[Bar à Jeux] Oltréé

oltréé

Oltréé propose une nouvelle expérience coopérative sur plateau qui pourrait bien ravir les amoureux du genre.

Prix : 59,90 €
Temps moyen : 60 min
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge conseillé : 10+
Auteurs : Antoine Bauza, John Grumpf
Éditeur : Studio H
Illustrateur : Vincent Dutrait
Mécanismes : coopératif, narratif
Version fournie par l’éditeur.

Planète Studio H

Lorsque nous nous sommes rendus à Vichy, Oltréé et son extension n’étaient pas les seuls jeux de société installés sur les tables. Prochainement nous pourrons trouver dans les boutiques spécialisées Vivarium, Vaalbara et le Grand Kiwiz. De même, si vous vous intéressez aux précédentes sorties de Studio H, nous avons chroniqué Candy Islands, Northgard : Uncharted Lands, Suspects et Mandragora.

Cela dit, ce qui fait l’actualité depuis plusieurs mois chez l’équipe roulant chez Hachette Boardgames, c’est Oltréé et son extension. Nous avions déjà évoqué ce jeu narratif et coopératif imaginé par Antoine Bauza. Si nous préparons un autre article concernant l’extension Morts-Vivants du jeu, nous allons ici nous concentrer sur l’expérience proposée par Oltréé sans son contenu additionnel.

Nous avons déjà mentionné son auteur principal, Antoine Bauza. Sa réputation le précède et c’est un auteur en vogue, connu pour des titres comme 7 Wonders et ses déclinaisons, Takenoko, Ghost Stories (mon amour !), Hanabi, Tokaido et La Chasse aux Monstres (si vous faites jouer vos marmots) parmi bien d’autres. Avec Oltréé, il reprend les travaux d’un rôliste célèbre, John Grumpf.

Pour illustrer ce gros projet, il a fait appel à Vincent Dutrait dont le nom inspire également le respect. Il a notamment travaillé sur Robinson Crusoé, El Dorado, Jaipur, Lewis et Clark, Elysium, Atlantis Rising, When i Dream et bien des jeux qui ornent les meilleures ludothèques du monde.

Oltréé, c’est quoi le concept ?

Dans Oltréé, les joueurs incarnent des Patrouilleurs chargés de sécuriser le Fortin et les Bastions de l’Empire. Ils protègent ainsi les habitants de menaces extérieures, mais s’assurent également de la bonne entente entre les communautés, que les lieux puissent prospérer.

On retrouve ainsi le Fortin au cœur du plateau, entouré par ses Bastions. Chaque joueur incarne un personnage et possède sa figurine qui lui assure de pouvoir se déplacer autour du Fortin afin de satisfaire les missions et éloigner les dangers. Cette disposition du plateau rappelle aussi Ghost Stories ou Last Bastion, mais, si Oltréé s’en rapproche par le même esprit coopératif, il propose une tout autre expérience au niveau des mécaniques, qui laissent une grande place à la narration. C’est aussi dû aux origines d’Oltréé qui tire ses origines du rôliste John Grumpf.

L’histoire se découpe ainsi en Chroniques, des histoires aux multiples choix. Des choix vis-à-vis du scénario, mais aussi de nombreuses options stratégiquement parlant. Selon l’arc narratif, une tactique sera plus inspirée qu’une autre, car les obstacles varient. Chaque Chronique tient sur des cartes qui se succèdent une à une au rythme de la partie, à la manière d’un livre. Deux formats : des scénarios courts et des scénarios longs, les parties durent ainsi environ 30 minutes pour les uns, 60 minutes pour les autres.

On s’aperçoit rapidement que la Piste Adversité rythme nos parties, puisque chaque joueur, au début de son tour, devra lancer le dé d’adversité afin de faire avancer l’histoire. Selon le résultat, des péripéties, problèmes ou événements viendront malmener les joueurs. La piste comporte donc 4 cases, et l’arrêt sur la case Chronique est toujours obligatoire. Ce qui permet de soutenir le rythme et de ne pas faire durer inutilement la partie.

En plus des cartes de la Chronique qu’il faut lire à voix haute, c’est autour du Fortin que nous retrouverons des mini-quêtes narratives (Péripéties). Car le temps de voir se succéder les 10 cartes Chronique du scénario choisi, vous devez défendre le Fortin et ses alentours. Pour ce faire, vous déplacez vos pions sur le plateau en vue de récolter des ressources, de faire face aux Péripéties et de résoudre des Problèmes. Ces Péripéties se déroulent de deux façons principales, le joueur doit faire un choix et/ou faire un test métier. Il faut s’attendre à du hasard, mais il existe des petites particularités qui font que l’on peut optimiser nos lancers et nos chances de réussite.

Durant toutes les Chroniques, vous disposez aussi d’objectifs secondaires, les Missions. Celles-ci exigent notamment quelques bâtiments, des ressources ou encore de sécuriser des zones. La complétion de ces objectifs influe souvent sur la réussite totale ou partielle de votre mission principale (en fin de partie). Il faut avouer que Oltréé mêle habilement ses mécaniques coopératives, narratives, d’exploration et de gestion de problèmes. Encore mieux, il s’inscrit entièrement dans son thème, et les illustrations de Vincent Dutrait permettent une plongée idéale dans ce monde médiéval fantastique. Il est vraiment agréable de se lancer dans une partie de la première à la dernière minute. Bien sûr, il exigera que tout le monde soit concentré sur la partie pour que l’alchimie prenne.

Oltréé l’aventure

Ce que j’ai le plus apprécié dans Oltréé, en plus du moment agréable partagé autour de la table, c’est le sentiment d’aventure. Nous sommes Patrouilleurs et nous le serons durant toute la campagne. On incarne ce rôle avec plaisir. On se plaît à se déplacer aux alentours du Fortin pour le sécuriser et pour récolter des ressources.

Oui car dans Oltréé, chaque joueur dispose de 2 actions (se déplacer, construire, dévoiler une Péripétie, résoudre un Problème, solliciter la communauté, se reposer…) et on ressent une certaine liberté. Je n’ai jamais eu cette impression que nos choix étaient téléguidés par une logique que je n’apprécie pas forcément, vis-à-vis de la rejouabilité et du sentiment de liberté, justement. Pas de mâle alpha. Juste le joueur qui décide où aller après évaluation de la situation. Le jeu laisse place à la réflexion et pousse même à la discussion entre les joueurs, mais on nous place souvent devant plusieurs options. Vais-je récolter une ressource dans l’optique de construire un bâtiment plus tard ? Vais-je résoudre un Problème pour que l’on ne soit pas débordés ? Vais-je enclencher une Péripétie afin de déblayer une zone et conserver le Prestige du Fortin ? Je peux même me reposer et récupérer des points de santé et du pain. D’ailleurs le pain, contrairement aux ressources, ne se situe pas dans la réserve commune. Il permet de bénéficier d’un bonus de dé ou encore d’une action bonus (coût plus élevé).

Il est tout aussi plaisant de réaliser la cohérence entre les choix et les mécaniques. Lorsque je récolte une ressource, cela peut impacter directement sur la résolution d’une Péripétie ou d’un Problème. La Péripétie peut mettre en scène un personnage qui pourra très bien demander une ressource contre ses services ou une autre récompense. Lorsque nous construisons un bâtiment à partir d’une ressource, c’est pour renforcer le Fortin, car la bâtisse permet d’optimiser la réussite des joueurs pour le lancer des dés (test Métier). Explications.

Chaque personnage possède sa propre compétence spéciale et est défini par sa classe parmi Voyageur, Artisan, Soldat et Érudit. Selon les Péripéties, nous serons donc confrontés à des tests Métier définis par l’une des quatre classes citées. En début de partie, on part avec un bonus de +1 sur chaque attribut, grâce au Fortin. De même, si vous avez choisi un personnage de classe Soldat, vous bénéficierez encore d’un bonus de dé pour les tests Métier de type Soldat. Cela ne signifie pas que vous gagnez une réussite, mais que vous disposez d’un dé supplémentaire pour réussir votre épreuve. Dans Oltréé, il sera ainsi très inspiré d’optimiser vos chances de réussite en construisant des bâtiments qui octroient un bonus de dé selon le type de bâtiment construit. Cela conforte encore plus le fait que chaque décision est importante et influera forcément sur la suite de la partie.

L’équilibre d’un Patrouilleur

Oltréé propose donc divers enjeux. Au cœur du jeu, la gestion du Fortin. Après tout, nos PV ne comptent pas dans la perte d’une partie, ceux du Fortin, oui. Le Fortin compte deux jauges, celle du Prestige et celle de sa Défense. Si l’une des deux jauges se dégrade jusqu’à atteindre 0, c’est la fin de la partie. Il est donc nécessaire de bâtir les défenses du Fortin avec rigueur.

Comment ? En faisant nos rondes de Patrouilleurs, car c’est à l’extérieur du Fortin que nous collectons les ressources et écartons les menaces. Les ressources sont données par la communauté qui sera parfois paralysée par des Problèmes qu’il faudra résoudre si jamais on veut les rendre à nouveau utiles pour fabriquer les bâtiments. Un Problème bloque la productivité de la communauté dans son utilité (don en herbe, en pierre, en Prestige ou Défense pour le Fortin…). Car bizarrement, c’est souvent quand on est dans le besoin qu’une communauté est bloquée ! Le dénouement d’une Péripétie peut aussi vous enrichir.

C’est toujours en faisant nos rondes qu’on se défend contre les menaces extérieures. Le Fortin est entouré sur ses quatre points cardinaux et chacun laisse place à deux emplacements pour y disposer des cartes Péripétie. En début de partie, tous les emplacements forment une pioche de 3 cartes. Si jamais une pile atteint les 4 cartes, alors le Prestige du Fortin risque de chuter. Sachant que l’on rajoute souvent une carte par tour, il faudra donc que les rondes soient successives. Un moyen de se prémunir de ces pertes néfastes est de vider une pile afin de sécuriser la zone, en construisant également une tour de son côté. Sécuriser la zone permet de ne plus ajouter de cartes Péripétie si celle-ci devait être envahie.
Entre la résolution des cartes Péripétie et la construction de bâtiments pour renforcer le Fortin, les joueurs doivent s’organiser pour être au four et au moulin.

Les cartes Péripétie, les besoins en ressources, la gestion des Problèmes, en plus de tout cela, on retrouve des cartes Événements qui nous mettent des bâtons dans les roues en tapant dans nos réserves ou dans les points de vie de nos personnages. D’ailleurs, si les PV de nos Patrouilleurs ne mènent pas vers un Game Over, ils nous privent de leur capacité spéciale. Chacun est doté d’une compétence bien à lui et pour s’en servir, un Patrouilleur doit être en bonne santé. Faute de quoi, on devra alors perdre une action pour se reposer ou se passer de sa particularité pour le reste de la partie.

Récapitulons : Oltréé m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

note5 ghost stories viticulture joraku cowboy bebop everdellAntoine Bauza (et ses comparses !) signe un jeu coopératif de qualité. Mécaniques et narration s’entremêlent parfaitement pour nous offrir une immersion réussie dans un décor médiéval omniprésent. Les joueurs se sentent l’âme de Patrouilleurs et enchaînent les actions pour se défaire des divers obstacles qui se présentent devant eux au cours de leurs multiples rondes. La gestion du Fortin est ainsi sujette à de nombreuses discussions. Mieux encore, il s’est créé autour de la table de grands moments conviviaux pendant lesquels les réflexions n’ont jamais laissé place à un obscur syndrome du mâle alpha. Il n’existe pas une seule solution, mais plusieurs décisions qui laisseront place à un dénouement heureux, celui d’avoir créé une osmose et un sentiment de partage entre les joueurs. Tout ce qu’on aime.

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

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