Antoine Bauza reprend la recette de son jeu à succès Ghost Stories et la remanie avec talent dans Last Bastion.
Éditeur : Repos Production
Illustrateur : Nastya Lehn, Piero
Mécanismes : coopération, affrontement
Version fournie par l’éditeur.
Last Bastion, c’est quoi le topo ?
Dans Last Bastion, les joueurs incarnent des héros protégeant le bastion de l’assaut des hordes de monstres avec à leur tête les Seigneurs de Guerre. En effet, les héros ont dérobé les reliques de la Reine Funeste, sans elles, cette dernière est affaiblie.
Ils doivent lutter et protéger le bastion et son peuple jusqu’à tuer le Seigneur de Guerre. Le cas contraire et c’est une défaite : s’ils meurent, si trois tuiles Bastion sont sous l’emprise du mal ou si la pioche est vide et qu’il faut encore piocher.
Voyons ça de plus près…
Last Bastion est un jeu d’affrontement et de coopération. Les joueurs gagnent ou perdent ensemble.
Chaque joueur incarne un héros avec son propre pouvoir, il possède un jeton équipement, appel aux armes et trois vies.
La partie se déroule en plusieurs tours de deux phases chacun, une phase Horde et une Héros.
Pendant la phase Horde, le joueur actif doit :
- Appliquer l’action récurrente des cartes Monstre présentes sur son plateau Horde.
- Si son plateau n’est pas rempli, il pioche une nouvelle carte Monstre et la pose sur le plateau de la couleur du monstre (sur le sien si c’est noir). Si le plateau est rempli, il ne pioche pas mais active l’effet de son plateau (chaque couleur a son propre effet).
Les cartes Monstres possèdent plusieurs effets, un effet d’arrivée, un effet récurrent ou permanent et un effet de sortie.
Si tous les plateaux sont remplis, il perd une vie.
Puis c’est au tour des Héros, pendant cette phase, le joueur actif peut dans l’ordre de son choix :
- Agir, il choisit soit d’activer la tuile Bastion sur laquelle il se trouve soit de combattre un monstre adjacent (il peut combattre deux monstres dans les angles).
Pour s’attaquer à un monstre, il faut lancer les trois dés blancs. C’est un dé à plusieurs couleurs dont blanc (joker).
Le joueur doit réussir à totaliser le même nombre de symboles couleur présents sur la carte du Monstre pour le vaincre. Il peut s’aider des jetons Équipement (un jeton de couleur) ou encore de l’étendard de couleur présent sur une des tuiles Bastion afin de compléter le résultat des dés. Ensuite il applique son effet de sortie (positif comme négatif). - Se déplacer sur une tuile adjacente.
- S’il a en sa possession un jeton Appel aux Armes, il peut l’utiliser n’importe quand pendant sa phase pour activer une tuile Bastion de son choix.
- Appliquer son pouvoir de héros.
Ainsi de suite jusqu’à la victoire ou la défaite.
Il se peut qu’un héros perde tous ses points de vie, il doit alors se retirer. Un joueur peut le soigner une seule fois, après c’est la mort…
Défaite : Trois tuiles sont sous l’emprise du mal (trois figurines du mal dans l’enceinte du Bastion), les héros sont tous morts ou le joueur actif doit piocher une carte Monstre mais la pioche est vide.
Victoire : Les héros ont réussi à vaincre le Seigneur de Guerre et à en appliquer son effet de sortie, ils peuvent calculer leur score pour tenter de l’améliorer.
D’ailleurs, le jeu comporte quatre modes de difficulté : novice, normal, difficile et héroïque. Plus c’est compliqué, plus il y a de Seigneurs de Guerre à affronter (un en novice et normal).
Pour une partie à moins de quatre joueurs, il faut garder les quatre plateaux Horde mais ceux qui ne sont pas joués par des joueurs sont dits « plateaux neutres ». Quand c’est le tour du plateau neutre, les joueurs décident qui applique les effets des monstres et on ne pioche pas de monstre. Par contre, on doit activer l’effet du plateau Horde en cas de plateau rempli.
Les effets des monstres sont nombreux : piocher un autre monstre, lancer le dé corruption, perdre un dé, placer une figurine Emprise du Mal directement sur une tuile Bastion et j’en passe.
J’ai joué à Last Bastion à deux joueurs. Le jeu tourne très bien dans cette configuration.
Je suis complétement fan de ce jeu. On joue tous ensemble pour repousser les forces ennemies. Il faut vraiment calculer chaque action, une faute de votre part et c’est la catastrophe.
C’est simple, fluide mais ne croyez pas l’emporter qu’avec une bonne dose de stratégie. Non en effet, le jeu peut vraiment vous anéantir si vous avez une malchance pas possible aux dés (oui, je m’en rappelle encore…). Même la pioche peut être contre vous, cela m’est arrivé de piocher quatre monstres à la suite, je peux vous dire, c’est douloureux.
Justement allez hop, on se réveille, on rebondit, on essaie de trouver les meilleurs coups possibles pour ne pas finir dans le néant.
Les parties de Last Bastion ne se ressemblent jamais tant par les pouvoirs différents des héros, les tuiles Bastion qui se placent aléatoirement, les monstres et le Seigneur de Guerre à défaire (si on a l’immense honneur de le combattre).
En tout cas quand on arrive à remporter la victoire, c’est la grande fierté autour de la table !
Justement je parlais des différents pouvoirs des héros, il y en a huit au total. J’ai ma petite préférence pour Sindara qui peut combattre et activer une tuile Bastion au même tour, très pratique ! Vous avez d’autres pouvoirs tels que le fait de pouvoir combattre à distance, relancer le dé blanc ou de corruption (noir) ou encore retirer une figurine Emprise du Mal.
Deux livrets, un pour les règles et un pour les pouvoirs des héros, les effets des monstres et dé corruption ainsi que du plateau Horde.
Tout est très bien expliqué. Les exemples sont écrits en verts, les choses importantes en rouge, les points précis en gras et même souligné. C’est une aide précieuse dans la compréhension des règles. Les illustrations ne laissent pas le doute planer.
Elles prennent un moment à être lues mais elles sont très rapidement comprises.
Le jeu se prend assez rapidement en main, une fois les premiers tours passés, tout est fluide. On joue néanmoins les parties avec le petit livret qui explique les effets et cela durant quelques parties et c’est normal il y en a un paquet.
Les règles prennent un petit moment à être expliquées et la compréhension vient en jouant.
Attention parfois, on a tendance à sauter des étapes, mais plus on y joue, moins on oublie.
Je le trouve vraiment beau et de qualité. La boîte est thermoformée, c’est toujours agréable. Par contre il vous faudra des petits sachets pour les jetons sinon ils vont s’éparpiller dans la boîte.
Les dessins sont superbes, l’univers est immersif.
Le matériel est agréable à manipuler, les figurines Emprise du Mal et les figurines des héros et des tuiles Bastion sont très jolies. Ceux qui aiment peindre, vont pouvoir se faire plaisir.
L’enceinte qui sert à contenir les tuiles Bastion est un vrai plus pour ne pas que le plateau parte dans tous les sens, d’ailleurs tout s’imbrique c’est top ! On se retrouve avec un très beau plateau.
Last Bastion ne manque pas de dynamisme. La coopération étant la clé du succès, il faut beaucoup jouer selon l’autre joueur, discuter des meilleurs choix, de qui va où et qui va s’occuper de tel monstre.
Les parties peuvent être très rapides comme prendre plus du temps, cela dépendra de votre skill (et chance) mais on n’a pas le temps de s’ennuyer, ça c’est sûr !
Alors oui cela reste les mêmes mécaniques, ceux qui ont joué à Ghost Stories ne seront pas du tout perdus face à Last Bastion et auront une sensation de déjà-vu.
Mais c’est un tout autre univers, les règles sont MIEUX expliquées là où c’était un peu brouillon dans Ghost Stories.
Le matériel est de meilleure qualité, le plateau ne part pas dans tous les sens car les éléments s’imbriquent comme un puzzle.
Tout se range bien dans la boîte alors que dans Ghost Stories, si on n’a pas de sachet TOUT valdingue, des éléments peuvent même se retrouver sous le carton.
Le jeu est remanié avec certes certains pouvoirs, effets et tuiles Bastion identiques mais il y a tout de même pas mal de nouveautés dans tout cela.
J’aime vraiment les deux et je ne me lasse pas de jouer à l’un comme l’autre.
Vous pouvez retrouver notre chronique de Ghost Stories en vous dirigeant sur cette page.
Récapitulons : Last Bastion m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)
Last Bastion est un jeu fait pour les joueurs qui aiment les challenges. Il faut accepter la défaite car oui cela arrivera très souvent mais les victoires sont d’autant plus savourées. La coopération est le centre névralgique du jeu, elle prend tout son sens ici car il vous faudra unir vos forces plus que jamais si vous voulez espérer défaire la Reine Funeste.
Clin d’oeil à Ghost Stories avec ce goodie : la carte du Seigneur de Guerre Wu-Feng, le grand méchant chez son aîné. Vous pouvez le récupérer ici.
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