Version du jeu testée fournie par l’éditeur.
Editeur / Développeur : Milestone
Milestone sort du chantier des deux roues pour nous offrir Gravel sur PlayStation 4, Xbox One et PC. La dernière fois que le studio a essayé, c’était pour la simulation Sebastien Loeb Rally EVO et le résultat ne fut guère reluisant dans sa globalité. Ils sont donc revenus à ce qu’il savent faire de mieux avec Ride 2, Valentino Rossi The Game et MotoGP 17 pour ensuite sortir de la simulation pure et revenir à des mécaniques plus arcades avec Gravel. Si nous émettions de grandes réserves il y a quelques mois lors de notre preview puis lors de la Paris Games Week, il semblerait que les développeurs aient énormément travaillé pour peaufiner leur production. Lors de nos dernières sessions, les sensations de jeu étaient bien différentes et le résultat s’est montré plus convaincant. Revenons dessus.
Le challenge à la hauteur de l’événement
Gravel propose des sessions de jeu plutôt nerveuses, nous donnant ainsi envie de nous y replonger rapidement. Car le challenge est au rendez-vous, qu’il se traduit par différents types de courses, des plus classiques à des Contre-La-Montre palpitants. Car c’est bien ceux-là qui m’ont le plus passionné, que ce soit du côté des Cross Country ou du Wild Rush. Leur originalité se retrouve dans les différents checkpoints à traverser, certains étant capables de nous ralentir, tuant ainsi nos chances de nous retrouver dans les premières places du classement. En effet, lorsque nous nous lançons dans cette course, il est conseillé de viser les flèches vertes qui nous gardent en pleine vitesse, mais celles-ci sont souvent côtoyées par des panneaux à flèche rouge, qui marque un réel ralentissement dans notre progression. Cela induit donc le joueur à conserver une réelle concentration et lucidité afin de rester dans les temps et cela représente un véritable challenge.
Une vidéo pour illustrer.
En dehors de cela, nous avons d’autres CLM classiques où seul le chrono est la priorité, sinon un mode Survie dans lequel le dernier est éliminé lors de l’atteinte d’un checkpoint. Dans d’autres circuits dans lesquels nous sommes en compétition avec plusieurs adversaires, il est aussi intégré une multitude de points de contrôle. Si nous ne sommes pas capables de rouler dans la zone prescrite, une vilaine perte de temps agrémentée d’un respawn viendra vous crucifier. Au vu des différentes courses proposées, le défi reste intéressant à relever. Car cela représente l’un des points appréciables de ce Gravel, il parvient à varier ses environnements. Du terrain boueux au parcours forestier en passant par les grandes dunes et la plage, nous ne tombons que rarement dans la lassitude.
Une Carrière bien gérée
Des cinématiques dignes d’un Show TV (d’où la Gravel Channel et son programme tv Offroad Masters), de vrais avatars pour l’illustrer, des grands pilotes pour nous défier, ce mode Carrière ne s’est pas contenté du minimum. Il dispose d’une cinquantaine de circuits, de bagnoles diverses et de différentes disciplines dont ces fameux Contre-La-Montre. Chaque course amène des récompenses et celles-ci se débloqueront selon votre classement. Plus que le simple podium, celui se traduit aussi par les étoiles à débloquer (de 1 à 3). Ces dernières sont aussi déterminées par des objectifs souvent conduits par votre position au classement il faut l’avouer. Et plus vous progressez, plus l’étau se resserre. Notre carrière nous transporte vers des territoires aux quatre coins du globe et comme je le précisais précédemment, les terrains sont divers et variés, tout comme les types de courses, ce qui nous procure un bon feeling et l’envie de continuer notre partie.
Là où certains titres nous maintiennent dans un rythme monotone et répétitif, Gravel nous met régulièrement face à des champions qu’il faut vaincre en 1 vs 1. Bien souvent, ils sont bien meilleurs pilotes, ils font très peu d’erreur et il ne faudra pas se laisser distancer, sous peine de ne plus avoir aucune chance de terminer devant. Ce duel s’effectue en trois manches et je suis parvenu à tirer mon épingle du jeu en restant aux basques du champion, quitte à jouer des coudes et à conduire selon sa trajectoire. C’est ici que l’affrontement devient nerveux, bien plus que lors des courses classiques qui nous proposent parfois peu de challenge. Car si les mécaniques demeurent nerveuses, c’est aussi grâce à un gameplay qui s’assume arcade et non simulation.
Gravel dire à tout le monde
Milestone change donc de registre avec Gravel et c’est tout à son honneur. Le studio n’allait pas éternellement suivre le modèle concurrentiel et s’inscrire dans un marché embouteillé par DiRT Rally, WRC 7 ou du côté Simu déjà bien servi par les Forza, GT Sport ou Project Cars 2 si je dois citer les plus célèbres. Il faut dire que Motorstorm n’a connu aucun héritier, que Baja n’a pas convaincu tout le monde malgré son portage sur la dernière génération de consoles. Le moins que l’on puisse dire avec Gravel, c’est que le pari est réussi. Le titre nous procure de bonnes sensations de jeu, un gameplay nerveux qui ne tombe pas dans la facilité, au contraire nous propose une certaine originalité. La conduite exige tout de même un temps d’adaptation au niveau de la maîtrise des véhicules lors des courses les plus relevées et nous n’en demandions pas moins.
Le grand bémol se situe du côté des collisions dont les dégâts en termes de sonorité et réalismes demeurent étranges. Nous avons plus l’impression que ce sont des voitures en cartons au vu du bruit qu’ils réalisent lors des chocs. Puis, la trajectoire des bagnoles lors des collisions est parfois déconcertante, allant jusqu’à la glissade à 180 degrés, jusqu’à la perte totale du volant à cause d’une simple branche dans du sable (!?) ou une grande envolée dans les airs. Heureusement, le replay est disponible en une touche et permet à ceux qui le voudraient d’ajuster leurs trajectoires, de mieux anticiper les virages ou de simplement revenir en arrière.
L’autre défaut se retrouve du côté des modes multijoueur dans lesquels il ne faudra s’attendre à rien de folichon, des courses classiques qui sont moins passionnantes que le solo. Seuls quelques défis hebdomadaires viennent couvrir ce petit aveu de faiblesse mais au vu du contenu bien plus que louable, Gravel peut s’afficher en pôle position en cette année 2018.
Gravel nous faisait quelques frayeurs il y a quelques mois et pourtant, Milestone a su rectifier le tir et nous proposer une expérience de jeu nerveuse et enrichissante. Hormis du côté du multijoueur, le studio italien a su offrir du contenu riche et varié, donner un rythme conséquent à son mode Carrière, ce qui aura le mérite de tenir en haleine la communauté durant plusieurs semaines. Un titre que l’on conseille à tous les passionnés de course automobile arcade.