[Bar à Jeux] Les Aventuriers du Rail : Paris

Les Aventuriers du Rail nous emmènent cette fois dans la ville de Paris !

Notre article a été réalisé à partir d’une boîte de jeu envoyée par Asmodee.

Comme pour les tests JV de Stellar Blade et Princesse Peach Showtime, ce test prendra la forme d’une interview. Un nouveau concept sur Tryagame.fr qui vous permet un accès plus simple aux informations que vous cherchez et aux questions que vous vous posez. Et ne vous fiez pas aux apparences, votre rédacteur-testeur rédige les questions et les réponses. Vous êtes prêts ? Feu !

Doit-on encore présenter Les Aventuriers du Rail ?

C’est indispensable. Les Aventuriers du Rail représente une formidable porte d’entrée pour les non-initiés aux jeux de société modernes, et ce, depuis sa sortie en 2004. Vingt ans déjà, et sa popularité ne faiblit pas. Il est difficile de ne pas trouver dans la ludothèque d’un joueur une boîte des Aventuriers du Rail tant elle parvient à fédérer tous les publics.

Le concept est simple, les joueurs doivent construire des lignes de chemin de fer afin de joindre différentes villes sur le plateau de jeu, qui fait office de carte de l’Amérique du Nord pour la première édition.

Vingt ans pour cette première édition, depuis, Alan R. Moon et Days of Wonder ont-ils conquis le monde ?

Exactement. Après la première édition, les Aventuriers du Rail ont voyagé en Europe, au Japon et en Italie, même au cœur de l’Afrique et aux Pays-Bas. Le créateur du jeu a aussi étendu son expansion vers les terres britanniques et de la Pennsylvanie, mais aussi la France ; l’Asie et la Suisse, la Pologne et Londres dans des petites éditions…

[Je coupe mon interlocuteur qui poursuit son soliloque] Et ça ne donne pas l’impression que l’éditeur tire un peu trop sur la corde ?

Pour tirer sur la corde, ça tire sur la corde… Puisque sont aussi sortis des versions Kids et même un jeu legacy qu’on a pu vous présenter ces derniers jours… et des versions Cities. On retrouve Londres (comme précédemment énoncé), Amsterdam, San Francisco, Berlin, New York et… Paris, dont il est question aujourd’hui.

Quelles sont donc les particularités de ces Aventuriers du Rail : Paris ?

Il se déroule un 14 juillet, dans la capitale. On peut donc s’attendre à des festivités et des mécaniques qui vont donner des couleurs et de la lumière à la capitale… mais non ! On se retrouve donc avec, pour seule nouveauté dans le jeu, la possibilité de garder devant soi les cartes de couleur bleue, blanche et rouge pour former le drapeau tricolore français. Ceci nous rapportant 4 points supplémentaires, en plus des points de la route constituée. Il sera donc inspiré de passer par des routes bleues, blanches et rouges pour bonifier son score.

Et concernant l’édition en elle-même ?

On ne circule plus sur des routes ferroviaires, mais par tous les moyens de locomotion citadins. D’ailleurs, on place des autobus sur le plateau, et non des wagons. On retrouve les bateaux sur les cartes blanches, les voitures pour les cartes bleues, les camions pour les cartes violettes, les navettes touristiques sur les cartes jaunes et les autobus à la place des locomotives pour les jokers. Dommage, ces différences ne se démarquent pas tellement dans la cartographie de Paris.

Je vous mets, par exemple, au défi de joindre République et Père-Lachaise en bateau, pourtant une route blanche est représentée (à remplir avec des cartes blanches sur lesquelles sont représentés des bateaux). Honnêtement, on n’interrogera pas la cohérence des routes et des cartes Transport, mais ça aurait pu aboutir à quelque chose de très sympathique visuellement. Enfin, compte tenu de l’absence des cartes Vélos dans le jeu, Madame la Maire ne risque pas de se procurer l’édition Paris des Aventuriers du Rail.

On remarque les petites icônes représentant chaque zone du jeu : l’Arc de Triomphe, la tour Eiffel, Bercy, le Louvre, Montmartre, le canal Saint-Martin et tous les autres. Tous ont droit à leur petite pastille sur la carte pour bien rappeler aux joueurs ces lieux iconiques qu’ils ont probablement visités ou aperçus dans des livres ou à l’écran.

Tout ça dans une petite boîte, c’est pas super ?

Si votre principale préoccupation lévite autour de la taille de la boîte et de la place que prend le jeu et sa durée, alors oui, c’est super ! Après tout, Les Aventuriers du Rail : Paris est vendu comme une version compacte et rapide, et elle l’est. Néanmoins, en tant que fan des Aventuriers du Rail, ce n’est pas la version qui sera mise sur la table, même en voyage.

Le jeu est donc décevant ?

Pour moi, il est certainement décevant. En ne m’attendant à rien, je suis tout de même déçu. Petite boîte de jeu pour une petite expérience de jeu. Vingt minutes de partie, c’est bien trop expéditif pour prendre du plaisir dans un Aventuriers du Rail. Ce n’est pas tant mécaniquement qu’il est décevant, même s’il n’ajoute rien hormis les cartes « bleu-blanc-rouge » à défausser. On débarque en terrain connu, ça s’installe vite et ça se range vite. Bref, c’est plus dans le ressenti.

Comment des sensations peuvent-elles être différentes alors que le jeu est fidèle aux mécaniques de base ?

Si je décide de passer un moment chouette avec mes collègues, mes proches ou la famille en lançant un jeu, ce dernier doit m’apporter un plus, qu’il bonifie cet instant agréable. Les Aventuriers du Rail, on connaît le jeu, on sait quelles sont les différentes stratégies possibles, et toutes nécessitent du temps pour être mises en place. En réduisant le temps de jeu de 90 %, on ne laisse pas une atmosphère conviviale s’installer à table, celle qui se manifeste toujours autour. La partie est à peine terminée qu’on n’a pas réalisé une action notable, qu’on a à peine construit un souvenir de jeu.

Puis, ce n’est pas totalement vrai. Mécaniquement, cet Aventuriers du Rail tient moins la route, et c’est aussi dû à cette réduction du temps de jeu. On n’a pas tellement le temps d’élaborer une stratégie, alors qu’une grande carte, même une moyenne (pour les versions moins XXL) nous le permet. Donc on suit machinalement un tracé, un itinéraire à parcourir, mais sans réfléchir, car les cartes Destination comprennent des objectifs à 5 points, avec des routes de 3 cartes max.

Tu te plains des caractéristiques du jeu, mais le joueur est averti dès son coup d’œil sur la boîte de jeu. On sait que le jeu sera forcément pour des parties courtes (20 minutes environ) et que ce sera une « petite expérience » de jeu.

Oui, cela ne m’empêche pas de penser que le concept aurait dû être plus créatif, afin de vivre une expérience de jeu mémorable, du moins un minimum. Des joueurs vont se ruer sur Les Aventuriers du Rail : Paris parce qu’il réduit le temps de partie, et que c’est peut-être arrangeant pour certains publics. Il demeure que ce n’est pas le jeu que je vais conseiller à celles et ceux qui veulent investir 20 minutes sur un jeu. D’autres titres possèdent ces mêmes caractéristiques et me font passer un bien meilleur moment.

Mais ils n’auront pas le charme des Aventuriers du Rail aux yeux du grand public…

Dans ce cas, laissons Days of Wonder et Asmodee proposer Les Aventuriers du Rail à toutes les sauces et sans grande créativité… On sait que c’est la poule aux œufs d’or pour eux, mais je préfère les inviter à développer de nouveaux concepts pour offrir aux joueurs des expériences de jeu enrichissantes plutôt que d’être nourri encore et toujours du même univers. Personnellement, j’ai hâte que ma fille sorte de sa période Pat Patrouille, pour cela je tente différentes approches, et elle accepte de voir autre chose que des chiots jouer les super-héros. Ce n’est pas pour servir Les Aventuriers du Rail à mon oncle à chacune de ses visites. Au contraire, je veux enrichir son univers ludique de belles trouvailles.

Enfin, tout n’est pas à jeter non plus ?

Non, mais tout n’est pas à garder…

On retient quoi, finalement, des Aventuriers du Rail : Paris ?