Terry Pratchett, l’auteur majeur par excellence

Pratchett

Décédé en 2015 Sir Terence David John Pratchett, est un des plus grands auteurs contemporains. Un des ? Non le plus important, mais développons.

Anobli par la reine d’Angleterre pour l’ensemble de son œuvre et surtout la portée internationale et trans-générationnelle de celle-ci, Pratchett est surtout connu pour son univers Discworld (Disque-Monde) et les 41 romans qui y prennent part, le décrivent, le peuplent. Traduits dans 35 langues, l’auteur au chapeau trop cool était une véritable star dans son pays. Mais le résumer au Discworld serait oublier ses livres pour enfants, son amitié avec Neil Gaiman (que je place juste après sur le podium) et leur collaboration sur De bons présages (Good Omens, adapté en série et qui aura droit à une seconde saison) ou les conseils donnés sur American Gods ou encore The Long Earth.

Mais c’est quoi le Disque-monde ?

Une planète en forme de frisbee, ou de pizza pour les plus affamés, posée sur 4 éléphants eux-mêmes portés par une tortue qui navigue bien gentiment dans l’espace et sur laquelle la magie et les dieux en tous genres sont bel et bien présents. On pourrait bien situer le Disque-monde dans une ère médiévale-fantastique mais nombre de romans placent des artefacts issus de la révolution industrielle en fonction des thématiques et régions explorées.

Pratchett

Et pourquoi c’est si bien que ça ?

Si une de vos passions est l’écriture alors vous reconnaitrez sans mal une qualité rare à l’œuvre de Pratchett : la plupart des romans sont indépendants les uns des autres et traitent d’une thématique particulière tout en nous emmenant dans un quartier, une ville, une région, un pays différent à chaque fois ou presque. Certes certains romans sont la suite directe d’un roman précédent, mais Discworld peut-être pris par n’importe quel bout et si certains font partie d’une saga, vous pouvez en ignorer certaines (sagas) pour vous focaliser sur vos intérêts. Il casse ainsi la règle non énoncée que le médiéval fantastique proposerait un voyage à travers le monde pour évoquer destin des mortels et géopolitique, là où la SF s’intéresserait à un groupe d’individus localisés pour parler de la condition humaine.

Car chaque roman a permis à Terry Pratchett de donner sa vision du monde sur un aspect précis, que ce soit l’économie (Timbré, Monnayé), la place de la femme et le féminisme (Le régiment monstrueux, La huitième fille), les croyances et la morale (Petits dieux, Le régiment monstrueux) ou encore les concerts de rock (Accroc du Roc) difficile de ne pas trouver votre bonheur. Les parallèles sont ainsi nombreux avec notre quotidien.

Mais ce qu’il faut dire, c’est que de bonnes bottes duraient des années et des années. L’acheteur en mesure de débourser cinquante piastres pour une paire de bottes gardait ses pieds au sec au moins dix ans, alors que le miséreux qui ne pouvait s’offrir que des bottes bon marché dépensait cent piastres dans le même laps de temps et se retrouvait quand même les pieds mouillés. C’était la théorie « bottière » de l’injustice socio-économique du capitaine Samuel Vimaire.

Si on ajoute à cela des personnages cultes apparaissant parfois au premier plan, parfois le temps de quelques lignes,  que ce soient le patricien d’Ankh-Morpork Veterini, Rincevent, Le Bibliothécaire orang-outang, la Mort ou encore Planteur J.M.T.L.G et les membres du guet nous avons alors une matière à travailler d’une malléabilité extraordinaire. Et toujours pour le démarquer du Med-Fan classique, Le Disque-monde n’est pas découpé en race classiquement, oui il y a des dieux, des golems, des vampires, loups-garous, zombis, nains ou encore trolls mais ils font partie de nations et sont traités comme individus, leur présence a toujours un but et n’est pas là juste pour le décorum. N’oublions pas les mages et guildes et leur rôle prépondérant.

Mais tout cela ne serait pas grand chose sans un style très particulier et relativement unique amenant des rebondissements tout le long du récit. La marque de fabrique étant la comparaison, la métaphore longue parfois filée et toujours surprenante, amusante qui s’adapte pour tous les âges. Bien qu’ayant écrit spécifiquement pour les plus jeunes d’autres ouvrages, le disque-monde peut être lu à tous les âges pour la plupart des romans. Et suivant l’âge du lecteur, celui-ci y verra une substantifique moelle différente, pour ainsi dire adaptée. Bref la rejouabilité relecture est toujours une redécouverte. Finissons avec un petit florilège de citations et extraits (prenez ça comme des screens).

Dans certains quartiers d’Ankh-Morpork, non seulement la curiosité tuait le chat, mais elle le jetait en plus dans le fleuve, les pattes lestées de plomb.

.

Quelqu’un a dit un jour des hommes politiques anglais qu’on pouvait leur donner un coup de pied au derrière sans que ne tressaille un muscle de leur visage avant qu’ils n’aient décidé de la réaction à adopter.

.

Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé.

.

La veille, on n’y pensait pas, mais a partir du lendemain on ne saurait plus vivre sans elle. C’était le propre de la technologie. Elle était l’esclave de l’humanité, mais, par certains cotés, c’était sans doute l’inverse.

.

Lorsqu’on écrit du fantastique, les accusations de plagiat sont très difficiles à établir. Vous savez, vous, qui a inventé les sorciers ? Et les Gobelins ? Si nous devions commencer à payer des royalties à chaque fois qu’on pique les idées des autres, il y a bien longtemps que nous aurions donné toutes nos économies à la famille de Tolkien.

.

Godzillaoctets : Nelson éprouvait une détestation irraisonnée pour le mot « petaoctet », qui désignait officiellement un pâté de données particulièrement costaud. Pour lui, ce terme – qu’il ne pouvait s’empêcher de déformer en « petit octet » – manquait singulièrement de mordant. « Godzillaoctet », en revanche, hurlait au monde entier qu’il avait affaire à une entité colossale… et potentiellement dangereuse.

.

En règle générale, les humains ne sont pas vraiment mauvais. Ils se laissent séduire par les idées nouvelles, c’est tout : on enfile de grandes bottes et on se met à fusiller les gens, on s’habille en blanc et on se met à lyncher les gens, on s’affuble de jeans à fleurs et on se met à jouer de la guitare aux gens. Offrez à un humain de nouvelles idées et un costume : il ne tardera pas à vous suivre, cœur et âme.

Dernier point plus personnel, je suis certes admiratif mais aussi jaloux de Pratchett car il donne l’impression d’avoir déjà tout écrit et de toutes les manières, écrire après lui semble vain. En tous cas, à défaut de vous avoir convaincu, j’espère au moins vous avoir donner envie de le (re)lire.

Et vous quel est votre auteur favori ?

N’oubliez pas de passer par nos réseaux sociaux pour continuer à vous tenir informés et découvrir rapidement les dernières nouvelles : Twitter, Facebook et même Instagram. Et pour suivre toutes nos aventures, n’hésitez pas à nous suivre sur Twitch et YouTube.

 

0 0 votes
Évaluation de l'article
Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié