[Bar à Jeux] Cascadia

Cascadia

Lucky Duck Games revient avec Cascadia qui présente un concept classique, malin et ô combien efficace.

Prix : 31,50 €
Temps moyen : 30 à 60 min
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge conseillé : 10+
Auteur : Randy Flynn
Éditeur : Lucky Duck Games
Illustrateur : Beth Sobel
Mécanismes : placement de tuiles, majorité, objectifs de placement
Version fournie par l’éditeur.

Planète Lucky Duck Games

Lucky Duck Games est de plus en plus présent sur le marché du jeu de société. Ces derniers temps l’éditeur est revenu avec un nouveau jeu Harry Potter et l’Ascension des Mangemorts, prochainement chroniqué par notre amie Redho. Il nous prépare aussi des titres tels que Tranquillité, disponible sur BGA et bientôt présenté par nos soins. De même, une gamme Enfants se prépare et vous la reconnaîtrez probablement avec la parution de Kids Chronicles : La Quête des Pierres de Lune.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est donc les fameux assemblages de tuiles qui nous lieront à Cascadia. Le titre a été pensé par Randy Flynn qui vit son premier projet avec enthousiasme, comme vous pouvez le voir sur les réseaux sociaux. L’illustratrice Beth Sobel a, quant à elle, bien plus de bouteille. Elle s’est démarquée sur des projets comme Wingspan, Viticulture, Arboretum, Fjords, ou encore Calico que l’on peut facilement comparer à Cascadia.

D’ailleurs nous y venons…

Cascadia, c’est quoi le concept ?

Dans Cascadia, on construit un écosystème, au sens premier du terme, en décidant du milieu naturel et des espèces qui viennent s’y installer. Mieux on développe ses zones naturelles, plus on marque de points.

Les mécaniques s’inscrivent pleinement dans le thème du jeu puisque l’on va progressivement étendre notre région à l’aide d’un système de pose de tuiles. On retrouve aussi de la majorité vis à vis des environnements placés et un système que l’on peut comparer à des objectifs vis à vis de la pose d’animaux.

Chaque joueur à son tour doit effectivement choisir un lot composé d’une tuile Habitat (Montagne, Rivière, Marais, Forêt, Prairie) et d’un jeton Faune (Wapiti, Renard, Ours, Buse et Saumon) parmi quatre lots. Les animaux ne correspondent pas tous aux environnements illustrés sur les tuiles. Il sera donc question de faire des choix judicieux pour assembler de la meilleure façon les animaux ensemble et de prolonger une zone environnementale précise.

Casse-tête à ciel ouvert

Avec ce système de tuiles, nous disposons donc d’une vue panoramique de notre écosystème. On éprouve un certain plaisir de le voir se développer progressivement avec nos choix, en tournant ces tuiles hexagonales. Il est d’autant plus agréable de devoir gérer les conditions de pose des animaux, enfin celles qui permettent de scorer. Nous pouvons très bien poser n’importe comment nos animaux mais vaut mieux jeter un œil aux cartes placées sur le côté de la table, indiquant dans quelles mesures la buse ou l’ours nous fait marquer des points, par exemple.

Les animaux dans Cascadia :

Ils sont représentés sur des jetons et se démarquent par une couleur qui renvoie à leur environnement ou leur pelage. Le renard est orange, la buse bleue, l’ours marron… Il faut savoir que toutes les tuiles environnementales indiquent quels animaux peuvent être accueillis. C’est une donnée à prendre en compte de façon permanente.

Néanmoins, ce sont bien les conditions de score qui sont intéressantes et qui apportent du relief au jeu. Par exemple, dans une partie de découverte, les cartes Animaux de score nous inviteront à organiser vos ours en paire. Plus vous avez de paires d’ours, plus vous marquez de points. Quant aux buses, elles ne doivent être en aucun cas côte à côte. Puis il doit exister un maximum de variété d’espèces autour du renard… Ce qui reste agréable, c’est que ces cartes et conditions de score varient puisque chaque animal bénéficie de quatre facteurs score différents. Cela apporte une rejouabilité certaine en multipliant les options et donc les objectifs que cela implique.

D’ailleurs il est intéressant de noter que vous êtes en mesure de choisir différentes stratégies, à savoir scorer à partir de tous les animaux ou se concentrer sur l’un ou l’autre. Sachant qu’une seule carte peut faire scorer de 2 à 28 points par exemple. Cela peut se montrer particulièrement intéressant de se concentrer sur certaines espèces plutôt que de faire un melting pot équilibré. Chacun expérimentera comme il le souhaite et Cascadia représente un véritable terrain d’essai entre la faune et les environnements sur lesquels elle se place.

Les environnements :

Eux ne changent pas. On partira toujours avec les mêmes tuiles dans la pioche et dans notre base… enfin presque puisque le nombre de tuiles est décidé par le nombre de joueurs. Mais cela n’a aucune incidence sur la rejouabilité ou les sensations de jeu. Ce sont juste des tuiles en moins ou en plus.

Quant à notre « base », on commence tous avec un triangle de tuiles hexagonales devant nous. Ces triangles comprennent les six différents environnements. En fin de partie, le joueur qui se targue de détenir le plus grand terrain de chaque environnement (tuiles connectées) gagne un bonus de points (différent selon la config). De plus, chaque joueur remporte un point par tuile de son plus grand terrain (pour chaque environnement). Entendez par là un ensemble de 9 tuiles Eau connectées entre elles rapportent donc 9 points + un bonus de 3 points si jamais cela représente le plus grand raccordement pour ce paysage.

Ainsi on se retrouve entre les objectifs corrélés avec les animaux et le scoring dépendant de nos tuiles environnements. Il m’est souvent arrivé de l’emporter grâce à ce second point et les majorités qu’il procure. Il sera donc question de présenter une osmose parfaite entre les animaux et leurs lieux de vie. Il faut penser à répartir les animaux judicieusement sans oublier de créer des zones de prairie, de rivière, de montagne, etc. Bien sûr on sera amené à faire des choix pertinents pour réaliser le meilleur écosystème. Tenter d’avoir la majorité partout, c’est s’assurer quelques déceptions.

Le jeu des 7 différences avec Calico

Il ne sera pas épineux de comparer Cascadia avec Calico. La mécanique de tuiles est similaire, on en choisit une et on la place sur notre terrain de jeu. Plus flagrant encore, la double iconographie est similaire. Chez Calico, la tuile était représentée par son motif et sa couleur. Chez Cascadia, elle comprend un environnement et un ou plusieurs animaux en son sein (signifiant quelle bête pourra s’y loger).

Néanmoins le système de scoring est sensiblement différent tout comme le terrain de jeu. Dans Calico, le challenge était relevé et nous demandait de résoudre un casse-tête à partir d’un espace clos. Cela réduisait les possibilités, posait des restrictions et provoquait quelques frustrations. De même, le tirage des tuiles ne proposait que 3 choix de tuiles, sans possibilité de lutter contre le hasard de la pioche.

Dans Cascadia, on peut collecter des pommes de pin en plaçant l’animal adéquat sur une tuile Habitat mono-créature (oui j’invente le terme !), dit habitat idéal. Les pommes de pin peuvent aussi servir à défausser un certain nombre de jetons Faune disponibles sur la rivière. De même, lorsqu’on y trouve 3 animaux similaires, on peut choisir aussi de les remplacer. Cela atténue la part de frustration qui peut naître de la dictature du hasard de la pioche.

Concernant le terrain, on ne construit pas dans un espace clos, on développe librement notre écosystème. Pas de restriction de placement au niveau de la forme. Votre espace peut devenir pyramidal tout comme il peut s’étendre sur la longueur. Il peut favoriser les connexions entre animaux ou les terrains, c’est votre choix. Cela ne dépend que de vous et favoriser l’un ou l’autre peut très bien vous faire gagner une partie. Délaisser quelque peu les environnements n’est pas extrêmement punitif si vous avez joué judicieusement vos animaux. En soi, même en matière de plaisir de jeu, on y trouve bien plus son compte chez Cascadia. L’effet de construire ouvertement son terrain doit jouer, cela procure d’agréables sensations de jeu. Attention, il n’est pas question de dénigrer Calico que nous avions apprécié (chronique disponible à cette page) mais de détailler les différences et comment cela peut impacter le ressenti du joueur.

Cascadia présente un système simple à prendre en main. On entre assez facilement dans une partie et c’est toujours un bon point.

J’apprécie le fait de construire dans un terrain ouvert, de faire progresser comme bon nous semble notre création. Ce qui est d’autant plus agréable, c’est que l’on s’adapte à tous les tours à ce qui tombe. Il est impossible de planifier sur le long terme avec certitude. Il existe toujours une part de chance que l’on peut certes contrecarrer avec les pommes de pin mais sans la réduire à néant, au contraire.

Dans Cascadia, on plante des graines de stratégie et on voit si les choix des autres joueurs et le hasard nous permettent d’arroser et les faire pousser. Cela donne des parties bien rythmées, calmes, apaisantes – me chuchote Arnyanka – et captivantes du début à la fin. On se plait durant toute la partie à compter le nombre de tuiles de même type connectées, les nôtres et celles des autres joueurs, tout cela pour tenter de faire la course en tête des majorités. On jouera ainsi pour soi et contre les autres. C’est clairement le genre d’interactions indirectes que j’aime. Néanmoins, il est facile de s’inventer des plans B, des plans C dans Cascadia, donc moins frustrant et moins de possibilités de bloquer l’autre.

Ce n’est pas plus mal, on reste dans un bon moment ludique avec des bâtons dans les roues mais pas trop.

Le système de surpopulation qui consiste à défausser les jetons Faune de la rivière pour en piocher de nouveaux (quand les 4 jetons sont identiques) permet de renouveler le choix et de ne pas sentir de frustration. Le joueur peut également, une fois par tour, choisir de procéder ainsi quand il y a 3 jetons identiques.

La lecture des règles n’a posé aucun souci, l’explication non plus. Le déroulement d’un tour est si simple qu’il n’est pas difficile pour un nouveau joueur d’entrer dans la partie. Il fait partie de ces bons « Familial » qui mettront les joueurs à l’aise en quelques minutes.

La première partie était sans prise de tête, on prend en main le matos et les mécaniques. On ne fait pas forcément notre meilleur score mais on assimile simplement ce que le jeu requiert. La seconde partie n’en est que meilleure.

Cascadia est fluide même s’il demande, notamment sur la fin de partie, un peu plus de réflexion. Lorsque l’on dispose de deux options crédibles pour développer notre terrain, on y réfléchit à deux fois mais sans forcément arrêter le jeu de trop longues minutes.

Nous avons l’habitude de faire découvrir les jeux de catégorie Familial à notre enfant qui a désormais dépassé les 11 ans.

Résultat, elle a apprécié les mécaniques de Cascadia. Si elle n’a pas fait énormément attention au système de majorité des environnements au cours de la partie de découverte, elle était appliquée à réaliser les objectifs d’animaux. Dépasser les 80 points pour une première partie, ce n’est pas mal du tout.

Le lendemain, elle a souhaité s’y essayer à nouveau avec d’autres objectifs de score concernant les animaux. Lorsque le titre est accessible, qu’il s’explique facilement, notre jeune collégienne apprécie mieux la première partie. Et le fait qu’elle veuille s’y relancer aussi rapidement est bien une preuve qu’elle a aimé.

Cela ne m’étonne pas. Pour moi, c’est un familial qui saura réunir les petits et grands sans souci.

Récapitulons : Cascadia m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Cascadia parvient à reprendre une formule classique mais à la bonifier en nous procurant un réel plaisir de jeu. Construire son écosystème, cela a quelque chose d’apaisant tout en restant captivant. Les créateurs du jeu ont même pensé le titre vis à vis de sa rejouabilité avec différents objectifs d’animaux, ce qui a le mérite de nous maintenir sur son concept attrayant. D’ailleurs on se plait à le faire découvrir tant son concept est accessible et simple à prendre en main. Un jeu de société familial accrocheur.

note5 ghost stories viticulture joraku cowboy bebop everdell
Ambiance (calme/vivant)
Interaction
Réjouabilité

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Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

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