[Découverte] Shin Zero

Shin Zero pourrait vite prendre le titre de plus français des mangas ou peut-être l’inverse. Découverte de ce nouveau titre du Label 619.

C’est les 90′ baby !

Guillaume Singelin (Lowreader, Doggybags, …) et Mathieu Bablet (Carbone et Silicium, The Midnight Order, …) reviennent dans un titre qui sent bon les années 90, jugez plutôt :

Il y a 20 ans, le dernier Kaiju, monstre géant venu des mers, a été vaincu par les Sentai, un groupe de justiciers colorés. Aujourd’hui, les Sentai ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, relégués à des petits boulots mal payés. Warren, Nikki, Heloïse, Satoshi et Sofia essayent de trouver leur place dans ce monde désabusé, où les héros ont disparu.

Le point de départ de cette nouvelle série est donc l’univers Sentai, qui a fait son entrée en France vers le milieu des années 80 avec Bioman et qui a ensuite conquis le monde, notamment avec sa version US : Power Rangers. Un genre très codifié ou des héros enquêtaient sur une phénomène arrivant dans leurs proche environnement, découvrait que les méchants extra-terrestres étaient derrière une sobre machination, pétaient des gueules dans leurs tenues colorées où chaque guerrier avait sa couleur et devaient affronter la version géante du méchant de l’épisode (une version Kaiju ressuscitée), le plus souvent dans un robot géant.

Alors quand le genre est repris par le Label 619 à qui on doit aussi Freaks’ Squeele, Mutafukza, Funérailles ou encore Carbone et Silicium, on se dit que le genre va être joyeusement déconstruit pour un résultat fun, spectaculaire et peut être un poil parodique.

Sauf qu’en faite c’est les 00′

Et dans les années 2000 la vie est morose. Certes les Kaijus ont disparu, et c’est super mais en 2008 5 sociétés ont uberisé la vocation héroïque, transformant en job alimentaire une voix qui voulait, et a, sauver le monde.

Shin Zero va donc nous faire suivre un groupe de 5 qui, pour des raisons très différentes, ont choisi cette voie. Sofia enfile un costume jaune pour raisons familiales, Satoshi, son cousin de rouge vêtu veut refaire vivre la flamme Sentai et est persuadé que les Kaijus vont revenir, Nikki, en rose, est la petite fille d’une Sentai historique, Héloïse la bleue (à tous les niveaux) pour raison économiques et Warren, l’intellectuel surdoué, lui même fils d’un costume jaune déjà uberisé, prendra le vert par amour (encore secret) pour Héloïse.

Un groupe qui va alterner les « missions » pas terribles comme faire vigile dans un magasin de fringues, taper des petits dealers sans aucune envergure pour assister la police et surtout passer son temps à se faire taper dessus en allant à la baston.

Un premier volume qui va nous apprendre à connaitre le groupe, ses véritables aspirations et nous permettre d’aimer ou de commencer à détester chacun d’entre eux au regard de leurs secrets peu à peu éventés. Sans déconner si votre perso préféré est Warren, vous avez un problème.

Shin Zero propose, entre les lignes, une anatomie et un regard sur la vie étudiante (très) moyenne, les traumas qu’on peut avoir à cet âge et qu’on gardera surement une bonne partie de la vie et des sujets plus communs pour de jeunes adultes. Des propos beaucoup plus profonds que le sujet initial laissait présager, mais avec ces auteurs et cet éditeur on aurait pu s’en douter.

Ne reste qu’à attendre un second volume pour voir si toutes les promesses sont rendues voire un peu plus.

Pour aller plus loin

Suite à notre critique, le Label 619 nous a communiqué le lien vers un podcast réalisé pendant la création du premier volume avec les auteurs. Le lien est ici, profitez !

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