[EDITO] Le jeu vidéo est meilleur quand il est viral

jeu vidéo édito

Le jeu vidéo est, à mon sens, une addiction et le virus peut se transmettre facilement, ce qui a favorisé son essor de diverses manières.

Il est difficile de se rappeler avec exactitude mes premiers moments sur un jeu vidéo et ce que j’ai ressenti. J’ai même fini par oublier sur quels jeux ils se sont déroulés ? Était-ce sur Mario Bros ou sur Tetris ? Était-ce sur la SNES, la (oui LA) GameBoy ou la SEGA Mega Drive ? Ils demeuraient des divertissements comme les autres, une façon de s’amuser avec les grands frères ou les amis, et à mon jeune âge je n’y apportais pas une réelle importance. On ne possédait pas forcément une console, on partageait des moments dessus avec les autres. Une partie de jeu vidéo était lancée comme on commençait une partie de foot dans la cour.

pokémon jeu vidéoOn se souciait alors très peu des plateformes sur lesquelles on jouait, de qui possédait la meilleure des consoles, l’important planait autour de ce moment de partage, de montrer la dernière découverte d’un univers que l’on ne connaissait guère. Les machines se succédaient et le sentiment restait le même, faire tourner la manette ou la console portable et on se souvient tous du succès dingue de la GameBoy qui nous a fait sortir de chez nous. Que ce soit à ses débuts, marqués par les tentatives de faire décoller la fusée chacun son tour à Tetris, ou plus tard pour suivre notre progression au premier jeu Pokémon, le jeu vidéo a toujours embarqué avec lui une notion collective et de rassemblement. Fondamentalement, ces notions embarquent avec elle une émulation certaine qui a fait sa force et qui la fait encore aujourd’hui. Celle-ci, les créateurs l’ont assimilé et ont su en faire bénéficier toute une communauté, toute une industrie.

Le jeu vidéo ou la quête éternelle de l’émulation

fortnite jeu vidéoL’industrie du jeu vidéo représente tout un écosystème qui peut s’auto-suffire de peu. Du côté du public, on ressent souvent le besoin de partager son expérience de jeu, ce qui créé un bouche à oreille, une émulation, un buzz. Avec tout le panel communautaire de notre décennie, les manières de le faire sont légion. En plus du cercle d’amis et des proches se sont donc ajoutés les grands salons, les conventions et les espaces virtuels, les forums et les réseaux sociaux. Bien sûr on n’omettra pas que même les espaces de travail et d’études sont devenus des lieux uniques où l’on discute de nos activités communes. Quel parent se permettrait de nier l’importance de Fortnite dans les sujets de discussion de son enfant. J’entends encore ma belle-fille de 9 ans détailler et mimer les danses réalisées par ses camarades de classe le dernier jour d’école de cette année scolaire. J’entends encore des gamins dans les hypermarchés réclamer un cartable ou un agenda aux couleurs de Fortnite, tous deux refusés par des parents fatigués de l’ampleur globale du phénomène. L’émulation est telle que le titre d’Epic Games s’inscrit dans la routine de ses joueurs se réunissant tous pour faire du Top 1 à la pelle ou simplement pour discuter dans des salons privés vocaux.

Football Manager 2019Du côté des créateurs, on recherche cette émulation afin de pérenniser sa place sur le marché. On s’associe à des YouTubeurs, des streameurs, de simples influenceurs (quel terme affreux mais qui résume bien la vision de l’éditeur sur certains créateurs) et on lance des opérations marketing à grande échelle pour créer ce buzz. Pourquoi ? Car le jeu vidéo est un virus qui se transmet très rapidement. N’avez-vous jamais eu envie de jouer à un titre car vous en avez aperçu du gameplay sur YouTube, Twitch ou ailleurs ? Ou simplement car vous en avez entendu parler sur les réseaux sociaux ? Cela m’arrive en ce moment même avec Football Manager 2019. J’ai arrêté de jouer pendant quelques mois puis je me suis abonné à FM_Guru88 sur Twitter. Ses exploits et ses performances m’ont simplement donné envie de relancer le titre et depuis j’ai dépassé les 300 heures dessus. Comme toute addiction, le jeu vidéo a le pouvoir de faire naître l’envie de replonger dedans en écoutant les autres, une prouesse sociale et culturelle que l’on pourrait comparer avec les secteurs musical et cinématographique sauf qu’il conserve un caractère encore plus exclusif et chronophage en matière d’activité.

Un phénomène communautaire unique

Farming Simulator 2019 jeu vidéoPar contre, ne détournez pas mon propos. Les éditeurs ne sont pas les uniques responsables de l’émulation. Avec les outils mis à disposition pour la communauté, elle n’a plus besoin de personne pour parler d’un jeu. N’importe qui peut enregistrer ses sessions et les mettre en ligne, tout le monde reste en mesure de partager sa découverte en direct avec les logiciels d’aujourd’hui. La création d’un avatar et d’un pseudo sur un réseau social ne demande qu’une connexion internet. Certains phénomènes se créent par surprise. Qui aurait pu prédire la popularité d’un Farming Simulator qui pète le score à chaque nouvelle édition ? De même pour le buzz créé par Euro Truck Simulator il y a quelques années.

Du virtuel au « IRL », le jeu vidéo garde encore toutes les cartes en main pour conserver ces moments de partage et de rassemblement. Ce n’est pas anodin si le jeu vidéo en ligne a pris le pas sur les expériences en solo. Il est plus facile de réunir les joueurs du monde entier sur des serveurs plutôt que sur des jeux solos et malheureusement sur de la coopération locale (pondez-en plus bordel !).

jeu vidéoAvant les titres multijoueurs en ligne, les développeurs n’ont pas attendu très longtemps pour nous faire jouer en coopération sur leurs titres. Sur la SNES, cela existait déjà. Les Mario Kart se jouent majoritairement en écran splitté et on n’oublie pas non plus les Streets of Rage (vivement le prochain !) et bien d’autres qui nous ont aidé à passer des moments inoubliables. Comment ne pas apporter une immense considération au travail réalisé par Nintendo pour nous réunir sur ses titres majeurs. Lorsque le Big N a sorti sa console GameBoy, il a tout de même pensé à nous vendre la merveille que représentait le câble Link. Le jeu en ligne n’existait pas encore que l’on pouvait connecter nos deux machines afin de jouer ensemble ou l’un contre l’autre, effectuer des échanges ou combattre dans Pokémon. Simplement magique pour l’époque. Et aujourd’hui, nous ne nierons pas que le géant japonais reste le seul constructeur à penser ses jeux vidéo pour qu’ils soient coopératifs, du moins dans la mesure du possible. Ce qui lui vaut en partie le succès de la Nintendo Switch qui peut s’emmener partout et se jouer à n’importe quelle occasion. Un aspect communautaire si cher à la firme et l’on ne s’en plaindra pas.

Le jeu vidéo est un art qui rassemble, ses joueurs gardent l’impression de partager un véritable moment communautaire unique. N’éloignons pas de nos mémoires les foules présentes dans les parcs et dans les grands lieux pour un simple raid Pokémon GO. Mais il regroupe les fans à toutes les échelles, que ce soit à petite échelle (entre amis, en famille ou au boulot) ou à grande échelle lors des conventions et autres événements. Au fond de chaque gamer se cache une envie de partager, de raconter notre amour pour un titre ou notre déception d’un autre. Il existe un tel engouement dans le cœur des fans que le phénomène ne peut désormais plus s’estomper. On parlera encore et toujours de jeu vidéo entre nous, sur les réseaux sociaux ou des forums, pour le meilleur et pour le pire. L’amour du jeu vidéo est viral et il se transmet avec tout notre consentement.

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