[Bar à Jeux] Mille Fiori

mille fiori

Mille Fiori a reçu de bons échos de la communauté de joueurs et il faut avouer que c’est amplement mérité.

Prix conseillé : 44,90 €
Temps moyen : 60 min
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge conseillé : 10+
Auteur : Reiner Knizia
Éditeur : Schmidt Spiele
Illustrateur : Stephen Lorenz
Mécanismes : combo, objectifs, placement
Version acquise chez Jeux Descartes

Reiner Knizia, roi parmi les rois

Il demeure très difficile d’ignorer le génie de Reiner Knizia. Si tous ses titres ne sont pas innovants, ils restent, pour la plupart, réussis et ingénieusement pensés. Si son nom ne vous évoque rien, sachez qu’il est à l’origine de jeux de société tels que Tigre & Euphrate, La Course vers El Dorado, My City, Lost Cities, Schotten Totten (et Battle Line qui en découle), Amun-Re et bien d’autres qui tournent récemment dans les ludothèques.

Le fait qu’il est développé pas mal de jeux à deux nous permet de juger de ses bonnes capacités à les faire tourner dans cette configuration, et cela s’applique sans souci à Mille Fiori. Avant de présenter le jeu dans ses mécaniques, évoquons celui qui a travaillé sur le côté artistique, Stephen Lorenz. Lui aussi s’est fait un petit nom, ces derniers mois, dans l’industrie du jeu avec des titres tels que My City, Kings & Creatures et Dragondraft.

Enfin, si vous avez eu la chance de voir Mille Fiori en photos ou de l’installer sur vos tables, c’est grâce à l’éditeur allemand Schmidt qui est réputé pour Vikings Saga, La Taverne de la Vallée Profonde, Les Charlatans de Belcastel ou Très Futé.

Mille Fiori, c’est quoi le concept ?

Mille Fiori procure des sensations de jeu agréables. Il fournit à la fois de nombreuses libertés dans le choix d’action, mais aussi des choix importants et quelques restrictions au fur et à mesure que la partie progresse. On ne mentira pas lorsque l’on affirme qu’il est autant question d’opportunisme et d’anticipation que de clairvoyance. Puis, le jeu se montre hautement interactif. Ce n’est pas forcément que l’on embête l’autre (ou les autres) joueur, mais on doit jouer en fonction de ses actions tout en tirant son épingle du jeu.

Mille Fiori s’appuie sur un système de draft puisque chaque joueur démarre avec 5 cartes en main, chacune permettant de réaliser une action précise sur le plateau de jeu. D’ailleurs, on y pose nos tuiles joliment colorées, du placement qui invite à marquer son territoire afin de remporter un max de points. Sur chaque section du plateau, on score différemment, mais on se dispute partout les divers emplacements où placer ses tuiles. Parfois, ce sera mieux de construire les pyramides ensemble. D’autres fois, il sera gratifiant de se retrouver seul sur une piste.

Mais ce qui reste le plus épanouissant, c’est qu’il existe un grand nombre de fois où l’on peut combotter et réaliser plusieurs actions en un seul tour. Alors que la norme reste d’effectuer une action par carte et par tour.

Enfin, il existe une sorte de course à réaliser les objectifs le premier. En effet, on trouve des bonus de points (20 pour le 1er, 15 pour le 2e, etc.) pour celui qui accomplit rapidement les objectifs. On est donc partagés entre ces bonus de points ou l’invasion d’un quartier pour maximiser son score, ou viser les deux à la fois ! Le plus compliqué reste parfois de gérer cette confrontation avec les autres joueurs qui convoiteront eux aussi la maximisation de leurs actions et de leurs scores.

Ces jeux où l’on reste partagé entre le désir de se développer ou l’envie de contrer l’adversaire sont les meilleurs. Et l’on retrouve cette sensation à de nombreuses reprises dans Mille Fiori. D’ailleurs, encore plus agréable, contrer l’adversaire n’est pas forcément synonyme de sacrifice d’un tour de jeu.

Voyons ça de plus près…

Dans Mille Fiori, le plateau de jeu se découpe en 6 secteurs pour autant de façons de scorer ou de s’étendre. Chaque carte en main est donc définie par son champ d’action. Dans la majeure partie des cas, chaque carte permet de faire deux actions : celle de son secteur ou celle qui permet d’avancer avec son bateau sur une piste rapportant des points entre autres.

À partir de là, on se posera forcément la question de savoir si tout est équilibré et si l’on ne finit pas par réaliser les mêmes stratégies ou les mêmes actions. Seul le temps vous répondra. De notre côté, on a pris du plaisir à changer de stratégie de développement, mais… on remarque que certaines zones sont souvent délaissées contrairement à d’autres qui se montrent plus fructueuses. Néanmoins, pour créer un équilibre, chaque zone contient ces bonus de 20 à 5 points si on y investit des symboles différents.

Les zones Personnes offrent aux joueurs un système pyramidal dans lequel les emplacements du dessus sont disponibles seulement si les bases sont construites. Cela rend l’installation bien plus compliquée. Mais sur le long terme, ça rapporte pas mal de points. De plus, quand on pose une tuile sur sa base, tous les joueurs ayant des tuiles en dessous remportent des points.

La zone Maisons donne très envie de s’y investir au max puisque l’on marque des points en chaîne si nos dernières tuiles sont côte à côte. L’occasion de ne pas oublier de bloquer l’adversaire lorsqu’il souhaite maximiser son score avec cette chaîne. Faute de quoi, il peut vraiment s’échapper.

La zone Ateliers permet de scorer également en chaîne si l’on place nos tuiles côte à côte et on peut même doubler le score grâce à un symbole bien précis. On marque ainsi moins de points au départ, mais sur le long terme, on a de quoi enchaîner les gros scores.

Enfin, les zones Commerce et Port sont étroitement liées. Elles favorisent autant la coopération que l’opportunisme. Les marchandises qu’on y charge rapportent des points à tous les joueurs investis, de même que les bateaux si tout le monde s’y est placé… Or, si jamais vous êtes seul à placer les bateaux, vous serez seul à scorer et on ne parle pas ici de petits points si jamais les marchandises stockées sont nombreuses.

Dans chaque zone, il est aussi question de faire en sorte de pouvoir jouer des tours supplémentaires dans le but de combotter.

Une dernière piste de navigation permet d’avancer son bateau afin de grappiller des points et la possibilité de rejouer.

Récapitulons : Mille Fiori m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

note5 ghost stories viticulture joraku cowboy bebop everdellMille Fiori est captivant de bout en bout dès les premières parties. On sent une course aux points frénétique, mais ouverte à diverses stratégies, un timing qui se montre primordial, un opportunisme bien senti et juste, et une interaction qui est gratifiante pour l’un sans se montrer punitive pour l’autre. On garde des sensations de jeu épanouissantes, poussées par cette impression de se développer à tous les tours, de préparer ses combos et de progresser constamment. Clairement un jeu qu’on peut vous conseiller de jouer avec tous les publics.

C'est tout ?

Les joueurs ont pu remarquer une rivière (les cartes placées en marge du plateau) qui s’étendait à perte de vue, ce qui est dû au fait qu’on y place les cartes non jouées ET les cartes piochées à chaque début de tour. Un errata a été demandé par l’auteur et communiqué par l’éditeur, il ne faut plus automatiser le placement des cartes de la pioche en début de tour.

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Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

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