Deuxième Service Après Test, et on s’attaque au marronnier de la presse vidéo-ludique avec les jeux de sport. C’est au tour de NBA2K24 d’être envoyé au SAT.
Previously in NBA2K24
L’enchainement annuel des opus allait, paradoxalement, de paire avec un immobilisme dans le gameplay et le contenu. Jusqu’à l’opus de cette année du moins, ou la forme fit passer l’analyse du fond au second plan. Grosse nouveauté de l’année : la mutualisation de l’expérience des saisons des deux modes de jeux portant la série : MyTeam et MyCareer. Une fusion de l’expérience allant de paire avec une harmonisation des niveaux : chacun valant le même nombre de points d’expérience.
Plutôt sympathique venant d’un jeu critiqué pour sa démarche de nous faire jouer 9h par jour pour réaliser l’ensemble de ses défis, de la prise d’expérience et des ressources en jeu, les fameux VC, monnaie virtuelle et en même temps bien réelle, car s’achetant aussi avec nos bons euros. Une monnaie là pour ouvrir des paquets de cartes et faire monter en puissance nos avatars.
Autre révolution pour MyTeam, l’abandon du marché des enchères permettant aux joueurs de revendre leurs basketteurs et d’en cacheter de nouveaux. En lieu et place, un marché de cartes aux prix fixes, diminuant au fil des saisons, et un système de progression lui aussi modifié pour ne plus reposer sur des quêtes liées à des cartes mais juste sur le fait de jouer.
Sur le papier quelque chose d’à priori plutôt bénéfique là aussi : pour prendre de l’expérience il suffit de jouer, quelque soit son roster. On achète uniquement les cartes voulues mais en contrepartie on luttera pour la revente et faire des plus-values.
Le Sweep de 2K.
Mais c’est bien en 4 manches que 2K a sweepé sa base de joueurs. Un bon 4-0 des familles qui ne sera pas sans rappeler nos amis de Phoenix en cette période de Playoffs NBA. Car si chaque sortie de nouveau packs (sur un rythme de deux par semaine) s’accompagnait de la possibilité d’acheter individuellement ces cartes à un prix, certes, très élevé, 2K eu la bonne idée (pour eux) d’ajouter des cartes spéciales non achetables individuellement. Et bien évidemment ce sont les légendes de la ligue américaine qui se retrouvent derrière ce système d’inserts. Il faudra donc acheter du pack et encore du pack pour tenter de tomber sur les 0.17% de chances d’avoir le joueur que vous voulez puisque le marché entre joueurs a disparu.
Autre douille, la récompense ultime de collection. Chaque année, pour récompenser les collectionneurs, le jeu vient avec un système de récompenses lié au nombre de cartes de joueurs présentes dans votre collection. Et année Kobe oblige, la promesse fût faite d’une carte ultime Kobe Bryant. Ultime car notée 100, nouvelle valeur maximale pour une carte dans un jeu NBA2K. Les joueurs ont donc entassé les basketteurs au fil des semaines et mois des saisons passées, et nous rappelons encore une fois qu’ils n’avaient pas la possibilité de boursicoter pour avoir une trésorerie à l’équilibre, avec en ligne de mire, le joueur disparu tragiquement. Mais 2K annonça, il y a quelques semaines, dans un communiqué tenant sur un ticket de métro, que la récompense ultime avait changé et qu’il s’agirait d’un pack de choix de joueurs notés 100 mais sans l’idole de Los Angeles. Belle perf. Une performance qui aura d’ailleurs fait suffisamment de bruit pour intéresser Forbes.
Et je vais profiter de ce moment pour, une fois n’est pas coutume, m’en prendre aux joueurs, aux clients de 2K que vous êtes ou fûtes. Vous n’êtes pas raisonnables. Collectionner des cartes et dépenser de l’argent en plus du prix du jeu pour vous faire une collection qui n’a, par définition, que 11 mois de durée de vie est un non-sens. Vous jouez à un Pay2Win/Pay2Fast qui vous coûte 70€ par an.
Conclusion
Au niveau gameplay, rien de nouveau : les bugs de collisions sont toujours présents depuis 10 ans, l’IA est toujours absente tout comme l’identité de jeu des équipes de la ligue. On continue à avoir un jeu décorrélé de la saison avec des joueurs hyper bien notés qui n’auront pas joué une minute de l’année et le matchmaking est toujours absent. On va donc baisser la note et passer sur un bon 6/10 en rappelant la politique de la maison : jeu inchangé, note baissée pour le prochain opus. Tellement inchangé que je pourrais dès ce jour écrire le test du prochain sans que vous y voyez quoique ce soit.
Et comme pour rendre un hommage à une compagnie avare et feignante, je reprendrai ma conclusion du test :
NBA2K24 aurait déjà dû amorcer le changement de l’aléatoire vers le sportif. Qu’un jeu de sport repose autant sur l’aléatoire pour les récompenses me semble anormal, tout comme le fait de proposer des récompenses mineures pour tenir en appétit le joueur et sans même parler des pages de pubs sponso en jeu pour des constructeurs automobiles, une marque d’huile à moteur et autre malbouffe et ce jusque dans les commentaires des matchs. Un jeu de sport devrait récompenser la victoire de manière constante et déterminée. Certes ce commentaire ne vaut que pour MyTeam mais c’est le mode le plus joué. Amis joueurs et (potentiellement) basketteurs, apprenez à relativiser, ne farmez pas pendant des heures pour un cosmétique ou un joueur qui fera 3 matchs. Trouvez votre rythme et n’oubliez pas les épisodes 2KTV pour gratter quelques VC et peut être que vous n’aurez pas une communauté rivalisant en toxicité avec la ligue des légendes.
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