[Bar à Jeux] Get On Board : le flip ‘n write à 4 roues

get on board

Iello a envoyé quelques boîtes dans les boutiques hexagonales de Get on Board, le flip ‘n write qui ne manque pas d’originalité.

Prix : 26,50 €
Temps moyen : 30 min
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge conseillé : 8+
Auteur : Saashi
Éditeur : Iello
Illustrateur : Monsieur Z
Mécanismes : flip ‘n write
Version achetée en boutique.

Planète Iello

Get on Board vient parachever une année remplie chez Iello. Le retour de The Crew avec des missions sous-marines, Khôra (on en parle bientôt) qui a convaincu, Vienna Connection qui intrigue, Unmatched qui gagne du terrain, Codenames qui s’affiche sous les couleurs de Disney, Les Ruines Perdues de Narak dans le Top 3 des Experts chez pas mal de joueurs, et sans oublier Anno 1800, les Aventures de Robin des Bois et Railroad Ink qui s’étend en plusieurs jeux.

Il était donc légitime de porter nos regards sur Get on Board, un flip ‘n write dont la boîte est séduisante esthétiquement. D’ailleurs les illustrations du jeu ont été dessinées par Monsieur Z. Celui-ci devrait y faire un passage plus remarqué que sur In Love, un jeu de société pour un public averti sorti en 2007.

Du côté des mécaniques, il a été pensé par Saashi. Si l’on consulte sa fiche BGG, il est connu pour Coffee Roaster, in Front of the Elevators, Remember Our Trip et Wind the Film. Si on s’attarde même sur sa liste des jeux créés, on peut y voir les prémices de Get on Board avec un certain Lets Make a Bus Route. L’éditeur français semble avoir réalisé une refonte du jeu, changé de décor (à la base à Kyoto) pour l’exporter en Europe.

Nous n’allons pas nous attarder ici sur le travail d’éditeur pour adapter un jeu japonais en Occident même si cela pourrait être une étude formidable. Présentons le jeu et revenons sur notre expérience de jeu.

Get On Board, c’est quoi le concept ?

Dans Get On Board, l’objectif des joueurs sera de tracer une ligne de bus permettant de déposer les passagers à destination en prenant soin d’éviter les embouteillages.

Mécaniquement nous avons droit à un flip ‘n write, c’est-à-dire que l’on retourne, à chaque tour, une carte qui indique les actions possibles d’effectuer. Ici, on retourne un carte Ticket qui représente un chiffre. Selon sa feuille de note, chaque joueur saura le nombre de bâtonnets et de virages à effectuer.

Le plateau de jeu affiche une carte de la ville de New-York pour les parties de 2 à 3 joueurs, Londres pour celles à 4 et 5 joueurs. Si la version japonaise était 100% dessinée sur une carte principale (le plateau commun), Iello a eu la bonne idée de donner à chacun du matériel physique pour tracer les différents itinéraires. On gagne en clarté, en fluidité et cela favorise la prise en main.

Sur vos feuilles sont représentées les différentes possibilités de tracés (selon la carte retournée à chaque tour), les divers passagers à transporter dans son bus, les objectifs et les facteurs malus. On y reviendra au paragraphe suivant.

La feuille de jeu affiche une bonne clarté et on comprend vite les enjeux et les divers rouages. Ce n’est pas le flip ‘n write le plus profond et qui demandera des méga combos mais le mélange du genre avec les diverses lignes de bus apporte de l’interaction qui donne rapidement de bonnes sensations. Get On Board représente une porte d’entrée au flip ‘n write et reste facile d’accès pour tous les publics.

Voyons ça de plus près…

Dans Get on Board on commence donc par choisir sa couleur car on va poser une succession de mini-routes pour tracer notre ligne de bus. On tire aussi deux cartes pour déterminer quelle sera la position initiale de notre bus, ce qui s’avère déjà important pour la suite de la partie. Nous prenons effectivement connaissance dans le même temps de notre objectif de parcours. Comprenez par-là que vous gagnerez 10 points si votre itinéraire passe par 3 lieux (représentés par des lettres) indiqués sur votre carte objectif.

Des premières limites apparentes

Petite déception de ce côté-là. Nous disposons d’un plateau recto-verso pour les terrains de jeux que représentent New-York et Londres. Pour chaque plateau, nous bénéficions seulement de 5 cartes objectif personnel différents, ce qui réduit le champ des possibilités et surtout la rejouabilité. Nous aurions apprécié plus de contenu de ce côté-là. Même les objectifs communs ne se manifestent pas par leur variété. Toujours une histoire de cinq passagers d’un certain type à transporter le premier ou autant de bâtiments où passer. Plus d’imagination et d’effort auraient certainement apporté rejouabilité et plus d’enthousiasme à l’idée d’y revenir.

Les joueurs aguerris apercevront rapidement ce contenu limité. Surtout que nous disposons aussi d’un seul plateau si vous jouez à 2 ou 3 joueurs, et seulement un autre si vous jouez à 4 ou 5 joueurs. Il aurait peut-être été inspiré de proposer les deux plateaux dans toutes les configs mais de réduire la surface jouable lorsque l’on passe sur une table à 2 ou 3 joueurs. Un éditeur comme Funnyfox est parvenu à trouver l’équilibre sur un jeu comme Dinner in Paris. Néanmoins, l’exercice est sans doute plus coton pour un titre comme Get on Board dont les caractéristiques restent différentes.

Les plateaux de jeu, ce sont de très bonnes idées.

Il reste difficile d’implémenter de l’interaction sur un roll ‘n write ou un flip ‘n write et n’importe quel machin ‘n write. Forcément, le jeu se dirige naturellement sur sa propre feuille de jeu. C’est le cas dans le roll ‘n write Rajas of the Ganges qui ne bénéficie que pour seule interaction le choix des dés, celui qu’on laisse aux autres. Dans Demeter, RAS hormis sur les objectifs d’animaux que l’on peut chiper avant les autres. Varuna a apporté un peu plus de timing sur les objectifs mais cela n’apporte pas d’énorme interaction. Un jeu comme Mur d’Hadrien nous dirige tellement sur notre seule feuille que certains le considèrent comme un jeu solo.

Ce sont tous des bons jeux sans aucun doute (de mon côté du moins) mais il est intéressant de constater qu’ils reposent tous sur de simples cartes ou dés, avec peu d’interaction. De ce côté-là, Get on Board innove. On ne trace pas notre ligne de bus sur notre seule feuille de jeu. Nos lignes de bus vont se partager une ville qui prend place sur un plateau commun à tous les joueurs. Mieux encore, lorsqu’un joueur se place sur une voie déjà empruntée par un autre joueur, il risque d’engranger des pénalités. Personne n’est bloquée à cause des autres joueurs mais on peut tout de même se mettre des bâtons dans les roues en réduisant le score des autres joueurs.

Autant le dire, on sera plus concentré à tracer nos itinéraires, à passer sur les bonnes voies, plutôt que d’essayer d’embêter l’autre. Mais s’il faut venir sur les platebandes d’un adversaire, on ne va pas se gêner. On va y réfléchir à deux fois mais on ne va pas se gêner.

On place donc nos multiples segments pour dessiner notre ligne de bus. Visuellement il n’y a pas de problème de lisibilité que ce soit à 2 ou à 4 joueurs. Mais revenons sur ce système de jeu.

Une ligne de bus aux multiples enjeux.

Le jeu ne nous invite pas seulement à respecter notre objectif personnel et d’aller d’un point A à un point B. Il s’inscrit intelligemment dans son thème. La ligne de bus doit desservir des arrêts symboliques, des destinations connues et surtout accueillir des passagers qui veulent s’y rendre. On retrouve donc un système malin où « Passager A » est connecté au « Lieu 1 » et « Passager B » au « Lieu 2 ». C’est directement corrélé au système de points. Si vous passez sur le « Lieu 1 » avec trois « Passagers A », cela vous apporte bien plus de points que si vous n’en aviez qu’un seul. Il est donc question de timing et de parcours programmés. Il y a aussi des Passagers à récupérer et qui, plus on en a, plus on gagne de points…

Par contre ce parcours, c’est bien sur votre feuille personnelle que vous allez y rendre vos comptes. Vous y cochez donc les cases passagers, les bâtiments desservis, les objectifs remplis et les malus. La feuille est épurée, pas énormément fournie en détails, ce qui la rend claire et accessible à tous.

C’est sûr qu’il sera plus facile d’expliquer et de faire découvrir Get on Board à un public familial que d’autres jeux plus complexes tels que Très Futé ou Varuna. Il ne profite pas de leur profondeur et de leur tension mais il ne s’adresse pas au même public. Quoiqu’il en soit, il apporte de belles sensations de jeu. On reste curieux d’étudier différentes tactiques, d’améliorer son score et d’analyser le déroulement d’une partie lorsque l’on se marche plus ou moins dessus.

Et si le contenu est limité d’un côté (et je persiste à dire que c’est dommage !), il faut aussi souligner la bonne idée de proposer des feuilles différentes vis à vis des numéros et segments. Précisons que l’on dispose de cartes allant de 1 à 12 (il y aura donc 12 tours de jeu pour 12 tracés à effectuer) et chacun des numéros renvoie à un segment précis (ou deux). Ils ont parfois changé le lien numéro/segment sur les feuilles, ça a le mérite de varier les lignes de bus.

Récapitulons : Get on Board m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Get on Board parvient à proposer des sensations de jeu agréables et un concept accessible à tous. On retrouve un flip ‘n write simple et efficace doté d’un plateau de jeu apportant de la lisibilité et une interaction plaisante mais pas encombrante. Certes on reste sur notre faim vis-à-vis d’un contenu qui aurait pu être étoffé en objectifs puis qui gagnerait en rejouabilité mais l’expérience de jeu demeure satisfaisante. Enfin il représente une porte d’entrée grande ouverte à ceux qui veulent s’initier à un genre qui favorise habituellement ceux qui réalisent les plus grands combos. Ici l’intérêt se trouve ailleurs et on ne le regrette pas.

La température des joueurs autour de la table

Arnyanka
TobyOne
Noémie et Katia

C'est tout ?

En regardant attentivement la fiche BGG de Saashi, l’auteur de Get on Board, on y aperçoit une version Roll ‘n Write. Nul doute que si le succès est au rendez-vous, Iello s’attardera aussi sur la localisation de cette version.

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

Vous avez une question sur ce jeu ? N’hésitez pas à poser votre question en commentaire, on se fera un plaisir d’y répondre !

Rappel des barèmes.

Nous demandons régulièrement à d’autres joueurs ce qu’ils ont pensé des jeux de société que nous présentons sur Try aGame! Cela peut être les joueurs qui ont joué avec nous ou d’autres qui ont le jeu à la maison.

La jauge part d’un niveau allant de 0 à 100. On y ajoute de la couleur pour l’appréciation du joueur. Plus la température est chaude, plus le ressenti est bon pour le joueur. On traduit donc la chaleur par du rouge sur les jauges ci-dessus.

Quant aux mascottes, nous préférons illustrer leurs significations ci-dessous.

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