[Bar à Jeux] The Great Race : une course historique

the great race

The Great Race vous plonger dans une expédition mythique des années 1920/30. L’immersion et les mécaniques sont là pour vous plonger dans une compétition se déroulant sur un tracé accidenté.

Prix : 45,00 €
Temps moyen : 60 min
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge conseillé : 14+
Auteur : Maxence Vaché, F.G Ricard
Éditeur : Platypus Game
Illustrateur : François Launay
Mécanismes : course, cartes, pose d’ouvriers
Version fournie par le distributeur Asmodee.

Planète Asmodee !

Asmodee a donc décidé de distribuer la production de Platypus Game. Le géant du jeu de société fait beaucoup parler de lui ces derniers mois, surtout à travers ses nombreux rachats et cette rivalité avec le groupe Hachette. Mais ce qui nous intéresse, c’est ce qui se passe du côté des jeux. De ce point de vue-là, on est souvent sur de la qualité du côté d’Asmodee. Ils ont localisé en début d’année le jeu d’ambiance Aie Aie Burrito. Ils ont également sorti en boutiques des titres de bonne facture tels que Fou Fou Fou, Match 5, Paléo, Zombie Teenz Evolution et bien d’autres.

Au niveau de l’illustration, on retrouve François Launay. Derrière ses mécaniques, on évoquera aussi Maxence Vaché et François Gilles Ricard. Ce ne sont pas les noms les plus connus dans l’industrie du jeu de société mais ils prouvent avec The Great Race qu’ils savent retranscrire une ambiance et les conditions de l’époque.

The Great Race, un temps que les moins de 20 ans…

Difficile de situer les inspirations de The Great Race si nous ne sommes pas un fanatique de l’automobile ou un grand connaisseur de la première moitié du 20e siècle. La course prend ses marques de l’époque de la Croisière Noire (il y en eut d’autres) à travers deux expéditions à réaliser en Amérique du Sud et en Afrique avec les Français, les Belges, les Anglais et les Italiens.

Les expéditions sur le continent africain sont typiques des années 1920 durant lesquelles André Citroën va utiliser cette course pour faire de la pub à ses nouvelles machines automobiles. Je ne peux que vous conseiller de vous rendre à cette adresse pour en apprendre plus sur l’événement.

Des livres et des documentaires retracent aussi ces expéditions historiques. Et si jamais vous êtes fans de ces courses, je ne peux que vous conseiller l’anime japonais Appare Ranman durant lesquels les héros vont se lancer dans l’American Transcontinental Race. Si ça n’a pas la même portée historique, l’esprit est là et l’histoire est passionnante.

Des mécaniques ingénieusement pensées

Dans The Great Race, on nous plonge dans une course allant du nord jusqu’au sud d’un continent ou inversement, le choix est vôtre. Entre temps, vous devrez vous-même dessiner votre parcours qui est totalement inconnu. Lorsque vous vous déplacez d’une case à une autre, si la suivante ne possède aucune tuile sur sa case, ce sera à vous de l’ajouter et on ne sait pas si elle est favorable ou si elle cache de gros obstacles qui ne facilitera pas votre progression. En effet, on pioche les tuiles dans un sachet.

Chaque joueur part avec son camp et un bonus si vous jouez avec le module créé pour rendre les parties plus courtes. Celui-ci peut s’avérer décisif pour votre stratégie et durant la course.

Le plateau personnel est bien fichu et cache le cœur du jeu. C’est ici que vous planifierez en secret vos actions en y plaçant vos ouvriers, déterminant aussi vos futures actions. D’ailleurs, chacun des 3 emplacements camoufle 2 actions distinctes, vous laissant ainsi le choix d’enclencher l’une ou l’autre au moment où vous jouez votre tour. On ne peut que réaliser qu’une action par tour donc c’est à vous de jouer intelligemment pour ne pas vous bloquer et pour vous adapter aux événements en course. De même, il reste un emplacement rapportant des dollars. Plus vous y placez d’ouvriers, plus vous engrangerez des dizaines de dollars. Sachant que la réparation de votre véhicule et le prix de l’essence sont onéreux, votre budget sera un aspect incontournable dans votre gestion de l’expédition.

La gestion du véhicule :

D’ailleurs, la gestion de votre véhicule est ingénieusement retranscrite et se mélange tout aussi bien aux mécaniques. D’un côté, vous vous retrouvez avec votre compteur de carburant qui, en début de partie, est fixé à une jauge maximale de 5. En effet, vous êtes malin et vous avez pensé à faire le plein avant de lancer votre course… Lorsque vous vous déplacez, vous dépensez 1 en carburant au minimum. Certaines tuiles cachent des dépenses de 2 voire 3 en carburant. Il faudra ainsi penser à faire le plein régulièrement monnayant de l’argent ou des cartes que vous aurez préalablement piochées et jouées.

Néanmoins, la progression est liée à un autre aspect de votre véhicule, le moteur. Celui-ci détermine votre nombre de déplacement maximal. Vous aurez beau avoir rempli le réservoir, si votre moteur est endommagé et vous permet de ne faire qu’un déplacement, vous n’irez pas loin. Au côté du moteur, on trouve une autre jauge qui est le châssis. Celui-ci détermine le nombre maximal de cartes en main. Celles-ci sont précieuses et facilitent la course. Plus elle est remplie, plus elle fera votre bonheur. Tout comme votre jauge d’essence, les jauges du moteur et du châssis seront pleines (et donc au pic de 5) en début de partie.

Problème, lorsque l’on découvre une tuile, il se peut qu’elle cache, en plus d’un malus de carburant, une pénalité de 1 ou de 2 dégâts selon sa nature. Conséquence de cette pénalité, vous devrez réduire de 1 ou 2, la santé de votre moteur ou de votre châssis, à votre convenance. Durant votre course, votre jauge de carburant ne cessera de baisser tout comme la bonne tenue de votre moteur et de votre châssis. Le cœur du jeu, ce sera donc cette exploration du parcours mais surtout votre gestion des dégâts subis sur votre automobile. Les cartes peuvent permettre d’éviter ces dégâts ou de renflouer les caisses mais le nombre de cartes dans sa main dépend de la santé du châssis.

Bref j’ai trouvé l’écosystème super réussi et bien pensé. On se plonge vraiment dans un parcours accidenté durant lequel on peut tomber en rade d’essence, subir des dégâts conséquents qui vous ruinent la course et votre main. Le thème du jeu est respecté de bout en bout et respire jusque dans les mécaniques. Certes on ne dira pas que l’on a vécu de notre côté le moment le plus sensationnel autour de la table en matière de plaisir de jeu mais on ne peut que réaliser la justesse des mécaniques et l’intelligence quant à la gestion de son véhicule. Notre sentiment était donc mitigé entre l’appréciation positive des mécaniques vis à vis du thème et l’appréciation globale mitigée de la partie où l’on terminait par dire que ce n’était pas un jeu d’une grande folie. Pour autant, je ne dis pas qu’il est mauvais, loin de là…

La particularité de la carte :

Dans la version que nous avons reçu, on retrouvait la carte d’Amérique du Sud et la carte de l’Afrique, le plateau comportant un côté recto et un autre verso. D’ailleurs, d’autres maps sont prévues, je vous conseille de vous diriger à cette adresse pour en savoir plus.

La gestion de votre automobile ne sera pas votre seule préoccupation. Vous devrez choisir un parcours, enfin quelles routes vous allez emprunter. Vous pouvez choisir d’être derrière afin d’analyser le terrain dessiné par les autres joueurs qui ont mis les gommes. Il y a des avantages à cela comme une gestion moins hasardeuse du parcours, vous saurez quel tuile vous fera perdre plus de carburant ou vous infligera plus de dégâts.

Vous avez aussi le choix de vous arrêter dans des villes. Elles présentent la bonne idée de réduire par deux le prix du carburant et des réparations. Le seul désavantage c’est que vous êtes obligés de vous y arrêter si jamais vous passez par cette case. Cela cache donc certaines stratégies, le timing dans lequel on va s’y arrêter sera primordial dans votre réussite.

Il sera aussi autorisé de sauter des étapes en prenant le bateau, monnayant une grosse somme d’argent (100 dollars en général, c’est énorme !). Néanmoins, cela vous permet aussi d’économiser du carburant et des dégâts sur votre véhicule, ce qui peut s’avérer aussi décisif.

Enfin, il arrive forcément un moment où vous traversez un parcours plus accidenté. Sur la map, c’est représenté par des cases noires. Habituellement, un déplacement coûte 1 de carburant. Sur ces cases noires, il coûtera 1 de plus sur votre jauge de carburant, de quoi bien ralentir et vous forcer à bien anticiper vos déplacements.

Résultat, la course en devient passionnante et encore mieux, elle est aussi interactive dans ses mécaniques !

Une expédition envers et contre tous

La particularité très agréable du jeu, c’est qu’il est interactif. On sent qu’on n’est jamais seul dans la course.

Au début de chaque tour, le premier joueur sera le dernier à choisir sa carte (et le dernier aura une carte supplémentaire !), ce qui invite à laisser la tête de la course aux autres.

D’un autre, chaque joueur peut placer une tuile et continuer la route même s’il se situe dans le dernier wagon. Ce qui signifie que l’on peut mettre des bâtons dans les roues des premiers en plaçant devant eux des tuiles accidentées ou se réserver de jolis parcours si jamais elles s’avèrent avantageuses.

Enfin on retrouve des cartes Sabotage permettant d’endommager directement l’automobile d’un adversaire. Cela peut faire mal !

Et on n’oublie pas qu’on peut partir avec une carte bonus pour des parties plus rapides, qui nous donnent une action très intéressante (réduction du prix en bateau, gestion des dégâts optimisée, ou découverte des tuiles supplémentaire…).

Globalement le jeu se montre vraiment bien pensé. Il reprend à tous les étages l’esprit d’une course de l’époque et il pense même intelligemment son interaction. Sur le papier, c’est du solide. Durant la partie, j’ai trouvé que le rythme manquait d’entrain et si on ne passe pas un moment désagréable, on n’a pas vécu de véritable coup de cœur. Pas joué avec les bons joueurs ? Peut-être. Pas le bon public ? Peut-être. Lorsque l’on apprécie les mécaniques, la question se pose.

J’ai joué à The Great Race en configurations 2 et 3 joueurs. La course était plus sympa à 3 joueurs, forcément dans une course plus il y a de participants, plus y’a de concurrence et d’interaction.

Les mécaniques sont en phase avec le thème, à savoir la gestion de son automobile sur un parcours accidenté. L’état de notre véhicule réduit ou augmente nos possibilités, notre marge de déplacements et de cartes à jouer, ce que je trouve finement pensé. Puis le parcours, le fait qu’on le dessine au fur et à mesure de la partie, comme si on le découvrait, c’est plutôt sympa. Même les retardataires peuvent mettre des bâtons dans les roues des joueurs en tête.

Globalement c’est du solide et rien n’est laissé au hasard, hormis la pioche des tuiles forcément. Mais cela fait partie du jeu, le fait qu’on ne sait pas vraiment ce qui nous attend. Puis cela nous est pas imposé puisqu’il y a plusieurs chemins en général que l’on peut tracer. On peut donc éviter les routes les plus dangereuses mais ce ne seront pas forcément les plus rapides. Donc des choix s’imposent.

En résumé, j’ai bien apprécié les mécaniques du jeu dans leur ensemble.

Les règles de The Great Race n’ont pas présenté de grands soucis lors de la lecture et de la compréhension.

Le livret comprend l’explication de chacune des cartes, ce qui reste toujours une bonne idée. On sait où chercher.

Il n’y a pas plus parlant que la boîte du jeu pour représenter le concept, cette automobile qui fera face à une très grande course semé d’embûches.

Pour le matériel, il est de qualité, que ce soit le plateau, les cartes ou les ouvriers.

Esthétiquement le jeu affiche deux cartes (Afrique et Amérique du Sud) très lisibles. Toutes ces cartes aux cases circulaires ne gâchent en rien la lecture du parcours et du continent.

Récapitulons : The Great Race m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

The Great Race est un jeu de société de qualité, à n’en pas douter. Néanmoins, il lui manque quelque chose pour que j’accroche pleinement, peut-être un peu de vie sur la table. Il m’a laissé un ressenti mitigé au terme de mes sessions de jeu, cette impression de ne pas avoir vécu des parties sensationnelles. Pourtant le titre transcrit parfaitement son thème, que ce soit dans l’esthétisme ou dans ses mécaniques. La gestion de son véhicule est réaliste, l’exploration du parcours est bien pensée et il y a même de la bonne interaction. Etrange sensation personnelle.

Ambiance (calme/vivant)
Interaction
Mécaniques (appréciation perso)

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

Vous avez une question sur ce jeu ? N’hésitez pas à poser votre question en commentaire, on se fera un plaisir d’y répondre !

0 0 votes
Évaluation de l'article
Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié