[Critique] Aurion : L’Héritage des Kori-Odan, parties 6 & 7

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Avec ses parties 6 et 7, Aurion continue d’adapter le scénario du jeu vidéo éponyme en y apportant profondeur et développements.

Type d’ouvrage : Mankra (bande dessinée africaine d’inspiration manga), intégralement en couleurs, adaptation du jeu vidéo éponyme.
Nombre de pages : environ 75.
Éditeur : Kiro’o Games
Disponible sur : Amazon (Europe) et Waandacomics (Cameroun et autres pays d’Afrique francophone).
• Lien vers les critiques précédentes : tome 1 (parties 1, 2, 3), partie 4, partie 5, partie 6 & 7
Note de la rédaction : pour des raisons de transparence, nous précisons que l’auteur de cet article a participé à la réalisation de cet ouvrage en tant que relecteur (activité annexe sans lien avec tryagame.fr). Article non-sponsorisé.

L’immigration et ses dangers

La partie 6 d’Aurion : l’Héritage des Kori-Odan continue l’arc narratif de la forêt de Bodiop après le rude combat mené précédemment contre Naorber Koross. Et si ce colosse violent et misogyne était l’un des instigateurs du trafic d’êtres humains découvert par nos deux protagonistes, ceux-ci doivent aussitôt se remettre en marche pour faire face à d’autres meneurs de cette sombre organisation. Cette partie 6 est ici l’occasion de continuer l’apprentissage de nos deux héros fraîchement exilés de leur royaume autrefois préservé de la dure réalité du monde extérieur. Le début de cet ouvrage nous présente d’ailleurs une Ewineh qui peine encore à donner du sens à ce qui l’entoure, ainsi qu’un Enkwo qui semble débordé par toute cette cruauté qui coule dans les veines de la forêt de Bodiop.

Cette partie 6 continue son traitement du thème des réfugiés en mettant en scène de pauvres gens qui fuient la pauvreté et la violence et s’exposent hélas à la cruauté et à l’opportunisme des passeurs – qui sont ici des trafiquants d’êtres humains. A travers les yeux de notre duo de protagonistes, Aurion se contente ici d’adapter une triste réalité que l’œuvre n’a pas besoin d’enjoliver. C’est d’également l’occasion pour Enkwo de mûrir face à la froide et implacable nature de l’Homme, ce qui a pour effet d’éveiller en lui un pilier bien plus adapté que celui de l’Honneur : la Colère…

Trahison et découverte de soi

Introduit en fin de partie 6 pour devenir partie intégrante de la partie 7, le thème de la trahison fait son apparition à travers un personnage qui décide enfin de révéler ses vraies couleurs à Enkwo et Ewineh. Mais loin d’être un simple artifice au service d’un retournement de situation, ce personnage dévoile par la même occasion toute la complexité qui l’anime. Fidèle à son scénario tiré du jeu sur PC, Aurion ne cherche pas uniquement à faire s’affronter gentils contre méchants et cherche à développer les motivations de ses antagonistes afin de mieux comprendre ce qui les pousse à agir de la sorte – ainsi que la nature des conflits qui en résultent.

Si une brute comme Naorber qui se contente de suivre ses instincts est d’un intérêt purement cathartique lorsque vient le moment de sa défaite, le personnage du traître qui attaque nos deux héros navigue en eaux grises. Certes, cet antagoniste représente la cruauté et l’absence d’empathie typique de celles et ceux qui exploitent leurs semblables, mais on lui découvre une souffrance, un passif qui l’a amené sur ce chemin. Sans tenter à aucun moment de justifier ses actions, la partie 7 d’Aurion explique, cherche des explications, et tente de nous faire comprendre que faire preuve de nuances est la clé pour comprendre l’ennemi… et ainsi mieux le combattre sans se perdre en chemin. Et c’est sans doute pour cette raison que cet affrontement est l’un des plus intéressants depuis le début de cette bande-dessinée, ce qui a  notamment une incidence au niveau de l’évolution d’Ewineh qui s’affirme et trouve enfin sa place dans le duo.

Comme à son habitude, Aurion : l’Héritage des Kori-Odan ne se contente pas d’être beau et plaisant à suivre. L’œuvre de Kiro’o Games porte les messages humanistes et existentiels de ses auteurs. Sans ne jamais tomber dans la leçon de morale, Aurion questionne et soulève des sujets pour faire réfléchir ses lecteurs sans oublier qu’une œuvre de ce genre doit également être divertissante pour ne pas perdre son public en chemin. Véritable bijou encore injustement méconnu par le grand public, Aurion mérite vraiment votre attention.

 

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