui est cet homme dans son château ou à qui parle une certaine agent du FBI dans sa cabine téléphonique, idem pour les relations entre les personnages les plus anciens.

Si vous n’aimez pas être perdu, les premiers épisodes seront donc difficiles, mais dans le cas contraire votre patience sera récompensée, dès les premières minutes, en raison de la qualité intrinsèque de la série, puis au fil des épisodes à mesure qu’elle fait l’effort d’expliquer. Un effort que ceux qui auront lu Watchmen auraient surement aimé ne pas voir se concrétiser.

Watchmen est donc une série de super héros, qui ne met pas en œuvre des super héros et qui ne parle pas de super-héros, mais au final quelle (bonne) série (ou comic-cook) de super héros ne fait que parler de super héros ?

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