La narration dans l’univers Diablo

Diablo IV

Dire que le prochain Diablo est attendu est un euphémisme, ses opus sont pourtant différents à bien des égards.

Diablo est une licence à part à bien des égards. Elle s’étale sur 25 ans, et si Blizzard a appliqué sa recette de simplification / addiction au genre du Hack’n Slash ou A-RPG, elle n’en reste pas moins unique. Et si nous en avons fait une preview qui répondait au triptyque : ambiance, gameplay, ressenti, nous allons ici nous attacher à la narration.
Sans aller jusqu’à relater exhaustivement les histoires des trois premiers opus, les sites de fans et les pages Wikipedia le font déjà et bien mieux, on va plutôt parler ambiance et genre.

Diablo

Diablo 1, le survival huis clos

En 1998, Blizzard nous invite à nous plonger dans les tréfonds d’une cathédrale qui se prolonge en grottes jusqu’en enfer. Chaque étage est mal éclairé, chaque porte à ouvrir donne des sueurs froides résultant en une fuite en poussant des cris de pucelle dans un slasher. Resident Evil fête à peine son premier anniversaire et Silent Hill n’est pas encore passé gold. Autant vous dire que niveau frousse, on partait de loin. Du coup progresser dans des étages où retentissent des cris de créatures peu accueillantes jusqu’au célébrissime « Fresh meat ! » quand vous ouvrez la porte du boucher donnait des petites poussées d’adrénaline sur les premières runs. Sans oublier les monstres qui vous fonçaient dessus et que vous voyiez au tout dernier moment créant un petit jumpscare pas désagréable.
Un scénario et des dialogues qui tiennent sur un post-it (un rectangle fréquemment jaune à l’époque où on écrivait encore avec un stylo, (un stylo c’était un instrument, généralement de forme allongée facilitant sa préhension, qui sert à écrire ou à dessiner)), mais un jeu qui tient sur des mécaniques de gameplay maitrisées en 3 mins et une ambiance incroyable : gothique à souhait, décors angoissants rendant claustrophobes (sauf le dernier segment un peu raté sur cet aspect), effet sonore immersif et un épisode qui lancera l’épopée musicale blizzardienne.

Diablo 2

Diablo 2, le road trip

Une particularité que partagent Diablo et Final Fantasy ? Créer des suites qui n’en sont pas vraiment. Bon ok, dans le cas de Diablo l’univers est le même mais votre avatar n’a pas ou peu de lien avec le précédent. Ici vous êtes celui qui va chasser le gros debilos qui s’est collé la pierre d’âme de Diablo dans le front comme si c’était un post-it (un rectangle fréquemment jaune…). On profite des avancées technologiques pour voyager et changer de décor à chaque acte, un découpage qui n’existait pas dans le premier volume. Des personnages non jouables là pour donner un peu de vie, un peu de contexte et un peu d’immersion dans chacun des actes traversés : la région de Tristram, les déserts de l’est, la jungle de Kurast, les enfers et les cimes du mont Harrogath (dans le DLC).
Définition même du manichéisme, le monde de Diablo 2 oppose les méchants qui sont méchants aux gentils qui sont gentils. La claustrophobie et l’angoisse ont laissé la place à la peur des auras et enchantements ennemis. On farme comme des brutes (Méphisto et Baal meurent 30 fois par jour et par joueur), on teste des templates, on joue entre amis via Battle.net, les quelques quêtes sont linéaires et obligatoires, mais on s’amuse et on lorgne sur les sets et les runes comme devant une raclette en hiver alors qu’on est au régime forcé.

Diablo 3

Diablo 3, la course-poursuite

Bien que prenant la même dynamique que son prédécesseur, Diablo 3 confond vitesse et précipitation et transforme l’aventure en une course effrénée vers la bêtise. Le héros que vous incarnez se faisant avoir par toute personne tentant (et donc réussissant) de lui faire à l’envers, tuant des alliés potentiels qui tentent de le prévenir des trahisons à venir et suivant aveuglément des personnages dont on sait qu’ils vont nous trahir à la seconde où ils nous ont dit bonjour ou plus exactement « La gentillesse ne nous aidera pas à survivre en ces temps sombres ».

Même dynamique que le 2, et même déroulé aussi : Nouvelle Tristram, désert, donjon de la redoute et le paradis, on fera alors le deuil de l’ambiance gothique voire glauque au profit d’effets lumineux chatoyants, ça chatoie, ça chatoie à n’en plus finir, ça chatoie des lasers bleus, rouges, verts, jaunes à paillette et ça chatoie jusque dans un niveau de Bisounours sous LSD. Le DLC tentera, consciemment ou non, de revenir aux sources au niveau ambiance mais le mal est fait. Diablo 3 nous propose juste de farmer en contre la montre des milliers de monstres au sein de donjons qui légueront leur héritage à l’autre monstre de l’éditeur : World of Warcraft.

Diablo IV

Diablo 4 le plus immersif ?

Alors quelle tournure va prendre le prochain opus ? La bêta donne des pistes qui peuvent être balayées par le moindre coup de vent du second acte. Blizzard l’a déjà fait dans l’épisode précédent.

Sanctuaire, 30 ans plus tard, apparait comme un monde obscurci par le retour des démons, mais aussi par le cœur des hommes. D’un côté les serviteurs du (des) malin, de l’autre des indigènes à la piété indéfectible, une ferveur religieuse envers les anges, seul espoir à leurs yeux, du moins avant que nous n’arriviez pour balancer des tourbilols à vous en faire vomir. Vient alors l’appréhension de jouer à un jeu au discours pro religion nous demandant d’adopter doctrines et foi, d’endosser le rôle du preux paladin (classe absente au lancement) sans vice combattant pour la gloire des cieux. Sans nul doute les Jean-Michel premier degré auront ce goût d’Ostie dans la bouche, mais le jeu semble, dès l’acte premier, aller un peu plus loin.

Car en progressant on découvre que ce monde manichéen ne l’est pas. Les fervents sont coupables de crimes au nom de leur foi, en contre partie certains criminels tentent juste de survivre. A mesure de notre progression, ce monde nous dégoute de plus en plus, le sentiment de pitié envers les habitants se transforme en une indifférence puis en une forme de rejet. Les acteurs de ce drame ayant l’odeur de la duplicité dans leur discours, notamment Inarius, dont on se doute un peu du destin quand on s’intéresse un peu au lore hors jeu. Disons, sans spoiler, que vous n’aurez pas la même relation avec lui qu’avec Tyrael.

Diablo 4 est construit comme un MMORPG, les TP sont liés aux villages et non plus aux débuts de zones ou donjons, les quêtes sont à chercher dans ces villages ou sur la route, on se retrouve à faire les allers-retours des habitués du genre.

La licence a changé sa narration, pour coller à son gameplay ou par fainéantise. A suivre avec une impatience plus forte que prévue en juin.

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