[Bar à Jeux] Monster Expedition

monster expedition

Gigamic a proposé au cours de ce mois de septembre Monster Expedition, un jeu de société dans l’univers de Carnival of Monsters et par Alexander Pfister. Forcément on s’y est intéressé.

Prix : 25,00 €
Temps moyen : 45 min
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge conseillé :12+
Auteur : Alexandre Pfister
Éditeur : Gigamic
Illustrateur : O.Schlemmer, Dennis Lohausen, Michael Menzel
Mécanismes : Dés, Stop ou Encore.
Version fournie par l’éditeur.

Planète Alexander Pfister

Si Monster Expedition attire les curieux, c’est autant pour l’univers Carnival of Monsters qu’il emprunte que pour le nom d’Alexander Pfister qui est indiqué en auteur sur ce jeu publié par Gigamic en France. L’Autrichien est un grand nom de l’industrie du jeu de société. On le connait pour des jeux phares tels que Maracaibo, Expedition à Newdale, Blackout : Hong Kong, Great Western Trail mais aussi Isle of Skye, Port Royale et Mombasa. D’ailleurs on annonçait récemment de futurs projets que sont Boonlake et l’extension de Maracaibo. Il est fort probable que les chanceux qui se dirigeront à Essen pourront bénéficier d’un aperçu de ces jeux localisés par Super Meeple.

Chez les illustrateurs du jeu, nous retrouvons également de grands noms du jeu de société. Le très apprécié Dennis Lohausen (Bonfire, Monasterium, Rajas of the Ganges, la Couronne d’Emara, la Taverne des Vallées Profondes pour ne citer que les plus récents) revient travailler sur un univers qu’il s’était déjà approprié, toujours accompagné de Oliver Schlemmer (Kingdom Builder, Kairo, Fresco, Paris Connection). Enfin, c’est Michael Menzel qui vient compléter le trio artistique, lui qui est autant connu pour ses talents artistiques au pinceau (Forum Trajanum, My City…) que pour ses propres mécaniques de jeu (Andor, Les Aventures de Robin des Bois).

C’est encore Gigamic qui s’occupe de la localisation du jeu en France. L’éditeur est un des piliers du jeu de société aujourd’hui et connu pour des jeux comme Flamme Rouge, Frutopia, Mr Troove, Kicikol, le 6 qui prend, Atlantes, Quetzal, Mystery House et bien d’autres titres qui font sa renommée aujourd’hui. Ils avaient déjà édité Carnival of Monsters, c’est en toute logique qu’ils poursuivent avec Monster Expedition, ce standalone qui emprunte le même univers.

Monster Expedition, c’est quoi le concept ?

Alexander Pfister a donc pensé ce jeu avec des mécaniques de dés et de Stop ou Encore. Le but du jeu est de capturer les créatures les plus prestigieuses afin de cumuler le plus de points, sans y laisser trop de plumes pendant la chasse.

Chaque joueur commence la partie avec trois campements (jaune, bleu et vert), avec un système de cartes tournantes (elles gagnent en capacité en les tournant dans le sens des aiguilles d’une montre…) et ceux-là seront importants car vous y développez votre stock de dés. Sachant que c’est avec les dés que l’on détermine une puissance de feu qui nous permet d’acquérir des monstres dans les Terres sauvages, ce sera le facteur primordial de votre partie. On y reviendra.

Les couleurs de campement renvoient aux dés communs, tous sont noirs, sauf trois (un jaune, un bleu, un vert). Ce trio de couleurs n’existe pas seulement sur les campements et les dés, on le retrouve aussi sur les monstres à chasser. Pour s’attaquer à un monstre au symbole bleu, vous devinez que vous devrez vous appuyer sur les capacités de votre campement bleu puis jeter le dé bleu avec les dés noirs. Globalement, on retrouve une cohérence entre les mécaniques du jeu vis à vis de ce système de couleurs qui sera facile à assimiler pour tous les profils de joueur.

Bien évidemment, vous vous doutez qu’on retrouve de nombreuses particularités dans les mécaniques de jeu afin de réguler cette chasse aux monstres. Malheureusement, on l’a trouvée un peu trop longue et monotone de notre côté. Malgré les bonnes idées du système de jeu, il ne se crée pas un énorme engouement autour et l’envie d’y revenir ne se fait pas pressante.

Revenons sur les mécaniques du jeu en quelques lignes afin d’appuyer notre ressenti.

Attrapez-les tous !

Dans Monster Expedition, il est question de capturer des créatures à partir d’un système de Stop ou Encore et de lancers de dés. Il faut donc savoir que chaque campement vous permet de lancer un certain nombre de dés, trois au départ.

La chasse ou le campement ?

Après avoir choisi votre campement (un parmi trois, différencié par leur couleur), vous partez à la chasse aux monstres. Lorsque vous lancez vos dés, vous retenez une valeur de dé et lancez les suivants. Cela signifie que si vous faites un 4, un 2 et un 1, vous devez choisir un seul parmi les trois dés. Par contre, si deux 5 tombent en compagnie d’un 6, vous serez contraint à choisir le 6 ou les deux 5.

L’avantage de prendre des grandes valeurs de dé, ce sera d’optimiser votre puissance de feu qui est liée à la capture de monstres. Si un monstre coûte 12, vous ne l’obtiendrez pas en gardant des 1 ou des 2. Quant aux petites valeurs de dés, elles permettent d’améliorer vos campements qui, quant à eux, permettront d’optimiser vos prochaines sessions de chasse. Il sera effectivement possible de développer vos campements avec les 1, les 2 et les 3. La particularité des dés de couleur réside dans le fait qu’ils peuvent dépasser une valeur de 6, se propulsant même jusqu’à 10 pour les dés jaune et bleu, 8 pour le vert. On félicitera l’iconographie puisque le plateau central précise même toutes les valeurs de dé possibles par couleur.

Alors on chasse ou on améliore le campement ?

Vous serez forcément partagé entre les deux. Choisir des petits chiffres pour augmenter son stock de dés sera une stratégie basique. Vous pouvez alors rapidement passer de 3, à 4, 5… et jusqu’à 8 dés à lancer pour capturer les monstres les plus coriaces, ou plusieurs monstres !

On repart tout de même avec des regrets car il ne semble pas avoir 1001 possibilités stratégiques. On fera à peu près tous la même chose, seul le choix des campements dans la première phase diffère. On enchaîne les lancers avec un certain espoir et il faut avouer que la découverte des mécaniques a été agréable. Néanmoins un faux rythme s’installe, il y a de la longueur et les 45 minutes paraissent bien plus longues. On finirait presque par précipiter la fin de partie pour passer à autre chose. Les sensations de jeu ne s’avèrent finalement pas si épanouissantes. On améliore même nos campements sans le vouloir puisque les dés dépendent entièrement de nos lancers et qu’un dé peut autant servir à améliorer le campement tout en étant comptabilisé dans la valeur de feu. D’ailleurs parlons-en plus en détails.

Le Stop ou Encore :

A partir du moment où votre stock de dés est déterminé par les capacités de votre campement, vous commencez à lancer les dés. Plus vous avez de dés, plus vous êtes tenté de continuer pour constituer une puissance de feu exorbitante. Néanmoins, nous sommes rapidement stoppés dans notre élan.

Comme je le précisais, vous choisissez une valeur de dé par lancer. Le revers de la médaille lévite une nouvelle fois autour de valeur des dés. Pendant un de vos lancers, s’il ne tombe que des valeurs que vous possédez déjà, alors vous perdez votre dé avec la plus grande valeur. Je résume avec un exemple. Vous lancez 8 dés, vous gardez un 6 au premier jet de dés, deux 5 au second jet de dés, et un 2 au troisième lancer. Lors de votre quatrième lancer, vous réalisez seulement des 2, 5 et 6… Vous subissez un échec. Alors vous défaussez immédiatement votre 6 qui constituait votre plus grande valeur. Il est déjà arrivé que l’on subisse trois échecs d’affilée, réduisant presque à néant notre attaque de feu. Plus qu’un Stop ou Encore, c’est limite un Frein ou Encore.

Le système est pensé ingénieusement puisqu’il arrive que la capacité de certains de vos monstres capturés nous autorise à améliorer un campement précis. Alexander Pfister a été assez ingénieux pour insérer de l’interaction avec ce système. Malheureusement, je déplore le fait que les capacités des monstres ne soient pas assez variées, que les parties durent bien plus que les 30 minutes annoncées sur la boîte de jeu et que le titre ne trouve pas un second souffle afin de nous maintenir en haleine. On reste sur notre faim et le procédé est un peu répétitif. On est à la limite de compter les minutes qui séparent nos différents tours de jeu. Mais revenons aux monstres.

Les monstres :

Capturer des monstres n’est pas utile seulement pour remporter des points. Ils peuvent aussi augmenter notre stock de dés. Comme indiqué sur bon nombre des cartes Monstre, vous gagnez un dé noir par alignement d’une créature de chaque couleur. Schématisons : un monstre au symbole bleu + un monstre au symbole vert + un monstre au symbole jaune = un dé noir supplémentaire au début de votre phase de Stop ou Encore. Ce sera deux dés noirs en plus si vous avez deux créatures de chaque type.

Si des monstres améliorent les campements, certaines créatures permettent de créer de l’interaction directe avec d’autres joueurs. Cela renvoie directement au système de cages que nous n’allons pas oublier.

Les cages aux monstres :

On constitue une pile cartes Monstre sur le plateau central du jeu. Le dos des cartes Monstre représente une cage. La partie se termine lorsque cette pile de cartes est vidée. Et les cages joueront un rôle prépondérant dans le cœur des mécaniques.

Mais comment se vide ce paquet de cartes ? Si l’on peut croire que l’on va réapprovisionner la rivière au fur et à mesure de nos tours, cela demeure une fausse croyance puisque cela n’arrive qu’à la fin du tour où le joueur a récupéré, gagné ou volé une cage à un autre joueur.

En effet, lors de la chasse, il est possible de récupérer des cages au lieu des monstres des Terres Sauvages pour 10 de puissance de feu ou bien 6 cages pour 40. Ces dernières ne sont pas révélées aux adversaires et font marquer la moitié des points qu’un monstre capturé.

Quand on ajoute de nouvelles cartes aux Terres sauvages, on place un de nos jeton sur chaque carte. Ce qui permettra de les récupérer sous forme de cage si les monstres ne sont pas capturés avant. Il sera inspiré de prendre ainsi des cages pour bonifier son stock de monstres et son score.

Et c’est là que l’on constate que la pile se vide très lentement puisque l’on a tous tendance à vouloir récupérer des points visibles et attendre de rajouter plein de nouvelles cartes d’un coup pour bien marquer notre territoire. Mais du coup, les parties s’éternisent et l’on commence à se ruer sur le tas quand on trouve la partie trop longue. C’est bien dommage.

Nous avons joué à 2 et à 3 joueurs à Monster Expedition. On pouvait penser que les parties seraient plus rapides à 3 car nous pouvons nous employer tous ensemble à vider la pile de monstres, signant la fin de partie. Mais la réalité était autre puisque le temps de partie était similaire.

L’interaction n’étant pas extrêmement plus forte, on ne sent pas une grande différence entre nos parties à 2 et à 3 joueurs. Dans un premier temps on s’intéresse vite aux lancers de dés des autres joueurs. Ensuite, on commence à s’impatienter car comme je vous dis, on ressort avec une impression qu’une partie aurait dû durer moins longtemps. Forcément, à 3 joueurs, cette impression peut s’accentuer puisque l’on compte un joueur de plus.

Monster Expedition reste simple à assimiler. Avec des repères qui tournent autour d’un jeu à trois couleurs, il reste accessible dans son registre familial.

Les mécaniques m’ont plu lors de la partie de découverte. Puis la seconde partie ne m’a pas transporté ni procuré un grand plaisir de jeu. Et la troisième n’a fait que me rappeler que c’est un jeu bien pensé qui se découvre avec plaisir mais dont le plaisir s’estompe au fur et à mesure des parties notamment à cause d’une durée de jeu trop longue pour son concept.

La chasse est bien pensée, le Stop ou Encore est cohérent mais il ne nous a pas procuré un réel engouement. Peu de stratégie, pas mal de chance pour un jeu qui reste mécanique, qui suit un schéma de jeu peut-être trop précis. Il manque quelque chose qui pimente le tout ou un surplus de profondeur dans les mécaniques pour se démarquer.

La première partie était agréable ! Je découvrais les mécaniques et j’appréciais le Stop ou Encore et ce qui tourne des monstres et des cages. La partie de découverte est facilitée par une compréhension simple de ses règles (hormis le fait de remettre des monstres lorsque l’on acquiert des cages… il existait un doute). Quand un jeu se montre accessible et facile à prendre en main, on se plait davantage à y jouer dès les premières minutes.

Malheureusement il a perdu en magie ensuite, lors des parties suivantes. Nous n’avons pas retrouvé le plaisir mais c’est un autre sujet. Il faut savoir que c’est un jeu qui se sort facilement et qui ne s’expliquera pas trop mal autour de la table, ce qui est une qualité lorsque l’on cherche un jeu pas trop long. Comptez une heure max la partie de découverte. 45 minutes si ça s’enchaîne rapidement.

Esthétiquement on retrouve l’univers de Carnival of Monsters, notamment sur les cartes.

La sobriété est le maître-mot quant à la qualité du matériel et sa conception.

Il existe un mode solo mais nous ne l’avons pas essayé. Il consiste à réussir une série de 10 expéditions avec des conditions de victoire différentes et pour certaines des règles spéciales. Le tout dans une miniscénarisation.

Récapitulons : Monster Expédition m’a plu un peu, beaucoup ou à la folie ?
(ou pas du tout…)

Monster Expedition n’est pas un mauvais jeu. Il s’appuie sur un univers séduisant, des mécaniques cohérentes entre elles et un schéma on ne peut plus clair. D’ailleurs la partie de découverte s’est montrée agréable pour notre duo de joueurs autour de la table. Néanmoins l’engouement et le plaisir n’ont pas suivi sur les parties suivantes. On part avec l’impression que la session se montre un peu trop longue, souffre d’un faux rythme et se montre répétitive dans son schéma. Un jeu qui se découvre donc aisément mais à qui il manque une étincelle pour nous faire revenir avec grande envie.

Ambiance (calme/vivant)
Interaction
Réjouabilité

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Retrouvez nos autres tests de jeux de société en cliquant ici.

Vous avez une question sur ce jeu ? N’hésitez pas à poser votre question en commentaire, on se fera un plaisir d’y répondre !

0 0 votes
Évaluation de l'article
Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié