[Bar à Jeux] Rapa Nui : l’île des Moaï

rapa nui

Rapa Nui, la nouvelle version des Géants de L’Île de Pâques revient enfin sur le devant de la scène. Une version plus familiale que son prédécesseur.

Prix : 40,90 €
Temps moyen : 45 min
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge conseillé : 10+
Auteur : Fabrice Besson et Guillaume Montiage
Éditeur : Matagot
Illustrateur : Miguel Coimbra
Mécanismes : pose d’ouvriers, gestion de ressources, semi-coop
Version fournie par Matagot. Sortie prévue pour le 3 mai.

Planète Matagot ?

Matagot nous prépare plusieurs sorties pour ce mois de mai dont Pendulum (chronique à venir), Photograph, ou encore des maps et extension pour Concordia.
En attendant, il y a peu nous avions eu un gros coup de coeur pour Bonfire (review). Matagot a aussi réédité la 4e version de Talisman avec les extensions (review) mais également nous avions pu essayer Reload (preview) sur Tabletopia dont la campagne Kickstarter fut couronnée de succès.
C’est donc avec joie que nous chroniquions Rapa Nui par l’auteur Fabrice Besson mais cette fois-ci accompagné de Guillaume Montiage (Suspects, Kemet…) avec toujours Miguel Coimbra aux illustrations.

Rapa Nui, raconte-moi ton histoire

Rapa Nui (l’Île de Pâques) est une île polynésienne où plus de 900 statues, les Moaï, ont été érigées entre le XIIIe et XVIIe siècle.
Nous sommes invités à prendre part à cette grande aventure en incarnant un chef de clan. Nos missions sont de sculpter, ériger et coiffer les Moaï en collaborant avec les autres chefs de clan. Les ressources seront essentielles pour récupérer des Offrandes et gagner des points. Collaborer c’est bien mais celui qui aura le plus de points à la fin de la partie sera le grand gagnant.

Petit tour d’horizon (ou plutôt grand ?)

Au début de la partie, chaque joueur détient 4 Villageois et 1 Sorcier. Mais également un plateau personnel pour les ressources, une tablette Rongo (3 PV si pas utilisée), 4 tuiles Amélioration et son jeton Ordre du Tour.

Rapa Nui se joue en plusieurs manches jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques tuiles Ahu sur le plateau. Cela va dépendre du nombre de joueurs.
Une manche se déroule en plusieurs phases :

  • À notre tour, nous allons poser un Villageois sur le plateau, il pourra devenir Sculpteur ou Transporteur mais aussi notre Sorcier sur la piste d’Ordre du Tour. On fait cela jusqu’à ce que tous les Villageois et Sorciers soient posés.
  • On réaffecte les jetons Ordre du Tour selon la position des Sorciers afin d’établir un nouvel ordre.
  • Tous les joueurs récupèrent leurs Moaï sculptés en respectant le nouvel ordre.
  • Chaque joueur effectue une action au choix entre Ériger un Moaï, Coiffer un Moaï d’un Pukao ou Passer.
  • Quand tous les joueurs ont passé, on récupère tous les Villageois et on recommence.

Il est possible lors de notre tour d’utiliser une tuile Ahu que l’on aura obtenu en érigeant un Moaï, la tablette Rongo qui permet de copier une tuile Ahu ou encore de payer les ressources indiquées sur les Tuiles Amélioration pour obtenir un avantage permanent (3 au total).

Sculpteur ou Transporteur ?

Un Sculpteur permet comme son nom l’indique de sculpter un Moaï afin de pouvoir l’ériger lors de cette même manche. En effet, toute statue construite lors d’une manche n’est valable que pour la manche en cours.
Il est possible de sculpter trois tailles de Moaï, un petit, un moyen et un grand. Tous en quantité limitée.

Si je veux un petit Moaï, il me faut 1 Sculpteur dans la 1ère colonne, pour un moyen 2 Sculpteurs (1ère et 2e colonne) et pour un grand 3 Sculpteurs (toutes les colonnes). Les places sont aussi limitées et ce sera premier arrivé, premier servi.

⚠️ Ça m’est déjà arrivé de placer un Sculpteur sur la 2e et 3e colonne en oubliant dans mes plans d’en placer un sur la 1ère colonne et je n’ai pas donc pu créer de Moaï pour ce tour, ruinant ainsi tous mes plans. C’est bien de vouloir sculpter mais il faut pouvoir ériger derrière donc c’est très important de ne pas oublier le nombre de Transporteurs requis.

Un Transporteur permet de transporter un Moaï du Cratère à Moaï jusqu’à sa case d’arrivée. Elles se situent tout autour de l’île.
De plus, il va servir également à transporter un Pukao (chapeau) jusqu’au Moäi désiré.
Il est possible de poser un Transporteur sur n’importe quelle case de l’île sauf sur la Carrière à Moaï et Carrière à Pukao.

Mais justement, pour arriver à la case d’arrivée, il faut qu’il y ait une chaîne de Transporteurs de n’importe quelle couleur sauf celui qui va ériger ou coiffer le Moäi, celui-ci doit être à nous.

⚠️ Le fait que l’on puisse utiliser n’importe quel Transporteur dans notre chaîne entraîne une sorte de semi-coop où chacun y trouve son compte puisque plus la chaîne est longue, plus on peut parcourir de longues distances et récupérer des ressources de haute valeur, et donc profiter des ouvriers des autres joueurs.

Une chaîne de Transporteurs, du semi-coop ?

On va donc transporter nos Moaï à l’aide des Transporteurs de tous les joueurs sur les cases appropriées. S’installe donc du semi-coop où chaque joueur en allongeant la chaîne va permettre non seulement d’ériger son Moaï sur une case lointaine mais aussi de récupérer des ressources. Les ressources les plus « chères » sont les plus lointaines.

En effet, quand on utilise le Transporteur d’un autre joueur, ce dernier va récupérer la ressource indiquée sur sa case. Pratique pour se faire de la maille. Mais attention de trop compter sur les autres, on leur donne aussi la possibilité de scorer efficacement puisque les ressources sont très importantes.
Particularité quant à une chaîne liée au Pukao, les Transporteurs obtiendront uniquement du Jonc et non pas la ressource associée à la case.

⚠️ Au dernier tour, un des joueurs s’est positionné sur les cases centrales et je devais utiliser ses Transporteurs pour toutes mes actions, il a récolté énormément de ressources et a empoché 10 points de victoire grâce à moi.

Ériger et/ou Coiffer

Quand on érige un Moaï, on récupère la tuile Ahu à son emplacement (on en reparle plus bas) puis on récolte les ressources marquées sur la case.
C’est là que rentre en compte la taille de la statue, une petite donnera 1 ressource, une moyenne 3 ressources et alors la grande 5 ressources ! Ce qui les rendent très prisées.

Ces ressources que l’on récolte grâce à cette action ou comme cité plus haut en transportant les Moaï des autres (vive l’opportunisme et la coopération) sont très importantes puisqu’elles sont déterminantes pour coiffer les Moaï d’un Pukao. Il existe 4 types de ressources, le jonc, les œufs, le bois et le coquillage, classées de la plus petite valeur à la plus haute.

Quand on coiffe une statue, c’est le moment de faire une Offrande. Il faut dépenser 4 ressources d’un même type pour récupérer la première tuile Offrande de la pile qui lui est associée. Plus on prend de tuiles, plus la valeur de points diminue. Et forcément si j’utilise les ressources de plus haute valeur, plus je gagne de points.
De plus, on retrouve des tuiles Offrande spéciales qui rapportent des points souvent plus intéressants que la pile de base qui diminue en valeur au fur et à mesure. Mais elle ne s’obtiennent qu’avec une tuile Ahu.

On n’oublie pas d’épuiser le Transporteur qui a érigé ou coiffé en Moaï en couchant le pion, ce dernier ne pourra servir qu’au transport jusqu’à la prochaine manche.

Des tuiles bien précieuses, les Ahu

Ces fameuses tuiles s’obtiennent donc en érigeant des Moaï qui sont visibles sur le plateau de sorte que quand on érige, on sait ce que l’on va prendre. Il en existe une bonne variété comme :

  • Payer 2 ressources au lieu de 4 pour une tuile Offrande.
  • Utiliser un Sculpteur « virtuel ».
  • Déplacer un Sculpteur et l’utiliser comme Transporteur.
  • Échanger 4 ressources.
  • Gagner des ressources supplémentaires quand on érige un Moaï.
  • Relever un Transporteur fatigué.
  • Récupérer les tuiles Offrande spéciales

Ces tuiles sont à utiliser lors de son tour quand on le souhaite.

⚠️ Si on les utilise bien, elles offrent un grand avantage. Transformer du jonc en coquillage, c’est très pratique pour récupérer la première tuile Offrande coquillage qui vaut 14 points par exemple !

Des améliorations à ne pas négliger

Ah les améliorations ! Nous avons la possibilité d’améliorer notre jeu alors pourquoi s’en priver. Il existe 4 tuiles Amélioration mais seulement 3 peuvent être « achetées » en dépensant les ressources indiquées :

  • Récupérer une tuile Offrande de valeur plus haute (mais juste au-dessus) quand on coiffe.
  • Récupérer des ressources de valeur plus haute (mais juste au-dessus) quand on érige.
  • Récupérer son dernier Villageois au village.
  • Récupérer son Chef, ce qui donne un Sculpteur permanent.

Ces améliorations sont permanentes et selon ce que l’on souhaite, elles permettent de développer plus rapidement son jeu.

Fin de partie et scoring

La partie se termine lorsqu’il reste autant de tuiles Ahu ou moins que le nombre de joueurs.

On passe donc au décompte :

  • Les points des tuiles Offrande et Offrande spéciales.
  • Une Tuile Ahu Faveur et la tablette Rongo si on les a en notre possession.
  • 1 PV par ressource.

Le gagnant est le joueur qui détiendra le plus de points.

aurelienEt si je faisais une petite incruste ni vu ni connu sur le site Try a game avec Coralie et que en plus je vous donnais mes 3 bonnes raisons de posséder Rapa Nui. Parce que, entre nous, un petit avis supplémentaire ne fait de mal à personne. Donc moi, c’est Auré… je vous laisse deviner la suite. J’ai aussi eu Rapa Nui à la maison en avant première, j’ai aussi repoussé 25 fois mes post sur Instagram en raison des changements de dates de sortie du jeu, et j’ai aussi mon mot à dire. Parce que premièrement le jeu en jette, Miguel Coimbra à la baguette, retranscrit très bien l’ambiance de l’île de Pâques, le plateau est superbement illustré ainsi que le reste du matériel. On n’est pas dans la surenchère de style mais le tout est cohérent. Ainsi qu’une très bonne qualité du matériel, mais on y est souvent habitué avec Matagot. Mention spéciale aux figurines des Moaï que l’on manipule juste pour les ériger, mais sur le plateau en fin de partie, ça en jette (la boucle et bouclée).

Parce que deuxièmement c’est un jeu accessible mais avec une belle profondeur stratégique. Accessible car aucune grosse mécanique ou de choix multiples occasionnant tout autant de répercussion. Non, on pose ses personnages aux endroits spécifiques, soit pour construire les Moaï, soit pour les transporter, sans oublier le personnage pour l’ordre du tour. Et voila c’est fait, simple non ? Mais vous allez comprendre lors du troisième point. La profondeur stratégique se verra au fil des tours et dans vos parties suivantes, le choix du placement de vos personnages reste primordial. Parce que et dernier point, c’est le genre d’interaction entre joueurs que j’affectionne le plus. Un peu comme dans Hansa Teutonica (pour ceux qui connaissent ET me connaissent, un amour de jeu) l’interaction ne sera jamais pénalisante pour les joueurs mais grandement gagnante pour celui qui saura le mieux se placer sur l’île.

La gestion de ressources est une petite mécanique du jeu mais qui devient très enrichissante si vous parvenez à placer vos personnages aux endroits stratégiques. Car tout le monde utilise les ouvriers sur le plateau quand il s’agit de déplacer un Moaï vers sa destination pour l’ériger. Et c’est le jackpot en ressources si l’adversaire doit passer sur les parties de l’ile que vous contrôlez. Donc savoir se placer mais en être capable le premier. Rapa Nui ne révolutionne pas le genre et peut sembler lent en début de partie, mais on s’aperçoit très vite que c’est une course poursuite en points de victoire et en contrôle de position. Ce qui en fait un jeu super dynamique et à posséder sans sa ludothèque. A la prochaine.

Son compte Instagram : aureboardelaisgames

J’ai joué à Rapa Nui à 2 et 3 joueurs. Même s’il y a une mise en place spéciale pour 2 joueurs, j’ai préféré largement y jouer à 3 joueurs. Et je pense même qu’il serait encore mieux à 4.
Je trouve qu’à 2, on sait très bien que l’on va devoir faire avec le voisin et puis c’est beaucoup moins tendu.

Rien à dire sur les illustrations de Miguel Coimbra, le jeu est vraiment joli. L’Île de Pâques est comme sur la carte.

Le matériel est bien même si je préfère manipuler les ressources plutôt que de devoir ajuster une piste. Les statuettes sont bien représentatives des Moaï mais je trouve dommage de galérer parfois pour poser le Pukao.

Je n’ai pas eu de soucis à la première lecture des règles.
Chaque point est bien expliqué et illustré. C’est bien structuré de manière à retrouver une information en cas de besoin.

La mise en place se retient aisément sans devoir retourner à chaque partie dans le livret. En 5 minutes tout est installé. Le rangement est assez rapide également. C’est vraiment un jeu qui ne prend pas des plombes à sortir surtout qu’une partie dure environ 1 H.

Ma première partie était à 2 joueurs donc relativement calme et pas vraiment représentatrice des grandes forces du jeu. Mon partenaire s’est même un peu ennuyé. Pour ma part, j’étais intriguée par son côté semi-coop, j’adore justement l’équilibre qu’il faut trouver entre s’en mettre plein les poches tout en profitant des autres mais en même temps ne pas abuser pour ne pas leur laisser le champ libre non plus.

¨Pas de grand retours dans le livret sauf pour bien se rappeler des tuiles Ahu.

Je peux le dire, quand j’ai joué à Rapa Nui à 2 joueurs, j’ai trouvé ça bien mais sans plus. Il manquait quelque chose à ce titre qui me vendait du rêve par son interaction, sa planification et ce côté semi-coop. Je pense qu’à 2 joueurs, on perd toutes ces belles saveurs et si on ne l’essaie pas à 3 joueurs, on peut passer à côté d’un jeu familial intéressant.

Et donc quand j’ai pu y jouer avec ma fille de 11 ans, le jeu s’est vraiment dévoilé à nous. Pour en profiter pleinement, il faut que chaque joueur soit investi.
On ressent les effets d’une course, on veut ériger le plus de Moaï pour récupérer ces ressources tant importantes si l’on veut faire des offrandes ou même améliorer notre jeu. Je ne sais pas d’ailleurs comment on peut développer son jeu, si on ne l’améliore pas. D’ailleurs choisir parmi les 4 tuiles c’est parfois difficile tant les améliorations sont intéressantes. Récupérer un dernier Villageois est pour moi la priorité pour voir plus loin sans toutefois trop dépendre des autres.

Ensuite, on veut coiffer et se positionner sur les Moaï érigés juste à côté de la Carrière à Pukao est vraiment une opportunité à saisir. D’ailleurs être le premier joueur dans ces situations est appréciable.

Si je peux le trouver quelque fois répétitif, surtout au début, une fois la partie entamée, on ne pense plus qu’à nos prochains coups et planifier justement où mettre qui pour notre intérêt mais attention à ne pas trop se focaliser que sur soi au risque de faire fructifier le jeu de l’autre surtout lors des derniers tours de jeu. Car oui, les ressources font marquer des points et elles peuvent faire la différence.

Du coup, je vais plutôt parler de ma première partie à 3 joueurs qui était bien plus agréable. Même ma fille de 11 ans a beaucoup aimé. On se tire dans les plumes pour pouvoir sculpter les dernières tailles de Moaï encore disponibles et surtout c’est un peu la course pour obtenir les meilleures tuiles Offrande.

Ensuite, comme on est dans du semi-coop, forcément il y a de l’interaction constante. Si au début on peut ériger nos Moaï et mener notre petite vie pépère de ce côté-là, on va vite comprendre que plus la distance sera longue plus il faudra compter sur un bon placement des autres. Même par moment on est tiraillés entre le fait de poser son Sculpteur pour aider l’autre ou s’abstenir pour ce tour. Même on essaie de réfléchir pour utiliser les tuiles Ahu et piéger les autres en leur faisant croire que l’on va se poser là où ils veulent. Ça c’est un sale coup !

Je n’ai pas eu l’opportunité de jouer à la version précédente, Les Géants de L’Île de Pâques, mais j’ai pu lire que le jeu avait été simplifié. Il n’y a plus d’enchères ni de gestion du bois entre autres. Il était plus orienté « Expert ».

Récapitulons : Rapa Nui m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Rapa Nui est un titre sympathique et familial. Même s’il se joue à 2 joueurs, on préférera y jouer à 3 voire 4 joueurs pour plus de profondeur, de piment et de vilains coups. Garder l’équilibre entre profiter des autres sans trop leur donner et soi-même profiter aux autres pour en tirer des ressources est un exercice plaisant. Une de ses plus grandes forces reste le mélange subtile entre planification et interaction. De toute beauté, le voyage sur l’Île de Pâques est une réussite.

Esthétique
Immersion
Réjouabilité

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Évaluation de l'article
Très grande passionnée de jeux de société et jeux vidéo ❤️
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