Sorti en France à l’été 2023 et en DVD/Blue-Ray en avril, The First Slam Dunk a connu un succès mondial plutôt mérité. Mais que se passe-t-il quand on met 3 basketteurs devant le film ?
The First Slam Dunk a reçu les Prix de l’Académie du Japon pour l’animation de l’année, Grand Prix au Festival international d’animation de Niigata, Grand Prix de la 42e édition des Fujimoto Awards pour Toshiyuki Matsui, le producteur du film et prix du meilleur long métrage d’animation au 27e Festival international du film Fantasia. Autant vous dire que si vous hésitiez encore pour vous faire une séance ciné à la maison, The First Slam Dunk est une valeur sûre. Mais ce qui m’a interrogé pour aller le voir lors de sa sortie était le rendu des scènes de basket sur le parquet, car par ma petite expérience, un rendu Space Jam ou, à l’inverse, l’impression de regarder des U9 débutants m’auraient gâché le film quelle qu’en soit la qualité narrative.
Une famille sur laquelle le sort s’acharne
Ou alors c’est juste l’auteur qui n’aime pas ses personnages, allez savoir. Si le manga plaçait Hanamichi Sakuragi en personnage principal, le film propose une origin story à Ryota Miyagi. Une histoire qui sera intercalée à divers moments de la finale lycéenne qui constitue le film. Mais rassurez-vous, on est loin du cliché à la Olive et Tom dans lequel les héros arment leur tir avant de repenser à toute la semaine précédente, détail des courses dans leur supermarché préféré inclus.
On va donc comprendre d’où vient la rage de jouer et de vaincre du héros, un devoir de mémoire et d’aboutissement pour vivre ce que le frère ainé, disparu peu de temps après que leur propre père soit décédé, aurait pu, aurait dû vivre dans sa carrière en devenir de basketteur. Une histoire et des flashbacks chargés en émotions, décrivant une famille forcément anéantie, qui n’arrive pas à se souder et qui pourrait se retrouver grâce à la balle orange.
Game Time
Mais comme je l’écrivais en introduction, ce qui nous intéresse ici, c’est plus le côté terrain. Première constatation : si le manga et le film ont pu donner la fièvre du basket à une, voire des, générations de joueuses et joueurs nippons, c’est bien parce que le manga est fait par une équipe qui aime et connait ce sport.
Seconde constatation : de connaitre à comprendre il n’y a qu’un pas, un pas qui a été parfois sacrifié sur l’autel du spectacle. Nous sommes dans un film d’animation, qui plus est nippon, donc oui les capacités athlétiques de ces lycéens surpassent celles d’un Prime LeBron James. Vitesse surhumaine, détente et réflexes extra-terrestres et réussite insolente, les joueurs perdent la balle mais ne ratent aucun tir au point d’arriver à marquer plus de 2 pts par minute et par équipe dans un match ultra défensif.
Mais ok nous étions là pour ça et les mouvements des joueurs sont réalistes et on retrouve la panoplie : passe aveugle, dans le dos, écran, écran retard, box-out, fadeway, tear drops, 3Pts, dunks, contre, interception et même une zone presse. Mouvement parfois inspiré de vrais highlights, (oui on a eu un moment jordanesque et un autre magic-johnsonien)
En revanche ce qui nous a fait dégoupiller c’est le coaching. Les deux équipes tournent avec 6 joueurs et ce même quand un des joueurs n’arrive plus à mettre un pied devant l’autre. La blessure en match de Sakuragi n’est pas sans rappeler celle d’Isiah Thomas en 1988, mais il sortira moins de 24 secondes en tout. Coachs et joueurs ne mettent en place aucun système, si ce n’est la zone presse, mais lorsque l’équipe la subit, elle perd 4 fois de suite la balle. Aucun temps mort n’est demandé et on attendra encore une ou deux pertes de balles de plus avant que le coach ne donne le conseil stratégique du siècle : courez vite et meneur débrouille-toi ! De quoi donner l’impression de regarder un match opposant Doc Rivers à Tom Thibodeau. Au moins on aura échappé au pouvoir de l’amitié et aux attaques Saint Seiya.
Les coachs font leur match dans leur tête et uniquement dans leur tête, on sent bien que les équipes ont travaillé sur les joueurs adverses, connaissent leurs failles, mais tout est de l’ordre de la réflexion personnelle.
Bref c’est sympa, ça reste crédible, toute proportion gardée, mais on aurait aimé un peu plus de stratégie, un peu plus de dramaturgie avec une gestion de la fatigue et des blessures plus cohérentes, un peu plus de communication, voire un discours à la Al Pacino dans l’Enfer du Dimanche. Le match repose trop sur des décisions personnelles, des situations où les coéquipiers sont mis devant le fait accompli et du 1v1. Les angles de caméra sont peut-être trop film et pas assez sport pour créer une ambiance match pour le spectateur limitant malheureusement la tension du visionnage et nous empêchant peut-être d’en retrouver les sensations.
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