[Bar à Jeux] Khôra

khora

Khôra : l’Apogée d’un Empire nous propose une immersion dans la Grèce Antique dans l’optique de faire rayonner notre Cité.

Prix : 51,90 €
Temps moyen : 1 à 2h
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge conseillé : 14+
Auteur : Head Quarter Simulation Club
Éditeur : Iello
Illustrateur : Jocelyn Millet, David Chapoulet
Mécanismes : dés, gestion de main, objectifs
Version une première fois louée dans la boutique locale puis fournie par l’éditeur.

Planète Iello

Iello reste l’une des maisons d’édition majeures dans notre Hexagone. De son côté, nous présenterons bientôt sur Try aGame! Les Aventures de Robin des Bois, et nous avons déjà partagé notre expérience de jeu sur le Murmure des Feuilles en plus de Get on Board. Ces derniers temps, ce sont Shards of Infinity et Unmatched qui sont exploités par l’éditeur nancéien et c’est bientôt le très attendu Bitoku qui se verra localisé. En attendant on enchaîne aussi les sessions de Cathédrale Rouge qui aura droit aussi à son petit article ici.

Quant à Khôra, il nous provient avant tout de l’association universitaire de Keio qui a déjà proposé Singularity complètement passé inaperçu à l’internationale. Comme pour Get on Board, Iello a fait un gros travail d’édition pour transformer leur jeu Improvement of the POLIS qui est donc devenu Khôra aujourd’hui. Si cela vous intéresse, vous avez un petit aperçu de ce à quoi ressemblait le jeu avant de passer sous l’expertise de Iello à cette adresse.

Et ce travail a été porté par un changement parmi les illustrations, l’éditeur ayant fait appel à David Chapoulet et Jocelyn Millet. Vous pouvez d’ailleurs vous intéresser au travail du premier par le biais de son site officiel à cette page. Quant à « Joc », on a déjà aperçu ses dessins sur The Hunger et Sea of Legends. Il possède aussi un profil ArtStation sur lequel il publie régulièrement ses créations.

Ma Cité va craquer !

Khôra coche toutes les bonnes cases du très bon élève. Une première partie qui nous fait aussi vite entrer dans le thème que dans ses mécaniques, l’iconographie d’une grande clarté, une asymétrie assez légère pour être maîtrisée rapidement, donc une prise en main aisée et une avancée dans le développement de notre Cité à pas de géant. Le titre de Iello, que l’on peut classer sans difficulté dans une catégorie Intermédiaire (Familial ++) procure d’agréables sensations de jeu.

Dans Khôra, chaque joueur démarre avec un plateau personnel sur lequel il placera la grande tuile Cité qu’il aura choisie. Chaque Cité a son propre développement et apporte des bonus différents. C’est la seule chose qui change d’un joueur à l’autre au commencement puisque le choix d’action sera similaire pour tous.

On part tous avec 6 tuiles Action que l’on activera avec deux dés (trois si vous le débloquez par la suite). Malgré ces actions communes à tous les joueurs, on planchera tous sur des tactiques différentes. Pour quelles raisons ? Parce que chaque Cité invite à une stratégie différente. Puis, la phase de Draft sera votre phare lumineux vous indiquant quel chemin suivre en matière de développement. Les cartes Politique qui sont draftées procurent effectivement des bonus en lien avec vos Actions ou vous donnent d’autres objectifs.

En cela, le jeu vous tient par la main en vous montrant clairement tous les axes stratégiques possibles. Tout est clair, tout est limpide, on se projette vite et le rythme reste rapide. On programme en simultané et on résout tour à tour selon la hiérarchie des actions. Par contre, si Khôra est accessible, il n’en demeure pas moins exigeant. Les actions devront s’inscrire dans une logique de moyen et long terme. Puis les cartes Événement viennent bousculer les choses.

En matière de game design, on part avec cette impression que chaque mécanique a été pensée méticuleusement pour s’imbriquer avec les autres. C’est réussi, c’est efficace et surtout, c’est logique. C’est un travail bien fait, bien pensé. Pourtant, il lui manque peut-être une étincelle pour enflammer les parties. C’est sûrement dû à la répétitivité des actions et du rythme qu’on nous impose. Puis les stratégies adoptées ne changent pas toujours d’une session sur l’autre.

On aura tendance à vouloir enchaîner les actions Militaire (pour gagner des jetons utiles à l’acquisition de cartes) et d’alterner entre Politique et Développement… sauf quand les dés ne sont pas à notre avantage. Mais la mécanique d’ajustement a été si bien pensée qu’on ne provoque pas tellement de frustration ni d’absence de liberté dans nos choix. Il manque donc de tension et de nervosité pour nous passionner complètement. On pourra sûrement lui reprocher que nos coups semblent téléguidés tant les choix sont évidents.

On sort parfois de cette monotonie puisque certaines cartes Politique nous octroient des bonus de points en cas d’utilisation d’une action moins glorieuse. Et autant dire que scorer à répétition pendant que l’autre construit son jeu pour marquer des points en fin de partie peut donner un réel avantage. On reste avec cette impression que le jeu a été équilibré avec parcimonie pendant de longs moments. En découle un jeu pensé intelligemment, mais peut-être un peu trop sage pour laisser son empreinte sur les joueurs les plus aguerris.

Voyons ça de plus près…

Sur chaque Plateau Personnel, on retrouve 3 pistes très importantes : Économie, Culture et Militaire. C’est grâce à ces dernières que l’on va développer son jeu. Elles sont en lien étroit avec les pistes du Plateau Principal. Elles servent à accroître ses revenus, son armée, ses citoyens, sa gloire et débloquer un 3e dé, ce qui n’est pas négligeable.
On progresse à hauteur d’un niveau sur une piste au choix par manche (plus selon des effets divers) mais il faut bien gérer son budget, car le coût devient de plus en plus élevé et l’argent sert également à développer sa Cité, mais aussi à jouer des cartes Politique.

L’armée sert à récupérer les jetons Connaissance, indispensables également aux cartes Politique et sa Cité. Autant dire que tout est lié et qu’il faut bien programmer ses coups si l’on ne veut pas rester sur le carreau.

Quand on dit que tout est lié, les jetons Connaissance majeurs permettent de scorer grâce à la piste Gloire. Qu’on se le dise, on ne pourra pas tout faire, il faudra faire des choix. Surtout que généralement, il faut réfléchir à trouver le bon équilibre entre la Gloire et les Impôts qui sont source de revenus en début de chaque manche.

Au cours des 8 manches, chaque joueur se livre une petite bataille. Le jeu ne manque pas d’interaction puisque les objectifs du Plateau Principal n’ont qu’un emplacement et ce sera au premier arrivé d’être servi (sauf si deux joueurs y accèdent en même temps). Mais le gain sera moins sympathique. On a donc toujours à l’esprit le jeu de l’autre. Une vraie course, car c’est un bon moyen d’évoluer sur les pistes Impôt et Gloire.
De plus, des cartes Politique se jouent par rapport aux autres joueurs et les événements sont souvent une histoire de rapport de force.

Récapitulons : Khôra m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Khôra propose une expérience de jeu agréable. Il cache une direction artistique inspirée, des mécaniques de jeu méticuleusement pensées et des parties qui parviennent à nous captiver. Sur le papier, et même au cours de nos parties de jeu, il a tout pour plaire. Néanmoins, il lui manque tout de même une petite étincelle pour allumer la braise de mon côté, car si le charme opère, je ne tombe pas amoureux. Il ressemble à ce beau jeune homme qui a tout pour lui, mais à qui il manque tout de même un supplément d’âme et de personnalité pour nous faire grimper au rideau.

L’avis de Saori/Arnyanka : je l’avoue, ma première partie m’a laissé sur ma faim. Je me suis dit que le jeu allait être hyper répétitif et que je pouvais le mettre de côté, mais il a ce petit côté « plus j’y joue, plus je l’apprécie ». Pour moi sa grande force, c’est le fait que tout soit lié. Rien est laissé au hasard et l’interaction est présente. Petit point négatif, c’est ce rapport de force à presque chaque événement. Alors maintenant, je sélectionne parmi les événements pour apporter un équilibre que je préfère. On peut vite se perdre dans la répétitivité des actions si l’on se contente de la « facilité ».

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

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