[Bar à Jeux] Neoville

Blue Orange verse encore dans le jeu familial avec Neoville, un titre de construction à partir de tuiles.

Version fournie par l’éditeur.

Planète Blue Orange

Blue Orange peut compter sur un gros catalogue de jeux de société toujours accessibles à tous les publics. La maison d’édition nous avait même conviés à découvrir ses projets en exclusivité il y a quelques semaines.C’est notre amie Plumesdanges qui a eu le plaisir de passer un moment avec eux, elle vous racontait le petit séjour ici. Récemment nous avons pu compter sur la sortie de l’excellent Kingdomino Origins, The Sound Maker, Kameloot, Pirate Box et le très amusant Taco Chapeau Gâteau Cadeau Pizza.

L’idée de Neoville nous provient de Phil Walker Harding. Il s’agit d’un designer réputé dans le milieu puisqu’il est à l’origine de titres tels que Llama Land, Cacao, la gamme Adventure Games, Cloud City, Explorers, Fjords, Imhotep et Sushi Go ! Pour illustrer le jeu, les équipes d’édition se sont servies chez le studio Ingenious.

Intéressons-nous de plus près à ce qu’offre Neoville en matière d’expérience de jeu.

Neoville, c’est quoi le concept ?

Dans Neoville, on incarne des architectes qui ont pour mission de construire une ville futuriste et respectueuse de l’environnement et du bien être des habitants. Cela se traduit en matière de mécaniques par de la construction, de la pose de tuiles et de la gestion de l’espace. Précisons que chaque joueur doit créer sa propre ville et aucun autre joueur ne peut impacter la construction de votre ville, hormis par la prise de tuiles que vous convoitiez.

On parle donc de construction car chaque joueur va dessiner sa propre ville avec les tuiles qu’il choisit. Elles vont définir progressivement son terrain de jeu, sa ville sous forme de carré (4×4 tuiles). On évoque la pose de tuiles car chaque joueur en placera une nouvelle à son tour. Une tuile est composée de 4 cases qui laissent apparaître différents types de terrain. Il existe alors une gestion de l’espace car il sera malin d’assembler les différents types de terrain ensemble pour remplir certains objectifs dont vous vous serez emparés après avoir placé votre tuile.

La particularité de Neoville lévite justement autour des gratte-ciel et des services. Ils constituent des paris. Lorsque vous placez une tuile, vous avez le choix de poser un gratte-ciel ou un service sur une des cases de votre tuile tout juste placée (jamais une tuile placée aux tours précédents !). Ces gratte-ciel et services rapportent des points si vous remplissez les conditions exigées mais vous apportent un malus de points si vous n’y parvenez pas. Par exemple, un gratte-ciel peut demander à ce que vous assembliez une zone de 12 espaces verts afin de remporter 12 points. Mais si vous échouez à la tâche, vous serez pénalisés de 12 points en fin de partie.

On peut donc même parler d’une mécanique d’objectifs et de paris vis-à-vis de ce système de jeu. En général, vous n’éprouverez pas de difficulté à remplir cet objectif de zones si vous le choisissez assez tôt. Sur la fin de partie, on favorisera des gratte-ciel moins élevés qui demandent donc des zones moins grandes mais rapporteront moins de points. On prend moins de risque mais on doit surtout composer avec un espace restreint de 4×4 tuiles, nos possibilités deviennent donc limitées.

Ce qui reste agréable, c’est qu’il existe une multitude de services à notre disposition (on doit en choisir et en garder d’autres pour de futures parties). Certains demandent d’être placés au centre de votre espace tandis que d’autres dans les extrémités Nord/Sud/Est/Ouest, ce sont les moulins. Rien de compliqué en soi. Les plus retorses demandent surtout d’être situés à l’intersection d’un nombre bien spécifique de bâtiments sportifs ou de parcs entre autres, ce sont les écomobiles. Quant aux biodômes, ils requièrent une forme particulière de terrain.

Enfin, un système de majorité récompense le joueur possédant le plus de parcs ou de bâtiments sportifs en fin de partie, de 5 points.

Simple et efficace mais…

Ne soyons pas sévère. Si vous attendez un jeu accessible, un jeu qui s’explique vite et qui peut réunir petits (de 10 ans, osons dire 8 ans si vous comptez parmi vous des initiés) et grands sans trop de prise de tête, alors Neoville fait le job sans souci. En une demi-heure, on aura eu le temps de faire une partie et naîtra peut-être l’envie d’en lancer une seconde pour tester les autres services et d’autres stratégies.

Néanmoins on en fait vite le tour. Le fait que l’on accomplit aisément les zones demandées par les gratte-ciel joue contre lui et l’envie de s’y relancer par la suite. Cela atténue un peu sa rejouabilité. D’autres éléments n’ont pas joué en sa faveur. Si l’explication est rapide, la mise en place est lourde surtout si vous vous y mettez seul(e). Puis le matériel est un brin embêtant. Il ne tient pas parfaitement debout, il tombe sous certains chocs voire tangue sous une moindre pression.

D’ailleurs ces gratte-ciel dérangent également en matière de visibilité et de lisibilité. Votre ville de 4×4 tuiles comprend des cases avec des petits symboles qui se retrouvent parfois cachés par ces grandes tuiles gratte-ciel. Si vous avez le malheur d’en acquérir beaucoup, le résultat ne parait pas si grandiose visuellement parlant. Puis il faut espérer ne pas jouer sous une mauvaise luminosité et ne pas être enquiquiné par un des mauvais jeux de lumière et d’ombres. Ensuite, je regrette qu’il n’existe pas assez de variété dans la composition des tuiles dans le sens où elles se ressemblent toutes pas mal dans leur forme (plus de 4 terrains auraient probablement effacé ce ressenti).

Enfin il faut avouer que Neoville s’inscrit dans un genre déjà visité et revisité et qu’il se fait mieux dans l’industrie du jeu de société. Par contre, son prix joue pour lui. Beaucoup de matos et de possibilités (dans les « objectifs ») pour moins de 26 euros. Je trouve le tarif plus qu’honnête.

Récapitulons : Neoville m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Neoville reste un jeu agréable à découvrir, accessible et qu’il conviendra de sortir avec un jeune public et familial. Le jeu de société reste rôdé et efficace dans ses mécaniques. Néanmoins il plaira peut-être moins à un public d’initiés qui a déjà vu mieux dans le genre. S’il introduit un système inspiré autour des « paris », il ne se démarque ni dans l’aménagement de son espace ni dans la pose de tuiles. Il est même handicapé par un matériel un peu trop encombrant pour la lisibilité de nos petites villes que nous construisons. Un jeu sympathique qui ne restera pas dans les annales.

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Rappel du barème de la mascotte TAG utilisée dans la conclusion.