[Critique] Goblin Slayer – Year One, tomes 1 et 2

Goblin Slayer Year One Kurokawa

Fort de son succès, l’adaptation en manga du roman de Kumo Kagyu s’offre un spin-off sous forme de préquel : « Goblin Slayer – Year One ».

Nous en parlions dans nos articles précédents (dans notre première critique et celle qui lui fait suite), Goblin Slayer est une œuvre dérivée d’un roman créé par Kumo Kagyo qui décrit les aventures d’un austère guerrier dont la vendetta personnelle contre les gobelins l’amène à n’accepter que des missions les concernant. Mais si le manga principal, édité en France par Kurokawa, est soutenu par le superbe coup de crayon de Kousuke Kurose, c’est Kento Sakaeda qui prend cette fois-ci le relais pour ce spin-off intitulé « Year One ».

De manière assez étonnante, on ne remarque pas du tout la différence de dessinateur, et la mangaka semble parfaitement dans son élément en proposant à son tour des scènes d’une grande intensité, couplées avec des moments plus calmes ou humoristiques servis par des dessins plus ronds et moins contrastés. Les plus tatillons d’entre remarqueront une légère différence au niveau de certains détails concernant les personnages, une différence qui trouve malgré tout sa place par le rajeunissement visuel logique de personnages connus au sein de ce préquel.

Les deux premiers tomes de Goblin Slayer – Year One relatent les débuts d’aventurier du Crève-Gobelins, de ses premiers pas dans la guilde jusque dans ses premières missions. Encore inexpérimenté, le héros est ici encore loin du professionnalisme froid et méthodique affiché dans la série principale. On y aperçoit ici un jeune guerrier qui apprend par l’échec et subit ses premières déconvenues en tant qu’aventurier face à ses ennemis jurés, frôlant la mort malgré un entraînement intensif qui s’illustre d’ailleurs via des flashbacks qui mettent en scène le mystérieux rhea qui lui sert de mentor. Malgré tout, on y voit également un jeune homme censé, qui garde la  tête sur les épaules, et qui sait choisir son équipement en fonction de ses besoins et non de son allure.

A ce sujet, il est intéressant de noter qu’un nouveau personnage fait son apparition : un jeune guerrier naïf et impétueux qui illustre le contraste entre le réalisme terne du Crève-Gobelin et le monde coloré mais extrêmement cruel des aventuriers, qui broie et dévore sans pitié les imprudents. Le début d’évolution de ce personnage est très intéressant dans le sens où celui-ci met un visage régulier sur le destin de ces jeunes aventuriers détruits par les rêves de gloire et de succès pendant que le protagoniste réussit à effectuer son ascension de manière silencieuse, humble et surtout prudente.

Goblin Slayer – Year One est également l’occasion de retrouver d’autres personnages de l’entourage du Crève-Gobelins en version plus jeune. Ces personnages, là aussi, nous sont présentés comme débutant dans leurs propres domaines, à l’instar de la réceptionniste de la guilde ou encore des autres aventuriers récurrents de la série. On notera toutefois, à notre grand désarroi, que cette suite d’origin stories concerne également la vachère, cette jeune fille qui a connu le Crève-Gobelin dans sa jeunesse et qui habite à la ferme son oncle. Caution boobs-fessier des plus basiques en plus d’être l’élément faible du triangle amoureux à venir, la vachère n’apporte hélas pas grand-chose à l’histoire par ses monologues existentiels et ses poses suggestives récurrentes, si ce n’est qu’elle incarne tout de même le visage amical de cette maison vers laquelle retourner pour un héros meurtri et solitaire qui ignore encore tout de cette notion (accordons-lui au moins cette utilité).

A l’instar de la série principale, le récit de Goblin Slayer – Year One trouve son intérêt dans la relation qui lie petit à petit le protagoniste avec les personnages qui l’entourent. Véritable coquille vide au début de l’histoire, le Crève-Gobelin se remplit peu à peu du meilleur que ses proches ont à lui offrir. La vachère et son oncle incarnent ainsi la chaleur d’un foyer, par exemple, et la réceptionniste fait figure de mentor aimante qui introduit le héros dans un monde dont il ignore les codes. Petit à petit, on apprend comment le Crève-Gobelins s’est construit une réputation malgré lui et pourquoi certains personnages le suivent et s’y attachent rapidement. Nous tenons là un spin-off qui ne propose certes rien de très différent mais qui réussit tout de même à susciter l’intérêt en approfondissant certains aspects du récit principal.

 

Lien vers notre critique des tomes 3 & 4 : cliquez ici.

 

Les tomes 1 et 2 de Goblin Slayer – Year One sont une agréable surprise pour les fans de la série principale qui seraient tenté.e.s par l’idée d’approfondir le développement personnel du Crève-Gobelins et de son entourage. Toujours aussi violent par moments, mais également fidèle quand il s’agit de dérouler des scènes de calme et d’humour (et de fan-service, aussi…), ce spin-off est un complément parfait au récit principal. Une série que nous recommandons chaudement à toutes celles et ceux qui suivent déjà les aventures du Crève-Gobelins avec attention.

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