[Avis] Que vaut l’anime DEVILMAN Crybaby ?

DEVILMAN Crybaby

L’anime DEVILMAN Crybaby, disponible sur Netflix, est soumis aux avis de deux membres de la rédaction de Try aGame! Alors, ça donne quoi ?

Netflix adapte de nombreux mangas pour fournir son catalogue et satisfaire les fan d’anime. Parmi eux, la célèbre plateforme de streaming a proposé en début d’année DEVILMAN Crybaby, l’adaptation d’un manga des années 70. Après avoir visionné les 10 épisodes, Søren et moi-même vous proposons notre avis. Après The Crown, Le roi de la polka ou encore la saison 4 de Black Mirror, voilà donc une nouvelle production Netlflix qui passe sur le grill de l’équipe de Try aGame!

Avant de passer à nos avis, petit coup d’œil sur le trailer :

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La première chose qui m’a frappé sur DEVILMAN Crybaby, c’est d’abord son style visuel assez simpliste, parfois trop. Des visages non dessinés, des démons qui ressemblent parfois à des ébauches de Pokémon ratés, des animations très étranges… j’ai rapidement été dérangé par cela, et je me suis même demandé si ça valait le coup de continuer au delà du premier épisode. J’ai continué et grand bien m’en a pris. La série s’est finalement révélée de grande qualité. L’histoire, bien que parfois un peu décousue, aborde de nombreux thèmes matures, comme la peur des différences ou la stupidité de la race humaine. Les personnages sont attachants tout en étant, pour certains, très énigmatiques. La série est d’une bestialité totalement cohérente et jamais too-much, véritable déluge de violence et de sexe (à déconseiller aux jeunes enfants donc). On est d’ailleurs souvent perturbé par cette violence graphique et c’est à ce moment là que l’on réalise que le style visuel dérangeant trouve son sens : prolonger le malaise du propos et de la brutalité. L’OST est également une belle réussite rythmant parfaitement la narration. Et que dire du final ? Marquant, superbe et qui m’a clairement laissé sur le derrière. C’est bien pour ce genre d’émotions que l’on regarde films et séries et DEVILMAN Crybaby m’en a fait vivre de fort belle manière. Une réussite.

 

Si Devilman Crybaby peine parfois à convaincre durant ses premiers épisodes à cause d’une intrigue peu épaisse et d’un chara-design minimaliste et atypique, l’anime prend rapidement son envol lorsque celui-ci s’approprie véritablement les thèmes qui portent son scénario et qui font référence à l’anime dont il reprend les grandes lignes. Devilman Crybaby est une ode à l’humanisme et un appel à l’empathie, et c’est en ressentant soi-même la douleur d’un héros capable de ressentir celle des autres que l’on observe impuissant à une triste réalité : non, l’Homme n’est pas meilleur qu’une autre créature, et encore moins que les démons qu’il érige comme symbole du Mal absolu comme pour se rassurer quant à sa propre condition. La puissance de cet anime atteint son paroxysme lorsque le héros embrasse sa dimension christique lors d’une scène culte durant laquelle il subit les assauts de ses pairs sans se défendre, afin de prouver sa bonne foi et son Humanité malgré son apparence. Dans Devilman Crybaby, l’épopée du héros est un véritable chemin de croix, révélant un messie qui n’a de noir que sa fourrure, et qui n’aura de cesse de croire en une Humanité qui a pourtant fini de croire en elle-même. Devilman Crybaby a toute les apparences d’une fable moderne, qui tente de nous apprendre une leçon en nous montrant le vrai visage de l’Humanité. Pour son auteur et l’auteur original, aucune puissance supérieure ne viendra sauver l’Homme de lui-même – pas même Dieu, qui se contente ici de punir. Le héros incarne alors le rôle ingrat du seul personnage à se préoccuper du devenir de l’Humanité – que celle-ci rejette sottement – armé du seul sentiment capable de la sauver : l’empathie.

Devilman Crybaby est une fable à la fois moderne et intemporelle, mais également un chef d’œuvre poétique qui ne prétend pas qu’une bonne fin est une fin heureuse. Et c’est là le génie de l’auteur de la série originale : il ne suffit pas de montrer un héros surpasser ses limites pour déclencher une prise de conscience auprès du public. Un héros seul ne suffit pas, l’Humanité doit agir de concert et dans sa totalité si elle souhaite évoluer dans le bon sens et affronter les dangers auxquels elle s’expose d’elle-même. Pour Gō Nagai, l’auteur original, il semble trop facile de se reposer sur un personnage à la fois héros et héraut pour se délester de ses responsabilités personnelles. On en déduit que lorsque l’Humanité attend qu’un messie vienne réparer ses propres erreurs à sa place, la conclusion ne peut logiquement être que celle qui clôt l’histoire de Devilman Crybaby. Là réside la leçon de cet anime, ainsi que sa force.

 

Et vous, quel est votre avis ? N’hésitez pas à partager celui-ci en commentaires (ci-dessous) ou via les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) !

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