[Bar à Jeux] Les Sombres Royaumes de Valeria

Les Sombres Royaumes de Valeria

Les Sombres Royaumes de Valeria font à leur tour leur apparition dans le paysage ludique. Au programme, encore des étoiles plein les yeux devant les illustrations de The Mico. Et au niveau de l’expérience de jeu ?

Prix : 52 €
Temps moyen : 30 à 75 min
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge conseillé : 14+
Auteur : Stan Kordonsky
Distributeur / Éditeur : Pixie Games / Lucky Duck Games
Illustrateur : The Mico
Mécanismes : pose d’ouvriers, objectifs, course aux points
Version fournie par l’éditeur.

Valeria, ton univers impitoyable !

Les Sombres Royaumes de Valeria, le jeu, s’inscrit dans un univers qui commence à réunir de plus en plus d’adeptes. Après Valeria : Le Royaume très apprécié par ici et Margraves de Valeria, voici qu’on s’intéresse à un côté plus sombre du jeu et cela se ressent dans les illustrations qui subliment l’immersion dans ce titre. D’ailleurs, on retrouve à nouveau le très talentueux The Mico.

Pour ceux qui ne connaissent pas The Mico, de son vrai nom Mihajlo Dimitrievski et adoré par ma partenaire de jeu Arnyanka, il est derrière les illustrations de jeux réputés tels que Dig Out, La Baie des Marchands, Pillards de la Mer du Nord (et même les Charpentiers), Coloma, Vicomtes du Royaume de l’Ouest (Paladins et Architectes aussi) et bien d’autres titres qui font de lui un illustrateur incontournable de l’industrie du jeu de société.

Quant à l’auteur de Sombres Royaumes de Valeria, il s’agit de Stan Kordonskiy qui est à l’origine d’un certain Dice Hospital, Rurik : Dawn of Kiev et des prochains Lock Up et Endless Winter.

Sans faire durer le suspense trop longtemps, l’alchimie a pris pour tous les joueurs autour de la table. Une grande rejouabilité et multiples stratégies pour l’emporter le définissent. Revenons sur notre expérience de jeu qui s’est avérée positive.

Que fait-on dans les Sombres Royaumes de Valeria ?

Dans les Sombres Royaumes de Valeria, l’heure est à la contre-attaque pour les Gardiens blessés dans leur orgueil après les offensives des humains, des elfes et des nains. Il est donc temps de lever une armée afin de préparer la destruction de Valeria.

Chaque joueur incarne un Gardien et le meilleur d’entre eux aura le droit de commander les troupes pour l’assaut. C’est dans ce contexte que l’on entame une course aux points frénétique qui s’appuie sur des mécaniques de pose d’ouvriers et de gestion de dés. A côté de cela, on a aussi le droit à un système d’objectifs et de la gestion car il faudra récupérer les bonnes cartes pour se construire une stratégie qui boostera les points que vous inscrirez sur la piste des scores. On y reviendra.

Ce qui est à souligner une nouvelle fois dans cet univers de Valeria, c’est sa rejouabilité. On y trouve énormément de cartes et il faudra plusieurs parties pour découvrir chacune d’entre elles. Les premières parties se renouvelleront en même temps que vos possibles stratégies.

Le plateau se compose de 5 sanctuaires sur lesquels il est possible de placer votre ouvrier, sans oublier le camp qui se trouve sur le plateau personnel. Le jeu nous empêche de réaliser deux fois de suite la même action alors il sera obligatoire de se déplacer d’un sanctuaire à un autre (ou en direction de votre camp) à chaque tour. La particularité supplémentaire de ces sanctuaires, c’est qu’ils accueillent tous en leur sein un certain nombre de dés (selon le nombre de joueurs) dont les couleurs et la valeur seront primordiales pour l’aspect tactique.

Expliquons cela plus en détails.

Une course aux multi-moteurs

Plusieurs éléments sont fondamentaux dans les Sombres Royaumes de Valeria et cela rend l’expérience de jeu plus qu’agréable, autant pour sa rejouabilité que par ses mécaniques inspirées. Déjà la composition du plateau personnel est intéressante car vos ressources ne sont pas matérialisées par une somme de plusieurs jetons mais par des marqueurs placés sur une piste numérotée. Par exemple, le marqueur bleu représente la magie et s’il est placé sur la case 8, vous avez donc 8 de magie. Vous avancez ou reculez votre marqueur selon vos dépenses et vos gains.

Revenons sur les mécaniques de jeu.

  • Le choix des dés est capital

A chaque tour, un joueur choisit un dé qui lui permet de faire une action spécifique. Mais ce n’est pas tout puisque la caractéristique du dé impacte triplement la suite. Le sanctuaire sur lequel se trouve le dé choisi permet donc de réaliser une action précise. La couleur du dé choisie est déterminante car elle permet de préparer un Stratagème, chacune des cartes Stratagème nécessite des dés indiqués dessus.

Ce n’est pas tout car la valeur du dé est primordiale. D’un côté, elle représente votre Force lors du Stratagème, de l’autre elle permet de bénéficier de réductions sur certaines actions payantes. Plus la Force est forte, moins la réduction sera avantageuse. Par exemple, un 5 donnera une réduction de 1 (et inversement un 1 octroiera une réduction de 5 pièces).

Le choix du dé comprend donc trois enjeux, deux sont liés directement aux Stratagèmes, l’action que vous enchaînez (7 fois max dans une partie) et qui vous donne le plus de points. On y reviendra un peu plus tard. La réduction devient majeure au fur et à mesure de la partie car les cartes Champion les plus avantageuses sont onéreuses, les cartes Stratagème peuvent aussi l’être selon vos plans.

  • Les cartes convoitées

Lorsque vous installez le jeu, vous placez les Stratagèmes sur le flanc gauche, les Champions sur le flanc droit. Le prix des Champions est déterminé par la ligne à laquelle ils appartiennent (3 lignes de 3 cartes aux apports divers, dont le prix est ascendant de haut en bas). Ils peuvent donner des ressources (symbolisées sur une piste numérotée, rappelez-vous), des avantages permanents mais surtout des points de victoire selon des axes stratégiques majeurs.

Une véritable cohésion apparaît donc entre tous les éléments du jeu, entre les cartes Champion qui rapportent des points en possédant des cartes Stratagème précises ou en ayant boosté sa magie. Il existe tellement de cartes différentes et qui ne sont pas utilisées à toutes les parties que cela assure une rejouabilité et l’envie de tenter des moteurs différents est réelle, de scorer d’une façon ou d’une autre, de jouer autrement.

L’acquisition d’une carte Champion tout comme celle d’une carte Stratagème nécessite de placer son ouvrier sur un sanctuaire spécifique, avec possibilité de profiter d’une réduction selon le dé choisi.

Mais le système du Stratagème diffère drastiquement. Il est effectivement possible de se placer sur le sanctuaire dédié pour réserver la carte Stratagème et la mettre sous son plateau, ce qui permet de bénéficier d’une capacité de placement. Mais il est aussi autorisé de retourner sur son camp en positionnant son ouvrier sur son plateau personnel et de réaliser le stratagème d’emblée et ce sans réduction. Lorsque l’on se place sur son camp, on ne choisit effectivement pas de dé, on réalise simplement le stratagème.

  • Le Stratagème

Lorsque l’on a réuni tous les dés nécessaires à une carte Stratagème, on peut choisir de réaliser un Stratagème préalablement réservé ou aussitôt acheté via l’action sur le camp.

On détermine alors notre force d’Attaque qui sera la valeur la plus basse entre l’addition des dés utilisés et le marqueur d’Influence se situant également sur la piste numérotée de notre plateau personnel. Si j’obtiens 12 avec la somme des dés et que mon marqueur d’Influence se situe sur la valeur 13, alors j’aurais 12 d’attaque. Précisons que la magie permet d’augmenter la valeur d’attaque. De même, les Gemmes (ressource gagnée dans une sanctuaire) donnent l’avantage de changer la couleur d’un dé ou de le retourner sur sa face opposée.

Il est primordial d’optimiser sa valeur d’attaque puisque plus vous posséderez une Force importante, plus les points de victoire seront élevés. Sachant que l’on peut scorer de cette façon jusqu’à sept reprises, autant vous dire que cela peut créer un écart considérable.

  • Les jetons Conquête, un réel impact sur la suite

Cela dit, les stratagèmes ne servent pas seulement à scorer et corrèlent avec un élément asymétrique des Sombres Royaumes de Valeria, la gestion du plateau personnel et ses jetons Conquête. Ces jetons limitent diverses sections du jeu et il sera question de choisir quelle limite faire sauter. En réalisant un Stratagème, on débloque un des jetons Conquête. Il existe une autre façon de débloquer ses jetons, les Distinctions. Ce sont des objectifs à atteindre et plus ils sont accomplis rapidement, plus on marque de points.

D’un côté, on fait donc sauter une limite qui nous permettra de créer un moteur et d’opter encore pour une stratégie précise (augmenter le stock de dés à placer sur le plateau, le nombre d’emplacements de cartes Stratagème à réserver, augmenter la limite de cartes Champion à collecter, le seuil maximal des ressources dont l’Influence sur la piste numérotée…). Bref, chacun personnalisera sa façon de jouer et cela procure encore d’agréables sensations de jeu.

Ce n’est pas tout puisque ce jeton Conquête débloqué sera ensuite placé sur un des emplacements du plateau secondaire personnel qui apportent points et bonus selon les Stratagèmes choisis. On repart avec cette impression qu’il y a de la stratégie partout et que chaque détail compte pour la victoire. Les objectifs, le choix des Champions et des Stratagèmes, les dés choisis et les jetons Conquête, ce qu’on en fait, ce qu’on débloque… Cela s’avère particulièrement captivant.

  • La course aux points frénétique

En cela, on s’inscrit clairement dans une course aux points. Cela peut vite chiffrer. C’est un poil stressant lorsque l’on voit d’autres joueurs enchaîner les stratagèmes et les points sur la piste de score. Le rythme en devient soutenu. On sait ce que l’on doit faire selon les cartes visées et on ne mettra pas 10 minutes à jouer un tour. On ne réfléchit pas autant, ce sont généralement des tours qui se jouent du tac au tac.

Seule exception, lorsque vous vous faites chiper une carte que vous aviez anticipé de prendre. Cela peut vous contraindre à changer vos plans. Étant donné qu’il faut jouer sur plusieurs plans, il est possible de vite rebondir.

J’ai pu y jouer à 2 et 3 joueurs. Les deux configurations ne posaient aucun problème ni différence sur le ressenti du jeu. Du positif en somme.

Le jeu peut paraître simple dans ses composantes mais il existe une telle profondeur de jeu dans sa rejouabilité, une telle cohérence entre tous les secteurs.

Il se positionne davantage dans une catégorie Intermédiaire plus que celle de l’Expert.

Toute cette cohésion, je l’ai grandement appréciée. Pour moi l’alchimie prend. Il ne reste plus qu’à analyser si elle prend pour tous les joueurs autour de la table car comme je vous le disais, cela peut aller très vite, ça score frénétiquement et tout le monde ne peut pas être à l’aise avec cet aspect. Par contre, il y a un bel éventail de possibilités pour accueillir différentes stratégies. Il sera difficile de reléguer son adversaire à 20 points derrière s’il a compris les grandes lignes et qu’il adopte une stratégie à la lettre.

Le livret de règles ne présente pas de souci dans sa lecture et il en est de même pour l’explication des règles.

Encore une fois, il nécessitera surtout une partie de découverte pour en saisir toutes les subtilités et les rouages. Ensuite, la deuxième devrait mettre à l’aise tous les joueurs autour de la table.

Il n’y a qu’à voir les photos du plateau de jeu, il est simplement haut en couleurs pour ne pas dire sublime !

Quel plaisir de constater qu’un jeu est beau et qu’il possède de réelles qualités ludiques !

Le matos est de grande qualité, bénéficiant d’une belle épaisseur au niveau des jetons et des plateaux.

Et on ne met pas un siècle lors de l’installation ou du rangement, rendant l’expérience de jeu appréciable et sans appréhension de ce côté.

Il n’y a pas de grand risque à affirmer que ce jeu de société offre des sessions dynamiques et non dénuées d’interactions entre les joueurs. Si l’on est concentré sur la gestion de son plateau personnelle, on convoite les mêmes dés (on sera vite attiré par des dés puissants), les mêmes cartes et les objectifs (premier arrivé gagne un joli jackpot). On est même tenté de couper l’herbe sous le pied de l’adversaire si on anticipe quelles cartes il envisage d’acquérir.

Il existe un joli équilibre entre les mécaniques interactives et la stratégie personnelle, ce qui donne encore un bon point pour l’auteur du jeu.

Récapitulons : Les Sombres Royaumes de Valeria m’ont plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Le jeu de société Les Sombres Royaumes de Valeria est une réussite. Doté d’une direction artistique superbe et de mécaniques aussi inspirées, il offre des sensations grisantes et une rejouabilité conséquente aux joueurs. Clairement un titre qui pourrait ravir les joueurs occasionnels et les plus aguerris… à condition d’accepter le rythme frénétique qu’il nous impose. Valeria accueille une nouvelle entrée ludique de qualité à son univers déjà bien garni.

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Interaction
Graphismes et matériel
Appréciation des mécaniques

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