[Découverte] Klaus : le Père-Noël raconte sa jeunesse sanglante

klaus

Parmi les comics de Glénat est sorti ce mois-ci Klaus narrant l’histoire du Père-Noël avant qu’il ne devienne qu’un mythe de fin d’année.

 

Découverte – Klaus – Tome 1

 

Scénariste : Grant Morrison
Dessinateur : Dan Mora
Comic édité chez Glénat Comics
Date de sortie initiale : 14 novembre 2018
Pour lire les premières pages, le site Glénat Comics ici
Version du livre fournie par l’éditeur

 

Vous pouvez vous procurer le tome 1 de Klaus chez Glénat ou sur Amazon via notre programme partenaire.

Grant Morrison et Dan Mora ont eu l’ingénieuse idée de narrer l’histoire du Père-Noël. Pas seulement celle des contes d’enfants dans lesquels un homme généreux passe de cheminée en cheminée mais celle de sa jeunesse, celle d’un homme qui a un véritable vécu. Tout le monde sait ce que représente « Santa Claus » aujourd’hui mais comment en est-il arrivé là ? Du mystère et de l’inconnu, de la passion et du talent, de la vigueur et de la détermination, c’est ce qui nous attend dans ce premier tome de Klaus.

Le comic a de la gueule et c’est peu de le dire. Il faut dire que Grant Morrison et Dan Mora ne sont pas n’importe qui dans ce milieu artistique. Le premier collecte de nombreuses récompenses et est notamment célèbre pour Batman: Arkham Asylum, The Invisibles, The Filth ainsi que sa participation à des œuvres telles que Superman, Batman, Doom Patrol, New X-Men, Animal Man ou JLA. La barre est déjà très haute niveau réputation. Le second a simplement reçu le prix Russ Manning de la révélation pour… Klaus et Hexed. Lorsque Glénat Comics se lance dans l’édition du comic, l’entreprise s’attaque à une valeur sûre.

Une claque visuelle

Le talent de Dan Mora est indéniable. Il parvient à nous projeter à une toute autre époque et dans un environnement hivernal avec une telle qualité. Chaque chapitre démarre par une grande illustration et le résultat est sans appel, c’est un délice visuel à chaque coup d’œil. Dans la précision du trait, la modélisation du personnage, les couleurs choisies, tout est cohérent, chaque élément nous raconte quelque chose. Avec une image, on peut interpréter tout un bout d’histoire et c’est ce que j’attends personnellement des œuvres d’art. Quand une fresque, une peinture ou un dessin sont maîtrisés, elle laisse libre court à l’imagination et la lecture. Dan Mora est très fort pour nous inviter à entamer le processus.

Dès les premières images, on devine que Klaus s’est lancé dans une quête, bouleversera une situation et il conserve le mystère autour de son personnage. Dans le dessin, c’est assez curieux, on ne devine pas tout de suite qui il est, quelle sera la portée ou la mesure de ses actes. Capuché, barbu, le regard déterminé, il entre à Grimsvig avec une certaine vigueur qui laisse ensuite place à la nostalgie et un certain caractère. Ce qui est intéressant ici, c’est que les auteurs sont parvenus à humaniser le personnage pour en faire un protagoniste unique, un héros d’une œuvre littéraire. Il dépasse le statut de mythe sans véritable histoire et on éprouve un réel plaisir à découvrir ses années antérieures. Certes, le récit est classique mais il est entouré de cette aura qui nous permet de rester accroché de bout en bout.

Soulignons aussi la bonne idée de Glénat Comics d’ajouter des illustrations d’autres dessinateurs à la fin du bouquin. On déguste ainsi certains hommages au personnage de Klaus par les célèbres Frazer Irving, Chris Burnham, Cully Hamner ou l’excellente Vanesa R. Del Rey qui a versé dans l’originalité signant, pour moi, la meilleure couverture.

Un récit classique mais prenant

L’introduction de Grant Morrison en début de livre constitue le meilleur appât possible pour attirer le public vers Klaus. Il détaille en quelques mots comment le personnage du Père-Noël peut être considéré comme un héros autant que ceux de DC Comics ou Marvel. Il a son costume bien distinctif, il a son véhicule, il a son équipe, sa base secrète en Arctique et son statut le rend immortel. Mieux encore, tous les êtres vivants sur cette planète ont entendu parler de lui et toujours en bien, pourtant personne ne s’est attardé à raconter son histoire ou son passé. Seul persiste le même récit une fois par an et les mêmes bienfaits. Mais qu’en est-il de sa genèse ?

A travers ce récit versant dans le fantasy médiéval, Dan Mora et G.Morrison lui inventent une identité, un vécu, une histoire qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. La découverte des premières pages nous maintient bien en haleine. On retrouve les codes du genre avec un héros mystérieux vite adulé du peuple, un tyran dont la folie ne cesse de grimper et une puissance néfaste autant mystérieuse que ténébreuse. Ajoutez à cela une histoire d’amour, des enfants, un combat entre le bien et le mal et des animaux fantastiques, vous avez tout ce qu’il vous faut pour vivre avec passion les plus de 200 pages qui composent le premier tome de Klaus.

Pourtant, le récit en soi ne révolutionne pas le genre. Il est plus que classique mais il raconte une histoire qui ne nous a jamais été contée. Rien que l’idée de découvrir les années fougueuses du Père-Noël comporte un attrait certain. On se plait à suivre les épreuves qui se dressent devant lui, la façon dont il peut retourner une situation, continuer à œuvrer pour le bien d’un village qui lui tient à cœur. Des éléments fantastiques viennent s’ajouter et contribuent à la magie qui entoure le personnage de Klaus.

Qu’il est agréable de découvrir la légende du Père-Noël sous un autre visage et à travers l’imagination d’artistes talentueux comme Dan Mora et Grant Morisson. Un récit classique mais si bien maîtrisé et surtout transcendé par le talent d’illustration de Dan Mora, d’ailleurs récompensé par le Prix Russ-Manning pour Klaus (et Hexed). L’aura qui entoure le personnage principal est maintenue du début à la fin et l’on dévore ce premier tome avec un plaisir déconcertant. La magie du Père-Noël et du mois de décembre cache ici une histoire qui a fait couler du sang et on ne s’attendait pas à prendre autant de plaisir à le découvrir. Une perle bien choisie par Glénat Comics.

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