Alan Moore nous parle de super héros et c’est lunaire

Alan Moore nous parle de super héros et c’est lunaire

Alan Moore, interviewé par Deadline pour son prochain film, est revenu sur le monde des comics et des super-héros, accrochez-vous !

Entré dans la légende avec Watchmen, V for Vendetta, Swamp Thing ou encore La Ligue des Gentleman Extraordinaires. Après avoir plus ou moins rejeté la série Watchmen, il est revenu sur le sujet des super-héros lors d’une interview concernant le film The Show dont il est le scénariste.

On m’a dit que le film Joker n’existerait pas sans mon histoire de Joker (The Killing Joke 1988). Néanmois, trois mois après avoir écrit, je le reniais, c’était beaucoup trop violent. C’était Batman Bon sang, c’est un gars habillé en chauve-souris. De plus en plus, je pense que la meilleure version de Batman était Adam West, qui ne le prenait pas du tout au sérieux.

 

Oui celui-là oui

La plupart des gens assimilent maintenant les bandes dessinées aux films de super-héros. Cela ajoute une autre couche de difficulté pour moi. Je n’ai pas vu de film de super-héros depuis le premier Batman de Tim Burton. Ils ont gâché le cinéma et aussi dans une certaine mesure gâché la culture. J’ai dit que je pensais que c’était un signe vraiment inquiétant, que des centaines de milliers d’adultes faisaient la queue pour voir des personnages créés il y a 50 ans pour divertir des garçons de 12 ans. Cela semblait témoigner d’une sorte de désir de s’échapper des complexités du monde moderne, et de revenir à une enfance nostalgique et rappelée. Cela semblait dangereux, cela infantilisait la population.

 

Toute légende qu’il est, ses propos ne doivent pas pour autant être exempts de critiques. Le bon ami Alan critique durement un genre dont il n’a pas vu un seul opus. Soyons honnêtes, aucun film de super-héros n’aurait pu le contenter, peut-être l’adaptation de son Watchmen et encore. Mais il semble aussi avoir arrêté de lire des comics depuis 1990. Car c’est à cette période que les comics ont changé de ton. Si l’aspect nostalgique n’est pas à occulter et si beaucoup de productions s’adressaient encore à des enfants (et pas que des garçons) prépubères, c’est aussi à cette période qu’une exode de talents de chez Marvel conduira à la création d’Image comics qui produira entre autre Spawn. Personnage qui ne s’adressera pas du tout (mais alors pas du tout) à la même population. Mus par une volonté commerciale mais aussi un peu artistique et politique, les œuvres sortant des différentes maisons d’éditions (Marvel, DC, Top Cow, Dark Horse …) suivront le mouvement pour attirer plus de public et surtout ne pas perdre ces prépubères qui vieillissent.

Mouvement initié grandement par … Watchmen et The Killing Joke, et qui s’étoffera avec, entre autres, The Walking Dead, Civil War, Concrete, Savage Dragon, Cyberforce et le renouveau de Batman.

Attention donc quand une légende s’exprime (bisous à Scorsese) de ne pas prendre ses mots pour parole d’évangile.

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